Dans son courrier adressé aux membres de la communauté éducative à la suite de la mission Exigence des savoirs,
le ministre Gabriel Attal annonce mettre Ă disposition un nouvel outil
numérique de remédiation en français et en mathématiques dans les
prochains mois. Cet outil, qui sera utilisĂ© Ă la maison, sera dĂ©ployĂ© Ă
l’ensemble des élèves de seconde dès la rentrée prochaine.
Le numérique fait son grand retour dans les classes. Alors que la technologie était supprimée en classe de 6e et
que la valorisation de la discipline promise Ă la suite de cette
décision sur les autres niveaux au collège se fait toujours attendre, le
ministre Attal mise sur l’intelligence artificielle pour améliorer le
niveau des élèves en français en mathématiques.
Si le elearning a
été largement mis en avant (contraint et forcé) pendant la période de
pandémie et la fermeture des établissements, aujourd’hui, il est appelé
en renfort de la baisse de niveau constatée dans les enquêtes PISA, Team
et consort. Or, ces enquĂŞtes doivent ĂŞtre prises avec beaucoup de
recul. Si elles sont aujourd’hui utilisées pour légitimer des politiques
publiques, elles soulignent surtout le besoin de mixité et la fracture
qui existe et ne se résorbe pas entre les élèves qui réussissent le
mieux et ceux qui rĂ©ussissent le moins. Pas sĂ»r, qu’un logiciel laissĂ© Ă
l’utilisation individuelle et personnelle des élèves puisse obtenir
l’objectif visé, a fortiori quand on sait que tous les élèves n’ont pas
accès à la maison à un équipement informatique adéquat.
De
plus, l’usage dudit-logiciel, pour qu’il soit efficient, va devoir être
une prolongation des cours de français et de mathématiques. Un moment
de formation et d’appropriation de l’outil sur temps de service doit
donc être généralisé à tous les collègues de mathématiques et de
français en lycée.
L’avis du SE-Unsa
Si
ce logiciel aura (on l’espère) vocation à travailler de façon plus
individualisée en ciblant les compétences en mathématiques et en
français à consolider pour les élèves, on ne peut que regretter que ce
dessein ne soit pas réalisé en classe.
Alors
que le SE-Unsa réclamait un accompagnement personnalisé financé dans
les DHG pour tous les lycéens afin de renforcer les apprentissages et
les compétences des élèves ainsi que leur autonomie intellectuelle, le
ministère répond par une logique plus individualiste et certainement
moins onéreuse. Pour le SE-Unsa, si les logiciels peuvent être un appui
aux apprentissages, ils ne doivent en aucun cas se substituer ni aux
heures ni à l’enseignant. Le SE-Unsa y veillera.
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