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Lutte contre le harcèlement : un plan ambitieux nĂ©cessitant prĂ©vention, cohĂ©sion et moyens
Article publié le mardi 3 octobre 2023.
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Le plan de lutte contre le harcèlement prĂ©sentĂ© par la première ministre et le ministre de l’Éducation nationale s’appuie sur 3 axes : prĂ©vention, dĂ©tection et sanction. Ce plan de grande ampleur est ambitieux et repose sur l’action conjointe de plusieurs ministères. Sa rĂ©ussite, que nous appelons de nos vĹ“ux, nĂ©cessitera des moyens, de la cohĂ©sion et une implication de tous les acteurs sur le temps long, Ă  l’École et Ă  l’extĂ©rieur de celle-ci. Plus que du harcèlement scolaire, il s’agit de harcèlement entre Ă©lèves dans les diffĂ©rentes sphères de leur jeune vie, pas seulement Ă  l’École.
 
 
Prévenir, c’est la clé
 
La prĂ©vention contre le harcèlement dĂ©butera dès l’école maternelle par des apprentissages autour de l’empathie. Plus que des cours avec des horaires dĂ©finis et de nouveaux programmes, les personnels ont besoin d’outils complĂ©mentaires Ă  ce qu’ils font dĂ©jĂ . L’utilisation de la mĂ©thode danoise pour dĂ©velopper l’empathie, parce qu’elle a fait ses preuves, est une entrĂ©e intĂ©ressante. 
 
La poursuite et le renforcement du dispositif pHARe, va dans le bon sens. Cependant, il conviendra de dresser un premier bilan cette année. En fonction des retours d’expérience, le dispositif devra pouvoir être enrichi et modifié pour s’adapter aux besoins réels des écoles et des établissements. L’employeur devra aussi être en mesure de rassurer les collègues pour lesquels les responsabilités que ce dispositif confère sont parfois un frein à leur engagement plein et entier.
 
Enfin le questionnaire (du CE2 Ă  la terminale) destinĂ© Ă  identifier les signaux faibles est un outil supplĂ©mentaire. Pour le SE-Unsa, afin que la parole soit libre, il faudra le rendre anonyme. Par ailleurs, son organisation devra ĂŞtre pensĂ©e pour ne pas reposer sur quelques personnels mais bien partagĂ©e par tous. De mĂŞme, l’ambition de ce questionnaire ne doit pas ĂŞtre de produire des statistiques lourdes en gestion, chronophages et dĂ©nuĂ©es de sens mais bien d’identifier les Ă©lèves en souffrance. 

 

Avoir du personnel en nombre et formé, c’est primordial
 
Pour lutter efficacement contre le harcèlement Ă  l’École, il faut surtout des Ă©quipes pluridisciplinaires en nombre suffisant : enseignants, psychologues, CPE, AED, AESH, infirmières etc… Ces personnels doivent ĂŞtre formĂ©s, confortĂ©s dans leur mission et soutenus face Ă  des situations complexes qui tendent les rapports avec les familles. Le SE-Unsa demande Ă©galement que des assistants d’éducation en charge de missions d’appui pĂ©dagogiques et Ă©ducatives soient affectĂ©s dans les Ă©coles. 
 
Le ministère doit engager un plan de formation de l’ensemble de la communauté éducative, avec comme premier objet la définition pénale du harcèlement, seule à même de se comprendre. La formation des familles est aussi primordiale.
 
Pour le SE-Unsa, la nĂ©cessaire formation pour accompagner le plan de lutte contre le harcèlement doit se faire sur le temps de service des personnels. 
 
 
Le temps mĂ©diatique n’est pas le temps de l’École 
 
Le ministre, habile communicant, cible les familles et l’opinion publique avant de dĂ©fendre le travail dĂ©jĂ  fait par les personnels de son ministère. Il se rĂ©jouit que la parole soit libĂ©rĂ©e, qu’il y ait un tsunami de tĂ©moignages ou que la peur change de camp. Ce vocabulaire, parfois guerrier, est certes volontariste mais aussi très simpliste. 
 
Pour le SE-Unsa, ce n’est pas d’un Ă©lectrochoc porteur de lĂ©sions dont les milieux scolaires ont besoin. Tous les enseignants, CPE, PsyEN, AED, AESH en responsabilitĂ© au quotidien doivent pouvoir bĂ©nĂ©ficier d’un temps rĂ©flĂ©chi et grave d’appropriation d’outils de rĂ©paration. Les situations de harcèlement sont toujours complexes et les Ă©lèves, harcelĂ©s ou harceleurs, doivent tous ĂŞtre pris en charge pour que cela cesse.
 
S’il n’est pas question de remettre en cause la parole de l’élève, un travail sĂ©rieux d’identification de faits pĂ©nalement caractĂ©risĂ©s est nĂ©cessaire et cette responsabilitĂ© ne peut pas incomber aux seules Ă©quipes des Ă©coles et des Ă©tablissements. 
 
 
Pour le SE-Unsa, la mobilisation autour de la lutte contre le harcèlement Ă©tait attendue après la multiplication des drames et des souffrances subies par les victimes du harcèlement et leurs familles. Sa mise en Ĺ“uvre devra se faire avec les personnels, sans prĂ©cipitation et avec rigueur. Le temps mĂ©diatique, quelle que soit l’urgence, n’est pas le temps de l’École. Si ce plan devait ĂŞtre prioritaire pour le ministre, alors il faudra dĂ©prioriser d’autres plans et actions jusque-lĂ  prĂ©sentĂ©s comme tel. Pour le SE-Unsa, l’École ne peut pas et ne doit pas « faire Â» toute seule. 

 

 
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