Au mois de décembre dernier, nous apprenions lors de l'annonce de la nouvelle carte scolaire, la suppression de 2250 postes dans l’Éducation Nationale.  Le ministère se voulant rassurant, précisait alors que l’ « essentiel » de ces suppressions concernerait des postes « non pourvus par des titulaires »,  sans penser aux enseignantes et enseignants contractuels qui se retrouveraient sans travail à la rentrée.  Le SE-UNSA avait alors tiré la sonnette d’alarme.

Depuis le CTA (comité technique académique) et les CTSD (déclinaisons départementales du CTA) se sont tenus.  Dans ces différentes instances sont présentées les créations mais également les suppressions de postes, et les BMP (blocs moyens provisoires) qui seront à pourvoir à la rentrée suivante par les TZR et par les contractuels. Nous avons donc aujourd’hui ue vision plus juste de la rentrée 2019 non seulement sur l'académie de Montpellier, mais aussi dans les départements qui la composent.

 

Tendance académique

La bonne santé démographique des établissements du second degré devrait atténuer les suppressions de postes préconisées par le gouvernement au niveau national. 

À la rentrée 2019, l’académie de Montpellier attend 196 299 élèves, soit 2 179   élèves de plus qu'en 2018 dans le second degré et postbac public. La hausse des effectifs du 2nd degré public se poursuit avec une intensité plus forte que l’année passée (plus 868 élèves supplémentaires).

Les effectifs des collèges (hors SEGPA) devraient augmenter de près de 2 100 élèves (soit 386 élèves de plus par rapport aux prévisions 2018).

Il est prévu une hausse des effectifs dans tous les départements : Hérault (+1 153 élèves), le Gard (+ 478), les Pyrénées-Orientales (+350), et dans une moindre mesure en Lozère (+31) et dans l’Aude (+135). 

Cette augmentation d’effectifs a été entièrement financée par l’augmentation des heures supplémentaires (création d’une 2^nde HSA obligatoire pour les contractuels). Dans ces conditions les suppressions de poste bien que réelles ont été limitées et même quand un poste a été supprimé, les besoins restent présents. Dans les faits cela se traduit par la création de BMP plus ou moins importants en fonction des heures restant à couvrir.

La création de la seconde heure supplémentaire obligatoire n’a pas fait disparaître les BMP qui restent nombreux, même si leur nombre semble légèrement diminuer. Si la création de cette seconde heure supplémentaire a obligé les titulaires à absorber davantage d’heures, elle a eu pour conséquence de diminuer ou de faire disparaître certains BMP, tandis que d’autres sont apparus, avec parfois des quotités importantes. Par ailleurs, les effets de cette seconde heure supplémentaire obligatoire ont été assez limités, car les 2 HSA étaient déjà faites par les agents dans plusieurs établissements. 

La situation dans notre académie ne devrait donc pas être aussi catastrophique qu’aurait pu le laisser supposer la carte scolaire nationale, même si la situation reste à surveiller au niveau local sur le terrain ...

 

Tendance par département

 

Aude :

Hors postes spécifiques, la dotation départementale 2019 baisse de 8.5 ETP HP et reçoit +7.6 ETP HSA.  Les postes à compléments de service sont en nette diminution 121 à la rentrée 2018 / 85 à la rentrée 2019. Même tendance pour les BMP il y avait 77 BMP l’an passé et seulement 50 à la rentrée prochaine. La balance création/suppression de postes serait positive avec 6 postes supplémentaires (chiffre à vérifier)

CTSD 11 du 12 février 2019 Dotation en Collège

 

Gard :

Dans le Gard, la balance des créations de poste (+26) et des suppressions de postes (-31  dont 12 occupés) est négative avec 5 postes  en moins à la rentrée 2019 (pour infos l’année dernière, il y avait une balance de – 31 postes).  Malgré une légère baisse du nombre d’heures, une masse importante de BMP est maintenue dans pratiquement toutes les matières.

Pour les BMP en collèges (attention liste non exhaustive) :

• Les disciplines scientifiques conservent beaucoup de BMP avec une vingtaine en maths (avec des BMP aux fortes quotités), une quinzaine en physique chimie et en SVT (quotités variables)
• En langues, il y a une vingtaine de BMP en espagnol et une vingtaine en Anglais
• En arts plastiques, il y a également une vingtaine de BMP sur des quotités plutôt modestes.
• Idem en Lettres (dont deux BMP en lettres classiques) avec des quotités pour la plupart supérieure à 9 H, et une dizaine de BMP en histoire géographie et en technologie.

 

Hérault :

L’Hérault connaît une balance création de postes (+ 69) / suppression de postes (- 37 dont 7 occupés) positive avec 32 postes supplémentaires à la rentrée 2019.

Pour les BMP en collèges (liste non exhaustive) :

• Une quinzaine de BMP sont conservés en histoire-géographie  avec des quotités de 3 h à 18 H
• En lettres, il y a une quinzaine de BMP (dont un en lettres classiques) avec des quotités de 5 h à 12 h
• Pour les langues vivantes, il y a une quinzaine de BMP en Anglais (avec des quotités de 3 à 18 h) et une quinzaine de BMP en Espagnol avec des quotités pour la plupart (très) inférieures à 9 heures
• Dans les disciplines scientifiques, il y a une dizaine de BMP en mathématiques et en SVT et 5 BMP en physique chimie
• L'Hérault aura à la rentrée 2019 une dizaine de BMP en technologie, en arts plastique et en éducation musicale (sur ces deux dernières disciplines la plupart des quotités sont inférieures à 9 h).

CTSD carte scolaire 2nd degré dans l’Hérault

 

Lozère :

La Lozère connaît peu de changements avec deux créations de postes, et une suppression la situation dans ce département reste plutôt stable.  

CTSD carte scolaire collèges en Lozère

 

LES PYRENEES ORIENTALES :

Les PO connaissent une balance création de postes (+9)/ suppression de postes(-22 dont 12 occupés)  négatives avec 13 postes en moins à la rentrée 2019.  

 Carte scolaire second degré dans les PO

 

Analyse du SE-UNSA

A la rentrée comme chaque année, des disciplines dans certaines zones géographiques pourront rencontrer des difficultés, qui seront peut être accentuées dans certains cas par la politique gouvernementale, mais il y aura encore du travail pour les contractuels qui ne doivent pas craindre un vaste plan social comme nous avions pu le redouter dans un premier temps.

En attendant le résultat des mutations et la campagne d’affectation des TZR, il faut demeurer prudent, néanmoins les premiers éléments que nous avons à notre disposition indiquent que notre académie devrait être moins impactée que d’autres par la suppression de postes décidée par le ministère. Plusieurs indicateurs vont dans ce sens :

• une académie qui est très attractive avec une population d’élèves qui augmente dans le 2^nd degré,
• un nombre conséquent de BMP conservé pour la rentrée 2019,
• des besoins qui se maintiennent malgré la suppression des postes vacants qui entraîne la création de nouveaux  BMP dont les heures ne peuvent être assurées que par des remplaçants titulaires ou contractuels,
• un recours accru aux contractuels ces dernières années avec des viviers d’agents qui s’épuisent régulièrement en cours d’année.

Le SE-UNSA fera un point d'étape avec vous en juillet après les CAPA d'affectation des TZR.