Après Avignon le 17 décembre, Sisteron le 7 janvier, ce sont 70 enseignants et personnels de l'Education qui se sont réunis à Aix-en-Provence dans l'amphithéâtre du collège Arc-de-Meyran  pour s'informer et échanger sur "la mise en oeuvre de la réforme par les équipes pédagogiques" (troisième stage du SE-Unsa Aix-Marseille sur ce sujet).  

Le stage était conçu en trois périodes suivies d'échanges. Après une introduction et une présentation du secrétaire académique adjoint, P. Peyronnin, la première période permettait une mise en perpective historique afin d'appréhender les évolutions du collège français depuis 1959. J. Renoux, notre responsable académique pour les agrégés, lui-même agrégé d'histoire, essaiera de répondre à une question qui prend aujourd'hui toute son importance : "Existe-t-il un collège français ?". Il démontrera que le "collège unique" n'est qu'un mythe, que celui-ci n'a réellement jamais existé. Conçu rapidement après 1975 comme un "petit lycée", le collège français ne pouvait forcément répondre à la massification de l'enseignement d'ou son échec actuel... (voir son article : ICI )     

La seconde période était menée par A. Lozac'h, professeur certifié en collège, responsable national et conseiller au secteur éducatif auprès du SE-Unsa. Anthony qui a participé à toutes les négociations avec le Ministère est revenu dans le détail sur les principes, les objectifs, les moyens de la réforme ainsi que l'évaluation. Loin des peurs, des rumeurs et des contre-informations diffusées par certaines organisations syndicales, A. Lozac'h a démontré que cette réforme, même si elle ne constituait pas un idéal, allait dans le bon sens en permettant davantage d'équité, davantage d'autonomie et de possibilité d'agir pour les équipes pédagogiques, que les EPI, s'inscrivaient pleinement dans l'enseignement disciplinaire et n'étaient seulement qu'un outil pédagogique interdisciplinaire pour aider les élèves les plus rétifs au travail scolaire à entrer dans les apprentissages...

mardi 12 janvier 2016 - collège Arc-de-Meyran

La troisième période était réservée à une mise en oeuvre pratique à partir de l'étude et des projections des DHG de deux établissements très différents : un collège REP + de Marseille et un collège catégorie 5 d'Aix-en-Provence. Guillaume PELLE, professeur certifié de mathémathiques et responsable académique à l'Education prioritaire a fait la démonstration, chiffres à l'appui,  (sauf pour ceux qui le souhaiteraient !!! ...et sauf baisse des effectifs) qu'aucun poste, aucun complément de service supplémentaire n'est induit par la réforme. Par contre, les moyens supplémentaires attribués (DHS) ainsi que la réaffectation de moyens, permettront aux équipes pédagogiques d'obtenir une véritable marge d'autonomie et d'intervention pour des dédoublements de classe, du travail en petits groupes ou des co-interventions. Le rôle du Conseil pédagogique sera alors essentiel pour que les équipes prennent leur avenir professionnel en main. (voir à ce sujet notre article : "ils prennent le pouvoir sur leur métier !"   

16 h, fin du stage. De l'avis de tous, un moment enrichissant, des échanges fructueux, des informations précises et documentées. Bien loin, des affirmations préremptoires et des propos approximatifs entendus dans certaines salles de profs !