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Annonces de la ministre pour le collège : des avancĂ©es Ă  reculons
Article publié le mardi 21 janvier 2025.
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Élisabeth Borne s’est exprimĂ©e le vendredi 17 janvier sur son projet pour l’École. Concernant le collège, la ministre a prĂ©sentĂ© une version affaiblie du Choc des savoirs. Un recul apprĂ©ciable mais qui reste insuffisant.
 
 
Groupes au collège : maintien en 6e et en 5e, abandon en 4e et en 3e
 
Les groupes de besoins en français et en mathĂ©matiques en 6e et 5e constituent la mesure la plus contestĂ©e du Choc des savoirs. Le SE-Unsa s’est opposĂ© dès le dĂ©but Ă  cette organisation dĂ©lĂ©tère des enseignements qui n’a d’autre effet que d’accroĂ®tre les inĂ©galitĂ©s entre les Ă©lèves et vient donc en contradiction avec les valeurs de l’École rĂ©publicaine dont l’ambition est la rĂ©ussite de tous les Ă©lèves.

Alors que la mise en Ĺ“uvre des groupes a Ă©tĂ© chaotique dans les Ă©tablissements, alors que le Conseil d’État, saisi par le SE-Unsa, a annulĂ© le texte de la rĂ©forme, Anne Genetet avait prĂ©vu de dĂ©ployer les groupes de besoins en 4e et 3e Ă  la rentrĂ©e 2025, sur une partie du volume horaire de français et de mathĂ©matiques. Élisabeth Borne y renonce mais maintient les groupes en en 6e et 5e, alors mĂŞme que le dispositif n’a pas Ă©tĂ© Ă©valuĂ©.
 
 
DNB : le diplĂ´me se transforme mais ne deviendra pas obligatoire pour le passage en 2de
 
La transformation du diplĂ´me national du brevet Ă©tait l’autre bouleversement prĂ©vu au collège. L’examen de fin de 3e va connaĂ®tre d’importants changements pour sa session 2026 : le contrĂ´le continu, qui comptait pour moitiĂ© de la note finale, ne sera dĂ©sormais pris en compte qu’à hauteur de 40 % et ne sera plus soumis Ă  l’acquisition des compĂ©tences du socle commun, mais calculĂ© sur la base des moyennes de toutes les disciplines ; les notes de l’épreuve terminale compteront, elles, pour 60 % de la note finale. 
 
En revanche, il ne sera plus obligatoire d’être laurĂ©at du DNB pour accĂ©der au lycĂ©e Ă  partir de la session 2027 : la ministre abandonne ce projet qui aurait totalement modifiĂ© la philosophie du brevet, lui qui n’a jamais eu vocation Ă  devenir le baccalaurĂ©at du collège.
 
 
Classes de prĂ©pa-seconde : un maintien qui n’a plus aucun sens
 
Les classes de préparation à la seconde, expérimentées avec peu de succès cette année à raison d’une classe par département, étaient à l’origine destinées à accueillir les élèves volontaires qui n’auraient pas obtenu le DNB et n’auraient donc pu accéder au lycée.
Non seulement l’existence de ces classes de redoublement dĂ©guisĂ© creuse encore davantage les inĂ©galitĂ©s entre les Ă©lèves, mais l’annonce de la fin du conditionnement du passage en 2de Ă  l’obtention du DNB la rend inutile et incomprĂ©hensible. Ă€ qui seront donc dĂ©sormais destinĂ©es ces classes et quels Ă©lèves souhaiteront s’y inscrire ?
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Les annonces de la ministre pour le collège illustrent Ă  merveille la philosophie du « en mĂŞme temps Â» chère au prĂ©sident de la RĂ©publique : le ministère souhaite maintenir coĂ»te que coĂ»te un Choc des savoirs mal ficelĂ© et qui s’oppose Ă  l’École de la RĂ©publique, tout en actant son abandon partiel. Pour le SE-Unsa, c’est encore insuffisant : il faut redonner au collège ses moyens et son autonomie, conditions nĂ©cessaires Ă  la mise en Ĺ“uvre de dispositifs intelligents pour faire rĂ©ussir tous les Ă©lèves, sans les trier ni les opposer.

Le DNB doit être le reflet et l’expression des compétences du socle commun et ne doit pas devenir un examen anxiogène et décorrélé des apprentissages. Enfin, les classes de prépa-seconde perdent le peu d’intérêt qu’elles pouvaient avoir et n’ont donc plus lieu d’être.

Le SE-Unsa continue de demander la suppression de toutes les mesures du Choc des savoirs et un changement de politique Ă©ducative.

 

 
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