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Les mauvais choix du budget 2024
Article publié le mardi 3 octobre 2023.
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L’augmentation du budget de l’Éducation nationale prévue en 2024 avec 3,9 milliards d’euros est une augmentation importante d’un point de vue nominal. Pourtant, avec ce budget, le ministère ne se donne pas les moyens d’une politique éducative ambitieuse et adaptée aux défis de notre système éducatif.
 
 
Aucune perspective pour les personnels en 2024
 
D’une part, l’augmentation finance, pour ainsi dire, uniquement des mesures qui sont entrĂ©es en vigueur en 2023 (socle, Pacte, augmentation du point d’indice en juillet 2023, augmentation des rĂ©munĂ©rations des AESH). 
 
Si le ministère revendique une augmentation de 11%, il doit cumuler 3 exercices budgĂ©taires, 2022, 2023 et 2024, et il mĂ©connaĂ®t l’inflation : 5,2 % en 2022 et 4,9 % en 2023. 
 
Le budget 2024 n’offre donc aucune perspective concrète de poursuite de la revalorisation pourtant indispensable. Le ministre pointe les milieux de carrière comme cible pour poursuivre les revalorisation, pourtant la prĂ©sentation de ce budget n’indique aucune enveloppe qui y soit dĂ©diĂ©e. 
 
 
Encore des suppressions de postes 
 
D’autre part, le ministère fait des Ă©conomies et supprime 2 500 postes. Certes, cela intervient dans un contexte de baisse dĂ©mographique des Ă©lèves et de difficultĂ© Ă  pourvoir les postes existants, mais il faut se souvenir que le gouvernement Macron, dans un contexte d’augmentation de la dĂ©mographie, supprimait dĂ©jĂ  des postes. 
 
Pour tenter de masquer une politique d’austérité budgétaire en matière d’emplois, la stratégie est d’annoncer que la baisse démographique aurait pu se traduire par la suppression de 5 000 postes.
 
Il faut également mettre cette mesure en regard des 2 700 postes non pourvus lors des concours 2023. En actant cette suppression, cela résout presque la question des postes non pourvus et remet pour ainsi dire les compteurs à zéro pour 2024.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Par ces choix budgĂ©taires, le ministère ignore, gomme les besoins rĂ©els en personnels qui sont particulièrement importants : les difficultĂ©s des remplacements dans le 1er comme dans le 2d degrĂ©, le manque d’enseignants spĂ©cialisĂ©s et de personnels Ă©ducatifs. Poursuivre la revalorisation des personnels et investir pour amĂ©liorer les conditions de travail dĂ©gradĂ©es ne sont pas les options retenues. Le SE-Unsa le dĂ©plore.
 
Au lieu de profiter d’un contexte favorable, le ministère fait donc le choix de ne pas utiliser les moyens budgĂ©taires au bĂ©nĂ©fice des fondamentaux (poursuite de la revalorisation des personnels, allègement des effectifs de classes, amĂ©lioration des conditions d’exercice, formation des personnels…). Il prĂ©fère au contraire utiliser le budget de l’État pour dĂ©velopper l’accessoire, le pĂ©riphĂ©rique, via des dispositifs comme le Pacte ou le SNU. 
 
Le SE-Unsa dénonce ces mauvais choix qui vont à l’encontre d’un regain d’attractivité de nos métiers et de l’intérêt de notre système éducatif.

 

 
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