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SE-UNSA 31


 Par SE031
 Le  vendredi 1er mars 2024

[ECOLES, rentrée 24] - CDEN du 29-2 - Déclaration, mesures, compte-rendu

 

Après le boycott de l’instance le 8 février, le CDEN s’est réuni le 29 février.

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Les mesures prévues ?

- Le Dasen avait prévu de modifier une quinzaine de mesures : une dizaine de fermetures ont été annulées (certaines devenant « conditionnelles ») et cinq ouvertures ne se font plus (certaines devenant conditionnelles). Les créations de postes de remplaçants-formation annoncés ont quasiment disparu.
 
- Suite aux interventions lors du CDEN (notamment du SE-Unsa), le Dasen a annulé deux fermetures de plus.
Il a précisé qu’il reste « deux postes » pour les instances de juin et de septembre (Chacun sait que cela est notoirement insuffisant).

Voir le détail des mesures :
Les ouvertures et les fermetures

- Les mesures sont maintenant validées par le Dasen et rien ne sera modifié avant les instances de juin.

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Quelle situation pour le département ?

- Le SE-Unsa l’a développé dans sa déclaration : des fermetures sont imposées dans des écoles qui ne se feraient dans aucun autre département… mais la Haute-Garonne subit une telle « sous dotation » que toute amélioration est impossible…

Extrait : « pour que le département se rapproche de la dotation moyenne nationale, il faudra une dotation de 600 postes supplémentaires.
Pour la rentrée 2024, la dotation sera de 0 poste. »

- Faut-il s’en réjouir ou s’en désespérer, c’est la première fois que nous participons à un CDEN dans lequel TOUS les élus (du conseil régional, du conseil départemental et même de la mairie de Toulouse) ont critiqué les choix gouvernementaux pour le département (d’ordinaire, ils sont plutôt réservés).

TOUS ont rejoint l’avis des parents (FCPE et PEEP) et des élus des personnels (Unsa-Education, FSU et FO) pour dénoncer les difficultés face à la pénurie de moyens dans notre département.

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Décharges de direction « exceptionnelles »
 ?

Si le CDEN ne refait pas tous les débats du CSA-D, ni du groupe de travail, Nous attendions que la situation soit précisée (avant le mouvement) pour les décharges de direction.
La Dsden a énoncé des règles pour les directrices et directeurs écoles qui peuvent bénéficier de décharge de direction supplémentaire :

- Toutes les écoles de REP auront des décharges en plus : il y aura une décharge globale de ¼ pour les écoles de 2 et 3 classes, 1/3 pour les 4 et 5 classes, ½ pour les 6 à 8 classes et ¾ pour les 9 à 11 classes (Actuellement presque toutes en bénéficient, mais avec parfois des disparités).

- Des écoles hors REP peuvent avoir aussi des décharges supplémentaires pour répondre à des situations particulières (Travaux de longue durée, locaux dispersés…) et pour celles les plus en difficultés, notamment avec un IPS parmi les plus faibles (Les décharges existantes ont été reconduites et quelques une ajoutées).

Et maintenant ?

- La Dsden va informer (les écoles et les mairies) des mesures décidées.
 
- La DPE 5 va informer les enseignant·es qui sont concernés par des suppressions des postes (les Mesures de Carte Scolaire, les « MCS »).
Voir notre article « Et moi… en MCS »

- Les ouvertures conditionnelles et les fermetures conditionnelles seront à nouveau étudiées aux instances de juin (pour être confirmées ou annulées).

- Les mesures d’ouvertures et de fermetures sont décidées… mais chaque mesure peut être revue aux instances de juin.

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La déclaration du SE-Unsa au CDEN
du 29-2-24

Nous avons un gouvernement qui supprime, en février, 10 milliards dans le budget validé en décembre par le parlement et explique que cela ne change rien pour personne.
Pour le budget de l’éducation nationale, ce décret ne changerait rien ? Près de 700 millions retirés, cela ne compterait donc pas ? Comme cela ne correspond « qu’à 1% du budget », cela ne changerait rien.

Pour se rapprocher de nombres plus en rapport avec notre instance, 1% représenterait environ 60 postes pour le département. Peut-on dire que 60 postes ne comptent pas ?

- Pour l’école d’Avignonet Lauragais, qui aura des classes à plus de 30 élèves, cela peut compter.
- Pour celle de Garidech, celle de J Jaurès à St Alban, celle de Belbéze à l’Union qui auront aussi 28, 29 ou 30 élèves dans leurs classes, ça compte.
- A l’école de Labastide, à l’école de St Léon, à celle du Vernet, il y aura 28, 29 ou plus de 30 élèves dans des classes.

Dans toutes ces écoles, le projet de l’administration propose une fermeture de classe.

- A Auzeville à l’école Aimé Césaire, il est aussi prévu une fermeture et des classes avec une trentaine d’élèves.
- Et nous n’avons cité aucune école de Toulouse, nous y reviendrons.

M le Dasen, nous comprenons bien qu’il faut répartir équitablement les postes dans le département ; nous ne remettons pas en question la totalité des 128 fermetures de classes proposées mais, il y a un mais…
Dans toutes les écoles que nous venons de citer, la sous dotation que subit la Haute-Garonne vous amène à proposer une fermeture.

Dans la plupart des départements de France, dans tous les autres départements de l’académie, ces écoles n’auraient pas de fermetures proposées.

Je répète, pour être bien sûr d’être entendu : partout ailleurs qu’en Haute-Garonne, avec ces effectifs, aucune des écoles que je viens de citer ne risqueraient une fermeture de classe.

Les élèves (et leurs parents) ainsi que les personnels sont donc punis d’habiter en Haute-Garonne.
Dans ce département, peut-être nous ne sommes pas assez pauvres ? Ou il y a trop d’enfants ? Ou il y a de trop bons résultats aux évaluations ? Ou tout en même temps ?

Pourquoi, le ministère et le rectorat entretiennent-ils et chaque année amplifient-ils cette situation ?
Que devons-nous faire pour être considérés à l’égal des 100 autres départements ?

Boycotter les instances ou manifester ne semble pas suffisant.
Faudra-t-il jeter du purin sur la préfecture ? Bloquer la rocade ?
Dites-nous.

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Nous avons listé des écoles pour lesquelles il ne devrait pas y avoir de fermetures, nous pourrions faire une autre liste avec les écoles qui devraient avoir des ouvertures et n’en ont pas.

Nous pouvons aussi rappeler le manque de remplacements : selon la Dsden, il y a plus de 100 classes chaque jour qui n’ont pas de remplacements et dont les enfants sont répartis dans toutes les autres classes.

Il faudrait aussi parler des dispositifs manquants, ULIS, UPE2A, etc…

Et que dire du manque de psychologues, des maitres E et G des réseaux d’aide qui, entre autres, préviendraient et réduiraient les situations explosives qui se multiplient actuellement dans les écoles.
Nous pourrions aussi avoir la création de personnels dédiés pour la gestion de ces élèves en grandes souffrances, qui mettent souvent en difficultés toute une école.

Et des grandes sections, des CP et des CE1 qui dépasseront 24 dans leurs classes,

Sans aborder la situation des classes dédoublées en REP qui ne le sont pas vraiment, ou alors au détriment des autres niveaux…

Et, sans en rajouter, si nous voulons que les enseignants soient de temps en temps en formation, il faudrait aussi des remplaçants.

La liste est longue des postes qui manquent dans notre département.
Cela manque d’autant plus cruellement que cela existe souvent dans les autres.

Nous donnerons encore un nombre : pour que le département se rapproche de la dotation moyenne nationale, il faudra une dotation de 600 postes supplémentaires.

600 postes supplémentaires, juste pour rejoindre la moyenne.
Pour la rentrée 2024, la dotation sera de 0 poste.

Le projet de l’administration prévoit environ 130 fermetures pour moins de 100 ouvertures de classes.
Comme il est prévu 330 élèves en moins dans le département, nous savons déjà que le nombre moyen d’élèves par classe va augmenter en 2024 !

M le Dasen, à chaque fois, votre réponse est la même : Oui, nous savons qu’il manque des postes… Mais on fait ceci, on essaie cela, on tente par ici, on explore par là…

Sachez que la bonne volonté ne remplace pas tout, notre École publique ne tient finalement que par la conscience professionnelle de personnels épuisés.

Combien de temps encore tiendra-t-elle ?