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L’ancien Président de la République dans son livre récent évoque son projet pour l’Education Nationale.
Il est très précis concernant les conditions d’exercice et d’amélioration du pouvoir d’achat pour les enseignants, si les électeurs de son camp à l’occasion des primaires puis les Français lui faisaient de nouveau confiance. Il propose en effet d’augmenter de 25 % le temps de travail des enseignants en augmentant les rémunérations de 20 %. Le tout en diminuant les postes d’enseignants de 20 %.
Essayons d’y voir clair :
Aujourd’hui, un PE ou un certifié au 7ème échelon perçoit (hors indemnités ou heures sup éventuelles) un salaire mensuel de 1860 € nets pour 27 h ou 18 h (sans compter les préparations et corrections).
La proposition du président des Républicains se traduirait donc par une augmentation de 372 € net par mois soit un salaire en tout de 2232 € net mensuel mais avec des obligations de service portées à 33 h 45 min pour le PE et 22 h 30 pour le certifié.
Le taux horaire diminue donc : temps de travail et salaire n’augmentent pas dans les mêmes proportions. Il y a dégradation : l’heure d’un enseignant sous Sarkozy nouvelle formule rapportera moins qu’aujourd’hui. En 2016, pour un PE au 7ème échelon, l’heure hebdomadaire correspond à 68,9 € mensuel. Avec les propositions de N. Sarkozy, la même heure ne « rapportera » plus que 66,1€. Pour un certifié, une diminution comparable apparait. Si une augmentation réelle du salaire intervient, cela ne sera possible qu’à la faveur d’une augmentation des obligations de service. C’est le retour du slogan connu revu et corrigé : « travailler bien plus pour gagner un peu plus ».
Cette charge de travail supplémentaire ira de pair avec une dégradation du nombre de postes d’enseignants de 20 %. Pour dire les choses précisément, une école de 10 classes en perdrait 2, alourdissant ainsi les effectifs. Dans le second degré, des fermetures de postes et de division seront également au rendez-vous.
Si Nicolas Sarkozy souhaite améliorer assez notablement le salaire et le pouvoir d’achat des enseignants cela se fera au prix d’une augmentation des obligations de service et d’une aggravation des conditions de travail. Il faut donc le remercier de sa clarté.