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Billet de mauvaise humeur - NON !
Article publié le jeudi 15 juin 2023.
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Dans la famille "Passage En Force", voici le Pacte.

 

Après que le gouvernement a détourné des exceptions constitutionnelles pour imposer aux travailleuses et travailleurs deux ans de cotisations supplémentaires pour avoir le droit d'accéder à la retraite deux ans plus tard, voilà que le Ministère de l'Éducation nationale impose aux enseignant·e·s de souscrire à des missions supplémentaires pour espérer gagner un peu plus.

 

Comme toutes les organisations syndicales, le SE-Unsa dénonce le pacte depuis le début des négociations sur la revalorisation. Ce n’est pas une revalorisation. C’est travailler plus pour gagner plus. Sarkozy en a rêvé, Macron l’a fait.

 

Revalorisation rejoint donc bienveillance et confiance au cimetière des mots vidés de leur sens.

 

Le pacte ne répond pas à nos attentes. L’Éducation croule sous le travail et les nouvelles missions qu’on empile. En voilà encore plus ! Le SE-Unsa et les organisations syndicales ont listé tout un tas de missions déjà réalisées mais non valorisées, mais non, ce sont des missions nouvelles pour la plupart, des bricolages qui permettent de donner l’illusion de compenser les milliers de fermetures de postes et la perte d’attractivité de nos métiers ces dernières années.

 

On se croirait sur le marché avec un camelot qui a réponse à tout à base de vide.

 

« On manque de remplaçant·e·s ? Occupons les heures, une par-ci, une par-là dans le second degré ! Répartissons les élèves dans les écoles primaires, tant qu’ils sont gardés… Â»

Nous disons non : on a besoin de remplaçant·e·s dans la bonne matière, pas de colmater les fissures en maths par de l’anglais parce que le prof avait une heure de creux et passait par là. On en a besoin aussi dans le premier degré parce que les journées passées en fond de classe, ce n’est pas compatible avec l’acquisition des fondamentaux. Et ça commence à se voir.

 

« On manque de profs de techno ? On enlève la techno et on fait venir les PE pour faire du soutien sur l’heure libérée. De toute façon c’est facile, ce sera les mêmes élèves de la petite section à la sixième ! » Un ticket à vie pour la difficulté, faute de vrais moyens pour la résoudre.

Nous disons non : les PE ne sont pas une variable d’ajustement et ont suffisamment à faire dans leur école. Nous voulons des moyens humains suffisants pour prendre en charge la difficulté de nos propres élèves et une formation à la hauteur pour le faire de façon adaptée.

 

« Comment ça l’APC ne suffit pas ? Tiens, voilà des heures de soutien renforcé : comme la journée est déjà bien difficile pour l’élève, on lui en rajoute un peu. Â»

Nous disons non : les enseignant·e·s spécialisé·e·s sont les mieux placé·e·s pour cette prise en charge sur le temps scolaire. Mais encore faut-il qu’il en reste et qu’on puisse partir en formation pour le devenir !

 

« L’inclusion, au passage ? Pareil ! AED, AESH, on mélange, on secoue bien fort et hop : on invente les ARE. Â» Génération spontanée des Accompagnants à la Réussite Éducative. Qui fait quoi à quel moment de son emploi du temps ? On n’est plus trop sûr. Ça comptera surement pour deux : « augmentation pour les vies scolaires, augmentation pour le handicap Â» on voit d’ici les flyers de propagande… d’une pierre deux coups... d'épée dans l’eau, mais tant pis. La comm’ sera faite. C’est tout ce qui compte visiblement.

 

Il n’y a vraiment que ce gouvernement pour penser que la réussite de la politique éducative arrive grâce au mélange des missions et à la confusion des métiers !

 

Côté finances, ne nous y trompons pas : les sommes sont peut-être alléchantes pour le moment car exonérées de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu, mais ce sont des primes. Elles n’entrent quasiment pas dans le calcul de la retraite (seulement l’équivalent de 20% du traitement et seulement en points pour la retraite additionnelle de la FP). Tu es tout·e content·e d’être arrivé·e à dépasser les 2000€ de traitement ? Il y a seulement 400€ de l'ensemble de tes primes qui comptent pour la RAFP.

Par ailleurs, ce n'est pas parce que tu en as besoin et que tu vas le demander que tu l'auras : dans la plupart des cas, les unités-pacte sont sécables, et dans tous les cas, leur distribution dépend de la répartition académique, puis du fait que les priorités ministérielles sont entièrement pourvues sur l'établissement, notamment dans le second degré. Avec autant de "si", on peut toujours faire croire que les enseignant·e·s sont augmenté·e·s...

 

Travailler plus, travailler plus longtemps, pour gagner ce que l’on devrait déjà toutes et tous gagner pour notre travail déjà plus que fait ? C’est non ! C’était 10% pour tou·te·s, inconditionnels, promis en avril 2022. C’est cela qu’on veut.

 

Non au pacte ! Oui à la revalorisation du point d'indice, seule vraie augmentation pour tou·te·s.


 

 
 
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