Najat Vallaud-Belkacem vient de confirmer dans un communiqué de presse que l’engagement de créer 60 000 postes dans l’Éducation serait bien tenu avec la budgétisation des derniers postes manquants... Alors pourquoi cela ne se répercute pas davantage sur le terrain ?

UNE PROMESSE EN PASSE D’ÊTRE TENUE

"Le projet de loi de finances de 2017 comprend en effet la création de 12 842 postes dans l’Education nationale", a indiqué ce jeudi le ministère. Ces postes s’ajoutent aux 47 158 postes créés depuis 2012, soit 60 000 postes au total.

Dans le premier degré public, 23 639 postes ont été créés ; dans le second degré public, 21 809 postes ; dans l’enseignement privé sous contrat (1er et 2nd degrés), 4 753 postes. Ainsi l'engagement de 60 000 créations de postes pris par François Hollande, dont 55 000 dans l'enseignement scolaire,  serait atteint en 2017, à l'unité près.

À la rentrée 2017,  les 54 000 créations de postes dans l’Éducation nationale se répartiront ainsi :

• 938 enseignants-stagiaires – dont 310 CPE,
• 611 enseignants titulaires – dont 350 CPE,
• 251 emplois d’aide aux élèves en situation de handicap,
• 150 assistants d’éducation,
• personnels médico-sociaux,
• personnels administratifs.

ALORS POURQUOI CELA NE SE REPERCUTE PAS DAVANTAGE SUR LE TERRAIN ?

Il y a plusieurs explications :

• Au total, plus d'un tiers de ces recrutements concerne des enseignants stagiaires : ils comptent pour un poste, du point de vue budgétaire, car ils perçoivent un salaire complet, mais ils ne sont pas à plein temps devant les élèves. D'où le sentiment de beaucoup d'enseignants, notamment, ces dernières années, de ne pas voir sur le terrain un afflux de collègues.  Cela devrait changer en 2017 avec la titularisation de 10 000 nouveaux collègues dans les classes.

• De plus, si les postes ont bien été budgétisés, certains rencontrent des difficultés à être pourvus comme en latin, en allemand mais aussi en anglais et en mathématiques.  Cela représente 4074 postes depuis 2012.

• Les efforts en termes de créations de postes, se sont surtout focalisés sur les endroits, où les besoins étaient le plus urgent comme dans l’éducation prioritaire. Cela peut amener certains à avoir le sentiment d’être oubliés, mais au final les postes sont bien là. 

• Tous les postes créés ne sont pas des postes d’enseignants : on compte plus de 4 200 emplois d’aide aux élèves en situation de handicap, 2 150 réservés à des assistants d’éducation, 600 destinés à des personnels médico-sociaux et 450 à des missions administratives. S’ils étaient extrêmement attendus, ces postes ne viennent pas diminuer le nombre d’élèves par classe.

• La création  de  60 000 postes  (54 000, si on se limite au premier et au second degré), peut paraître énorme, mais cela reste très inférieur au nombre de nos écoles, collèges et lycées (63 900) en France.

L’AVIS DU SE-UNSA

Le SE-UNSA prend acte et se félicite de cette bonne nouvelle. Nous avons encore en mémoire, les 80 000 suppressions de postes sous le mandat de Nicolas Sarkozy.

Alors bien sûr, cela n’est pas suffisant et il faut poursuivre l’effort en créant davantage de postes dans l’Éducation Nationale. Mais ce serait de la mauvaise foi que de contester les chiffres ou de parler d’austérité, à l'heure où l'on ne sait de quoi l’après 2017 sera fait ?