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SE-UNSA VERSAILLES


 Par SE-UNSA VERSAILLES
 Le  jeudi 12 octobre 2017

En finir avec le sexisme au travail

 

À propos de Brigitte Grésy, Le sexisme au travail, fin de la loi du silence ? Belin, Égale à Égal, 2017.

MAJ du 18 ocotbre : depuis la parution de notre compte rendu la semaine dernière, l'actualité a été marqué par une importante campagne de dénonciation des comportements de harcélement au travail  après les révélations de l'affaire Weinstein aux Etats-Unis. L'utilisation des hastags #balancetonporc et #metoo a révèlé au grand jour l'existence dans tous les milieux des phénomènes de harcélement au travail. C'est pourquoi la lecture du livre de Brigitte Grésy nous paraît encore plus d'actualité.

à lire en complément de notre article sur le site de l'Unsa éducation "Violences sexistes et sexuelles : Libérer la parole et agir !" 

Compte rendu de lecture

La collection « Égale à Égal » éditée par Belin en partenariat avec le Laboratoire de l’Égalité offre de nombreux livres sur la question de l’égalité femmes-hommes. Nous avons déjà dans cette rubrique évoqué le livre de Marlène Coulomb-Gully, Femmes en politique, en finir  avec les seconds rôles. Aujourd’hui nous présentons l’essai de Brigitte Grésy qui aborde de son côté la question du sexisme au travail.

                               

Contre le sexisme ordinaire au travail

Comme l’auteure le rappelle « le sexisme à l’égard des femmes est partout, dans la rue comme sur les bancs des assemblées parlementaires. Il est aussi dans le monde du travail, entreprises, administrations, organisations professionnelles, syndicats, plus ou moins visible, plus ou moins détectable, sous forme de harcèlement caractérisé ou de plaisanteries salaces qui dérangent ou sidèrent ». Plus des ¾ des femmes reconnaissent avoir subi des attitudes déplacées ou faire l’objet de décisions sexistes sur leur lieu de travail. Brigitte Grésy pointe ainsi du doigt toutes les formes insidieuses du sexisme ordinaire au travail, en évoquant les écarts de rémunération, l’utilisation des stéréotypes, le harcèlement sexuel ou moral, ou bien encore le « sexisme bienveillant » où les femmes se retrouvent assignées malgré elles à des comportements ou jugements qui les infériorisent « pour leur bien ». Avant tout, l’ouvrage donne à voir les manifestations de ce sexisme ordinaire sur les lieux de travail qui est difficilement quantifiable et repérable : infantilisation, distribution de la parole faite en fonction du sexe, sexualisation des rapports professionnels, tentatives appuyées et répétées de séduction en dépit des refus ou blagues salaces. La liste de tels comportements est malheureusement très longue.

Comment faire face ?

Pour y faire face, l’auteure fournit les outils juridiques et les démarches à effectuer. Car de nombreuses actions sont possibles dans un contexte sexiste au travail : tout d’abord, et il faut le rappeler, les comportements sexistes sont condamnables par la loi (inscription dans le Code du travail depuis 2016), des dispositifs de prévention et d’alerte professionnelle existent, en particulier dans le cadre des CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail). On peut aussi privilégier dans les lieux de travail une charte interdisant clairement les propos et les actes qui relèvent du sexisme, ou promouvoir une communication interne et externe sans stéréotype de sexe. Agir contre le sexisme oblige à mettre à distance ses émotions, à apprendre à se confronter aux auteurs de tels comportements et s’informer sur les actions possibles. Ce livre nous paraît essentiel pour prendre ne considération ce phénomène qui peut se développer sous toutes ses formes dans les établissements où nous exerçons, mais aussi dans nos structures syndicales. C’est pourquoi nous nous empressons de conseiller la lecture de ce livre, véritable petit manuel de lutte contre le sexisme ordinaire dans les lieux de travail.

Comme le préconise cet excellent essai, le SE-Unsa s’est engagé lors de ce dernier congrès sur la voie de l’égalité femmes-hommes et de la lutte contre le sexisme. Ainsi, « Le SE-Unsa doit veiller à faciliter et à accompagner l’engagement des militants au sein de l’organisation syndicale et notamment celui des femmes. Il s’engage à établir un diagnostic partagé sur les freins à l’engagement syndical de ces dernières. Cette démarche devra déboucher sur l’adoption, en Conseil national, d’une charte des bonnes pratiques

Pour aller plus loin

La page égalité femmes-hommes du SE-Unsa

La page égalité femmes-hommes de l'Unsa éducation