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Programme voie pro : le prĂ©sident Macron doit revoir sa copie !
Article publié le mercredi 16 mars 2022.
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Emmanuel Macron a fait plusieurs propositions en faveur de l’enseignement lors d’un dĂ©placement dans les Yvelines, le 7 mars dernier. Il a notamment esquissĂ© une rĂ©forme du lycĂ©e professionnel, sur le modèle de celle rĂ©alisĂ©e pour l’apprentissage...
 
 
Une réforme de plus…
 
Apparemment, le candidat Macron a oublié qu’il était président depuis 5 ans… Il voulait pourtant être considéré en tant que tel. La transformation de la voie professionnelle (TVP), grand chantier initié par le ministre Blanquer, voulait pourtant révolutionner le lycée pro. La promesse du début du quinquennat était très claire. Il s’agissait de répondre à cette ambition grâce à une meilleure articulation entre enseignements professionnels et enseignements généraux et grâce à une complémentarité renforcée entre apprentissage et voie scolaire.
 
La TVP s’est mise en place durant trois annĂ©es scolaires de manière laborieuse. RĂ©duction consĂ©quente des horaires disciplinaires, multiplication des dispositifs interdisciplinaires comme la co-intervention ou le chef-d’œuvre, changement des programmes et rĂ©fĂ©rentiels, renforcement de l’accompagnement personnalisĂ©, tout y est passĂ©. L’impact sur les Ă©lèves et surtout sur les enseignants a Ă©tĂ© important comme l’ont relevĂ© les travaux du ComitĂ© de suivi de la rĂ©forme. MalgrĂ© ce bouleversement profond des mĂ©thodes de travail et d’apprentissage, le prĂ©sident de le RĂ©publique semble ignorer les efforts consĂ©quents demandĂ©s aux enseignants en matière d’adaptation de leurs mĂ©thodes de travail et de construction d’outils pĂ©dagogiques innovants. 
 
Pour le SE-Unsa, avant de se lancer dans une nouvelle réforme d’ampleur, il faut prendre le temps de digérer la TVP. Les enseignements doivent être tirés de cette réforme et des ajustements importants doivent rétablir un certain équilibre entre cours disciplinaires et interdisciplinarité. Les PLP ont besoin de temps, de concertation et de simplification pour aborder ces changements et les mettre en œuvre dans les meilleures conditions.
 
 
"On laisse vivre trop de filières où il n’y a quasiment pas de débouchés" (E. Macron)
 
Nonobstant le fait que, depuis la loi sur la liberté de choisir son avenir professionnel, la carte des formations professionnelles est à la main des recteurs, donc de l’État, on ne peut condamner à la cantonade la plupart des filières professionnelles. Même si trop d’élèves ne parviennent pas à s’insérer sur le marché du travail, on constate une hausse spectaculaire des poursuites d’études et donc du niveau de qualification.
 
De plus, le renforcement des passerelles a permis aux élèves de passer plus aisément de la formation initiale sous statut scolaire à l’apprentissage. Mais il serait illusoire de penser qu’il suffit de copier l’apprentissage pour réussir.
D’abord, le développement de l’apprentissage n’est pas la garantie absolue d’une insertion réussie pour ces jeunes. Certains y sont parfaitement adaptés, d’autres, majoritaires, sont complètement perdus et peu épanouis dans cette voie de formation particulière. Ce n’est pas la panacée.
Il serait bien naïf de penser qu’il suffirait que les élèves passent plus de temps en entreprise pour que les choses aillent mieux. D’ailleurs, les questions de la formation des tuteurs en entreprise, de l’accueil des élèves sur les terrains de stage ainsi que de l’articulation entre les savoirs fondamentaux et l’immersion en entreprise demandent une pensée un peu plus complexe…
 
Par ailleurs, il faudrait se concentrer sur l’objectif initial de la TVP. En effet, la revalorisation promise de la voie professionnelle demande des investissements à la hauteur des enjeux. Il s’agit de garantir les conditions de travail des enseignants et les conditions d’apprentissage des élèves afin d’obtenir l’adhésion de tous les acteurs… Il faut laisser du temps aux collègues pour s’approprier la réforme et leur donner les moyens de travailler. Les PLP comme leurs élèves ont besoin d’une continuité dans la politique éducative.
 
Pour le SE-Unsa, on ne peut plus se payer de mots. Une meilleure correspondance doit ĂŞtre assurĂ©e entre le contenu des diplĂ´mes de la voie professionnelles et les attendus des BTS les plus sollicitĂ©s par les bacheliers professionnels. Un accompagnement renforcĂ© doit amĂ©liorer leurs chances de rĂ©ussite dans leur poursuite d’études. Cela passe notamment par une plus grande implantation de BTS dans les LP et les lycĂ©es polyvalents et l’intervention plus significative de PLP dans ces enseignements. 
 
 
Une initiation plus prĂ©coce au monde de l’entreprise ?
 
Selon le président de la République, il serait souhaitable d’organiser dans les collèges la venue des entreprises qui aideront à orienter, en expliquant les métiers d’aujourd’hui et de demain.
Ce travail est déjà effectué en 3e, en particulier dans le cadre des 3e prépa-métiers qui permettent un enseignement de découverte professionnelle.
De nombreux établissements profitent de la singularité de ce dispositif pour faire découvrir l’ensemble des formations présentent dans les établissements du département.
Faut-il commencer ce travail de dĂ©couverte plus tĂ´t ? Certainement. En revanche la classe de 5e semble bien prĂ©coce pour orienter les Ă©lèves et les enfermer dans des choix d’orientation complexes.
En outre, il ne faudrait pas sous-estimer le travail conjoint des professeurs principaux et des PsyEN EDO qui accompagnent leurs élèves pendant toute leur scolarité afin d’affiner progressivement leurs choix en lien avec les familles.
 
Pour le SE-Unsa, l’entreprise est un partenaire de premier plan en vue de l’insertion professionnelle. Toutefois, elle n’est ni le seul, ni le plus pertinent. Une dĂ©couverte du tissu Ă©conomique local et des lycĂ©es peut s’effectuer Ă  dose homĂ©opathique dès la 4e pour acculturer les jeunes mais certainement pas pour leur donner l’illusion d’une solution simple directe et fausse Ă  un problème complexe.
Cette idée repose sur une vision idéalisée des entreprises.
Pour nous, ce sont avant tout les agents du Service public qui ont un rôle capital à jouer dans l’accompagnement des élèves et dans l’information aux familles dans le cadre de la construction des parcours scolaires et professionnels, encore faut-il leur en donner le temps et les moyens.

 

 
 
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