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SE-UNSA 88


 Par SE-UNSA 088
 Le  samedi 15 novembre 2014

Rénovation du cafipemf et création de la certification formateur académique : projets à retravailler encore.

 

Le SE-Unsa a été reçu une seconde fois sur les premiers projets de rénovation de la certification des maîtres formateurs du 1er degré et de création de la certification de formateur académique du 2nd degré (cr 1ère réunion ici). La refonte du cafipemf et la création de la certification dans le second degré ont été actées par le groupe de travail métier dédié aux formateurs. C’est une nécessité pour que les  formateurs de terrain soient reconnus, notamment dans les équipes pluricatégorielles des Espé.  La certification doit aussi permettre d’objectiver le recrutement des formateurs par l’institution.

Les deux projets présentent les modalités des épreuves et la composition des jurys :

 Ils prévoient une épreuve d’admissibilité qui repose sur l’observation par le jury de la conduite par le candidat de séances en classe - ou en vie scolaire pour les CPE - suivi d’un entretien. Dans cette 2e version, il n’est plus question que le candidat présente un CV et une lettre de motivation, mais un dossier présentant son itinéraire professionnel qui sera abordé lors de l’entretien de la première épreuve.

Pour l’épreuve d’admission,  un « mémoire » refait surface. Le candidat serait également amené à mettre en œuvre ou à présenter au jury l’animation d’une action de formation pour un public en formation initiale ou continue.

En cas d’échec à l’admission ou de non présentation lors de la même session, les candidats conserveraient le bénéfice de l’admissibilité pour deux nouvelles sessions durant les quatre années suivantes.

Pour le premier degré, les projets s’assurent toujours du maintien du bénéfice de l’admissibilité des dernières sessions du Cafipemf ancienne formule pour la version rénovée selon les mêmes conditions.

Pour le second degré où aucune certification de formateur n’existait jusqu’ici, les personnels confirmés dans les fonctions de formateurs académiques durant les années 2014-2015, 2015-2016, 2016-2017 se verraient dispensés de l’épreuve d’admissibilité.

Pour le SE-Unsa, ces nouveaux projets sont encore moins bons que les précédents.

  • Les compétences du formateur attendu ne sont toujours pas explicitées. Les critères de réussite ne le sont pas plus. Pour le SE-Unsa, la définition de ces certifications doit permettre aux collègues qui souhaitent s’y engager, de cerner les aptitudes ou capacités qui seront évaluées et de s’y préparer. Les projets actuels décrivent le déroulement des épreuves et la composition des jurys, mais pour le SE-Unsa, il est indispensable qu’ils explicitent aux candidats les compétences évaluées et les critères de réussite.
  • Ces projets excluent toujours la dimension d’accompagnement individuel constitutive de l’activité du formateur. Pour le SE-Unsa observer, en situation professionnelle, un enseignant ou un CPE débutant, puis conduire avec lui un entretien l’amenant à faire évoluer ses représentations et ses pratiques, est bien une activité experte du formateur. Elle ne peut être absente de l’examen.
  • La présentation sans conduite réelle d’un temps de formation initiale ou continue au jury rend l’épreuve complètement fictive. Cette modalité ne permet en aucun cas de mesurer « l’aptitude du candidat à instaurer une communication de qualité avec un public adulte, à mettre en œuvre des techniques d’animation, … » comme le décrivent les projets.
  • La finalité et l’objectif du mémoire ne sont pas définis. Pour le SE-Unsa, le premier projet qui prévoyait un dossier de présentation de l’action de formation était plus satisfaisant. Pour le SE-Unsa, ce dossier ne doit pas porter le nom de mémoire, qui doit être réservé au mémoire de master. Il ne peut avoir la qualité de mémoire, au risque de mettre les candidats en difficulté. Le dossier de présentation de l’action de formation peut en revanche s’articuler autour d’une problématique professionnelle vécue et témoigner de premiers travaux de recherche du candidat. Il constituerait ainsi un premier travail valorisable plus tard, dans l’écriture d’un mémoire de master MEEF 4e mention,  Pratique et Ingénierie de la Formation. Cette reconnaissance de la certification dans un parcours master si elle ne peut être un préalable est une perspective qui doit être absolument offerte.

Le SE-Unsa veut faire évoluer sensiblement ce projet et fera des propositions pour que la dimension accompagnement retrouve sa place dans la certification. Il estime que celle-ci pourrait être le cœur de la première épreuve en s’articulant autour d’un tutorat réel d’étudiant ou de lauréat de concours. Ce serait ainsi le moyen de reconnaître et valoriser l’engagement de nombreux collègues tuteurs.