SECTION SE-Unsa du VAUCLUSE - 5 RUE FAVART - 84000 AVIGNON
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Comme l'an passé, le SE-Unsa sera présent dans les actions locales sur la carte scolaire et a déposé systématiquement dans chaque département une alerte sociale pour le premier degré. Suite à ce dêpot d'alerte sociale, le SE-UNSA a été reçu par des représentants de l'IA lors d'une négociation préalable, comme le prévoit les textes. Petit compte rendu ...
Une négociation préalable où rien ne peut être négocié ...
Le SE-UNSA a dans un premier temps dit qu'il était là pour signaler qu'une carte scolaire comme celle ci ne pouvait être acceptée ni par les élèves ni par les enseignants et les parents; et que l'injustifiable ne pouvait être justifiée.Comment en effet justifier une rentrée - une de plus !- avec plus d'élèves et moins d'enseignants ? Pour le Se-Unsa, cette carte scolaire est inacceptable. Le système éducatif est au bord de l’implosion. Les enseignants et l’ensemble des personnels n’en peuvent plus.
L'IA prendra des décisions, c'est sa responsabilité ; nous ne sommes pas là pour cogérer la grande pénurie dans laquelle nous sommes à cause de choix faits par ce gouvernement. Nous sommes là pour dénoncer ces choix purement comptables, cette politique du chiffre, qui vont à l'encontre de l'Ecole, des élèves et des enseignants. L’Etat mène une politique mortifère pour l’avenir de nos enfants et de l'école en général et cette politique se fait au détriment d'un service public d’éducation performant et de qualité, que nous nous devons d’offrir aux élèves et aux parents de notre département.
C'est en fait une négociation préalable où il n'y a rien à négocier !
Modifier les seuils d'ouverture/fermeture ? Ils sont déjà au maximum ... Alors fermer des RASED, des postes de TR ... ? Il en manque déjà ... La seule solution serait d'avoir plus de postes à la rentrée ...
Une rentrée avec beaucoup moins de postes ...
Dans notre département, une nouvelle fois la rentrée se fera avec plus d’élèves et moins d’enseignant : -24 postes pour une centaine d’élèves en plus ! A ces suppressions s’ajoutent la suppression de 13 postes de maîtes E « sédentarisés », soit 37 postes en moins !
La suppression de ces postes dans notre département va se traduire, entre autre, par un recul :
• des aides apportées aux élèves en difficulté (RASED),
• des moyens de remplacement,
• de la scolarisation dans de bonnes conditions des élèves en général et des élèves en situation de handicap en particulier, des élèves scolarisés dans des zones sensibles.
Ce sont les postes de maître RASED qui, à l’évidence, vont payer le plus lourd tribu à cette dotation calamiteuse. Ce sera encore les plus fragiles, les plus en difficultés qui seront les premières victimes de ces mesures.
Faire mieux (ou autant !) avec toujours moins, il y a un moment où ce n’est tout simplement plus possible… L'administration nous a indiqué que c'était là une équation "délicate mais pas impossible" ...
Au niveau des RASED ...
Comme dans la plupart des départements, c'est ici que la carte scolaire 2012 fera le plus mal ... L'IA, lors d'une audience récente, nous avait déjà indiqué quelques éléments (voir cet article) :
Et l'administration n'exclue pas d'autres suppressions de postes de RASED ...
Actuellement, le Vaucluse compte 125 postes de RASED. Cela n'est déjà pas suffisant pour prendre en charge tous les élèves en ayant besoin. La trentaine de fermetures prévues porteront le nombre de postes RASED à seulement 92 ! Dans certains départements, il resterait même à la rentrée 2012 un seul RASED par circonscritpion !
Les RASED ne peuvent déjà plus fonctionner . Les suppressions vont finir de détruire les RASED Il est nécessaire pour les élèves d'avoir des RASED complets partout.
Le SE-UNSA a également pointé les départs en formation CAPA-SH, nettement insuffisants.
Question posée à l'administration : comment allez vous faire pour que tout élève en difficulté nécessitant une aide du RASED y ait droit ?
L'administration a eu du mal à répondre à cette question, précisant qu'il y aurait peut être une "réorganisation des RASED pour pouvoir aider tous les élèves" ... Le SE-UNSA a précisé qu'avec moins de postes, aucune "réorganisation" n'était viable, et que certaines réorganisations n'étaient pas envisageables. En effet certains départements ont émis la piste suivante : très peu de RASED, donc intervention directe auprès des élèves quasi absente ; les inspecteurs les utiliseront comme « experts » pour gérer des situations, ou encore en vue de « former les enseignants à l'aide personnalisée »... (voir publication du collectif RASED, que le SE-UNSA a d'ailleurs remis à l'IA).
Au niveau des remplacements ...
Dans de nombreuses écoles les journées non remplacées s'accumulent, notamment en maternelle (remplissez notre enquête !). Les élèves sont répartis dans les autres classes. Les parents expriment leur mécontentement à juste titre auprès des enseignants et du directeur. Les remplacements deviennent aussi compliqués pour les remplaçants, avec des remplaçements de plus en plus souvent lointains (en dehors de la circonscription) et en étant prévenu tardivement ...
Le SE-UNSA a précisé qu'il était nécessaire de créer au moins 1 poste de remplaçant en plus par circo.
L'administration a précisé que des suppressions de postes de TR n'étaient pour l'instant pas prévues , mais pas inenviseageable, et n'entrevoit évidemment pas de création.
Question posé à l'administration : comment allez vous faire pour remplacer tous les enseignants (remplacement court et long) avec autant voire moins de remplaçants ? Est-ce que la formation continue va être impactée ?
Il nous a été répondu que "certaines modalités de remplacements pourraient être différentes", que pour "économiser" des remplaçants, il faudrait peut-être "concevoir la formation autrement, pas forcément en présentiel" ... Voici donc le retour de "l'auto-formation", de la "formation sans formateur" : formez-vous tous seuls dans votre école (déjà évoqué en 2010). Le SE-UNSA s'est opposé à ce type de changement, tel qu'il avait été présenté il y a quelques temps...
L'administration a également précisé que la formation des PES serait organisée de manière "à ne pas consommer de TR", ce qui est effectivement une nécessité.
Sur les remplacements en dehors des circonscriptions, qui commencent à être très nombreux dans certains endroits, l'IA a précisé qu'il fallait effectivement plus d'anticipation sur les remplacements hors circonscriptions et une aute gestion.
Amélioration des conditions d’encadrement des élèves et de travail des enseignants ...
Le SE-UNSA demandera des ouvertures de classes partout où les besoins se font sentir. Il a également demandé une attention particulière sur les petites écoles rurales, les écoles difficiles avec public ZEP mais non classées en ZEP ou les écoles ayant deja eu une fermeture l’an passé.
Pour le SE-UNSA, tous les élèves doivent être comptabilisés ; une attention particulière doit être de mise dans certaines communes, où les directeurs ont du mal à conaître le nombre d'arrivées. Certaines situations ne doivent plus se reproduire : Cette année à Cavaillon la rentrée a été très compliquée (voir cet article) ...
Le SE-UNSA a précisé qu'il serait très attentif aux fusions d’écoles : les cas proposés par les IEN semblent être en augmentation.
L'administration nous a dit que les seuils d'ouverture/fermeture resteront inchangés (voir seuils de l'an passé en bas de page de cet article), et que les ouvertures auront lieu dès que le seuil est atteint. Pour le SE-UNSA, d'autres critères doivent être observés : structure de l'école, répartition des élèves, type d'école, arrivées possibles en cours d'année ... Dans certains cas, il est indispensable d'ouvrir une classe, même si le nombre d'élèves est inférieur d'un ou deux par rapport au seuil d'ouverture (de plus en plus l'IA fixent un nombre d'élèves ; en dessous pas d'ouverture - ou fermeture - même à 1 élève prés !).
DĂ©charge et EVS ...
Le SE-UNSA a demandé que les directeurs d'écoles de 1 à 3 classes puissent bénéficier comme les années passées d'une décharge ponctuelle de quelques jours au cours de l'année. Cela est un acquis du SE-UNSA suite au protocole d'accord sur la direction d'école.
L'administration a répondu favorablement, en précisant que cela se ferait en liaison avec les IEN.
Le SE-UNSA a également demandé que les écoles RAR et RRS puissent bénéficier d'une décharge de direction bonifiée comme cela est prévu également dans le protocole obtenu par le SE-UNSA (cela permet par exemple de passer d'une demi décharge à une décharge totale, indispensable dans certaines écoles).
L'administration a répondu que ces décharges ne seraient probablement pas maintenues ...
Pour le SE-UNSA, toutes les écoles qui le souhaitent doivent pouvoir bénéficier d'un EVS "aide à la direction d'école" (obtenu encore uniquement grâce au SE-UNSA). Nous n'avons pas eu plus de réponses que lors de notre dernière audience (voir en bas de page de cet article).
Conclusion ...
Cette carte scolaire est une saignée sans précédent. La politique du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, appliquée de manière aveugle à l’école, confine désormais à l’absurde, elle obère tout le travail qualitatif qui contribue au bon fonctionnement de l’école et à l’aide aux élèves les plus en difficulté, au même moment où le Président de la République insiste sur la « personnalisation » des parcours scolaires.
L’Ecole Publique est volontairement affaiblie, les personnels sont volontairement déstabilisés. L’inquiétude est vive à tous les niveaux d’enseignement. On voit de plus en plus la lassitude, l’écœurement, le désarroi… des enseignants : le métier est de plus en plus difficile, avec des conditions de travail qui se dégradent sans cesse. Quant à la reconnaissance en terme de salaire, elle correspond bien au ressenti et au vécu des collègues : - 15€ en moyenne à partir de janvier (voir cet article) !
Il faut que ça change : Les personnels de l’éducation ne porteront pas la responsabilité de la casse du système éducatif. C’est au Ministre et au Président de la République de rendre des comptes à la nation. L’école n’est pas qu’un gisement d’économies. Le Se-Unsa condamne vigoureusement cet amoindrissement du service public d’éducation et appelle tous les personnels à se mobiliser sur le terrain pour faire obstacle à cette politique destructrice !
Le SE-Unsa engage les enseignants à agir avec les partenaires de l’école par des rassemblements, des manifestations ou des grèves partout où cela s’avérera nécessaire, au moment qui sera jugé localement le plus opportun. Le SE-UNSA du Vaucluse déposera un préavis de grève couvrant la période des instances paritaire carte scolaire ...
C’est fort de ces mobilisations que le SE-Unsa portera le fer dans toutes les instances de concertation pour exprimer auprès des autorités académiques et préfectorales la colère légitime de nos concitoyens et leur attachement à la priorité donnée à l’École de la République.