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Augmentation alarmante des incidents graves dans les écoles et établissements scolaires. Analyse de l’UNSA Éducation.
Article publié le mardi 27 février 2024.
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La direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) vient de sortir une note qui a de quoi inquiéter. Le nombre d’incidents graves déclarés dans les écoles, collèges et lycées est en augmentation. Dégradations réelles des conditions de travail et d’apprentissage, la réponse ne peut cependant pas être que répressive. Une approche éducative et une réduction de la pauvreté restent essentielles pour résorber ce fléau qu’est la violence.
 

Un incident grave, qu’est-ce que c’est ?

Principalement des atteintes aux personnes : dans l’écrasante majorité des cas ce sont des violences verbales, violences physiques et dans une moindre mesure des atteintes à la vie privée. Viennent ensuite et dans des proportions bien moindres les atteintes aux biens et les atteintes à la sécurité.

OĂą ont-ils lieu ? Comment Ă©voluent ils ?

Les incidents graves déclarés explosent dans les écoles. Ainsi le taux moyen d’incidents graves pour 1000 élèves passe de 3 à 4,6 en un an, soit une augmentation de plus de 50% si on compare les années scolaires 2021-2022 et 2022-2023.

Il y a également une augmentation, mais moindre, dans les établissements du secondaire. Il faut dire que les taux étaient déjà élevés dans cette catégorie. Ils passent de 12,3 à 13,7 soit une augmentation de 11% en un an.

Les lycées professionnels sont en tête de ce palmarès bien peu glorieux. Le taux d’incidents graves est d’environ 20 pour 1000 élèves dans ces établissements et reste stable.

L’incidence de ces faits reste fortement corrélée au milieu social et concentrée sur une minorité d’établissements. Près de 80% des écoles et un tiers des établissements du secondaire ne déclarent aucun incident grave. A l’inverse, 11% des écoles déclarent au moins 2 incidents graves et un quart des établissements du secondaire en déclarent plus de 10. La DEPP souligne également que, dans le secondaire, les taux d’incidence sont beaucoup plus élevés dans les établissements concentrant des élèves issus de milieux défavorisés.

Qui sont les auteurs et les victimes de ces incidents graves ?

Dans les écoles, près de 60% des victimes sont des personnels et les violences sont commises à 61% par les élèves et 30% par les familles.

Dans les collèges et lycées, élèves et personnels sont les victimes dans des proportions sensiblement égales (environ 40%) mais les auteurs sont quasi exclusivement des élèves (93%).

L’analyse de l’UNSA Éducation

Commençons par affirmer que  chaque violence est un excès relationnel et a, avant tout, un caractère individuel. Un incident grave peut donc apparaĂ®tre dans un contexte scolaire apparemment apaisĂ© et propice au travail.

Une dégradation toujours plus forte des conditions de travail des personnels

La qualification et la formation des enseignants ne les prĂ©parent guère Ă  rĂ©pondre aux problèmes dĂ©clenchĂ©s par les incidents scolaires. L’importance accordĂ©e Ă   l’évaluation peut amener l’élève au sentiment de son propre Ă©chec. Le comportement de plus en plus consumĂ©riste des familles est Ă©galement Ă  noter. Dans tous les cas, les personnels sont dĂ©signĂ©s responsables du destin scolaire des jeunes. Ces questions usent les Ă©quipes dont les conditions de travail se dĂ©gradent, faute de solutions institutionnelles et de rĂ©gulations collectives adaptĂ©es Ă  l’intĂ©rieur des Ă©tablissements. Les cas de burn-out se multiplient, les demandes de rupture conventionnelle et les dĂ©missions Ă©galement. Ce sont des signes qui ne trompent pas.

Un climat scolaire peu propice aux apprentissages

Les violences en milieu scolaire perturbent l’environnement d’apprentissage en crĂ©ant un climat d’insĂ©curitĂ© et de stress, dĂ©tournant l’attention des Ă©lèves des Ă©tudes. Cela entrave leur concentration, leur bien-ĂŞtre Ă©motionnel et leur capacitĂ© Ă  assimiler les connaissances. En ce sens, prĂ©venir les violences de toutes natures et, d’une manière plus gĂ©nĂ©rale, apaiser le climat scolaire sont des Ă©lĂ©ments essentiels au dĂ©veloppement des jeunes et Ă  leur rĂ©ussite. 

Ne pas minimiser, ne pas stigmatiser

Les incidents graves sont pris au sĂ©rieux par les Ă©quipes localement et les rĂ©ponses se font suivant des modalitĂ©s diverses (conseils de disciplines, exclusion, dialogue, dĂ©pĂ´t de plaintes, …). Ceci est d’ailleurs confirmĂ© par la note de la DEPP. Mais les Ă©quipes enseignantes, comme les Ă©quipes de direction regrettent dans leur grande majoritĂ© que l’approche purement rĂ©pressive soit prĂ©fĂ©rĂ©e Ă  une rĂ©flexion d’ordre Ă©ducatif et pĂ©dagogique associant les familles. La mĂ©diation, la prĂ©sence d’adultes qualifiĂ©s, sont Ă  prioriser mĂŞme s’il semble difficile d’occulter le traitement technique de ces violences. 

Au-delà du traitement par l’institution de ces violences, il convient ici de rappeler que la sociologie de la violence est avant tout une sociologie de l’exclusion sociale. Ce serait une erreur d’omettre la grande pauvreté et la précarité de certaines familles comme des facteurs importants générant ces violences. C’est donc bien aussi et d’abord en luttant contre la pauvreté et en résorbant les inégalités sociales que les violences seront moins nombreuses.

Pour l’UNSA Éducation, la problématique des incidents graves reste complexe à traiter, les causes sont multiples. Seule une mobilisation de tous sur le terrain précédée d’une réelle volonté politique permettront de limiter les entraves qui peuvent perturber durablement les conditions de travail et les relations pédagogiques. Il convient néanmoins d’éviter toute stigmatisation, réponse simpliste à de réelles souffrances.

 


   note DEEP 24.04 – FĂ©vr   
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