Malgré les épisodes de canicule déjà vécus les années passées, il aura fallu attendre d’être en pleine période de fortes chaleurs pour que des recommandations soient adressées par le ministère de l’Éducation nationale aux recteurs et aux DASEN.

Or, et ce n’est pas la crise sanitaire qui a démontré le contraire : les délais de transmission, prise de connaissance des informations descendantes et mise en Å“uvre possible de ces dernières revêtent parfois une longueur tout aussi justifiée par la charge des missions au quotidien que dommageable sur l’objectif de protection visé.

Le SE-Unsa, avec sa fédération l’Unsa Éducation membre du CHSCT, a alerté en urgence le ministère quant aux points de vigilance à avoir en urgence et au travail prioritaire à mener pour les années à venir.

Malgré cela, nous constatons encore une fois des points d’achoppement dans la gestion de cette crise de chaleur :

• Des consignes tardives et souvent inapplicables adressées aux Recteurs et DASEN en début de pic de chaleur et encore trop limitées dans les mises en Å“uvre.
• Une protection difficile avec dans beaucoup d’établissement un manque criant de ventilation déjà mis en exergue par la pandémie du COVID. Organiser des examens dans des salles « préservées de la chaleur Â» est souvent utopique, quant à l’utilisation de salles climatisées, elle est impossible dans la majeure partie des établissements qui n’en ont pas. Le faible nombre d’infirmières et de médecins scolaires ne permet pas de répondre aux besoins de soins et de prévention.
• Un accompagnement insuffisant : pour assurer la sécurité des personnels et des usagers de l’Ecole, il faudrait que les personnels soient formés dès leur entrée dans le métier et tout au long de la carrière à la prévention à la santé et à la sécurité. Le défaut d’information et d’accompagnement peut pousser les personnels à se mettre en danger.
• Nécessaire questionnement autour de la prévention : la désinformation de la profession en matière de protection contre les aléas climatiques et la prévention inexistante au sein du bâti scolaire sont réels. L’Education Nationale ne dispose d’aucun bilan des années passées ni d’un plan de prévention pour la canicule.

Face aux volontés affichées et aux mesures préconisées, c’est du concret en matière d’adaptation des bâtiments scolaires que le SE-Unsa exige, et vite ! C’est aussi une réelle réflexion concertée qu’il faut avoir sur la capacité de l’École dans son organisation des temps et des espaces à faire face à un réchauffement inévitable dans les années à venir.