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Publics mixĂ©s : un rĂ©el progrès ?
Article publié le mercredi 1er juin 2016.
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Au lycĂ©e professionnel, depuis quelques temps dĂ©jĂ , les enseignants doivent gĂ©rer une nouvelle forme de mixitĂ© scolaire : les publics dits « mixĂ©s Â».

De quoi s’agit-il au juste ? Il s’agit du regroupement au sein d’une mĂŞme formation d’élèves sous statut scolaire, d’apprentis et de stagiaires en formation continue. Pour prendre un exemple plus concret, dans une  classe de CAP, l’enseignant a face Ă  lui des Ă©lèves sous statut scolaire devant suivre 1852 heures d’enseignements pendant 53 semaines (+ 16 semaines en entreprise) et des Ă©lèves sous statut d’apprentissage devant suivre au moins 800 heures d’enseignements pendant 23 semaines (+ 71 semaines en entreprise).

Les objectifs affichĂ©s ?

4 objectifs sont annoncés qui peuvent sembler louables.

-          DĂ©velopper la formation professionnelle, sous toutes ses formes, dans une perspective de formation tout au long de la vie.

-          Encourager l’apprentissage en EPLE, en s’appuyant sur la mixitĂ© de publics

-          PĂ©renniser des formations Ă  fort taux d’insertion et Ă  faible flux.

-          RĂ©affirmer le rĂ´le du « LycĂ©e des mĂ©tiers » dans le cadre des rĂ©seaux.

Quels intĂ©rĂŞts ?

Dans Repères pour la mixité des publics, plusieurs intérêts sont avancés par l’institution.

–  Pour les Ă©lèves : la mixitĂ© est stimulante, les apprentis et les stagiaires deviennent personnes ressources, le passage d’un statut Ă  l’autre est facilitĂ©, les parcours sont sĂ©curisĂ©s. Commentaire : la mixitĂ© pose aussi le problème d’un enseignement Ă  2 vitesses, puisque le temps d’enseignement n’est pas le mĂŞme pour les Ă©lèves et les apprentis, que les contenus ne sont pas les mĂŞmes non plus puisque certaines notions sont vues dans les entreprises par les apprentis.

–  Pour les apprentis et les stagiaires : la situation est valorisante car elle leur permet de s’appuyer sur leur culture de l’entreprise, de faciliter le passage d’un statut Ă  l’autre et de sĂ©curiser leurs parcours. Commentaire : la spĂ©cificitĂ© de la formation par apprentissage se retrouve gommĂ©e et lissĂ©e, comment s’intègre le temps nĂ©cessaire de rĂ©cupĂ©ration de vĂ©cu au sein d’une classe mixte ?

–  Pour les enseignants : la mixitĂ© apporte un nouveau regard sur les mĂ©thodes pĂ©dagogiques, elle favorise l’exploitation pĂ©dagogique des pĂ©riodes en entreprise et des situations professionnelles vĂ©cues. Commentaire : le nouveau regard s’accompagne bien sĂ»r d’un travail supplĂ©mentaire pour faire face aux diffĂ©rents besoins des Ă©lèves, une coordination supplĂ©mentaire est nĂ©cessaire pour faire face aux nouvelles exigences, et donc le surcroĂ®t de charge de travail peut vite devenir considĂ©rable.

–  Pour l’EPLE : la mixitĂ© permet la diversification de l’offre de formations, le maintien de formations Ă  faible flux et contribue Ă  amĂ©liorer les relations avec le monde professionnel. Commentaire : c’est toute la carte des formations qui se retrouve impactĂ©e, il ne s’agit pas d’augmenter la carte des formations bien sĂ»r mais de rationaliser l’offre.

–  Pour le rectorat et les autres financeurs : les coĂ»ts de formation sont rĂ©duits grâce Ă  une mutualisation des Ă©quipements, la rationalisation de la carte des formations et le maintien de formations « insĂ©rantes » Ă  faible effectif. Commentaire : l’argument financier semble bien l’argument principal de la mesure.

Quelle organisation pĂ©dagogique ?

De tels changements dans les pratiques ne sont pas anodins et ont bien sûr des répercussions sur l’organisation de la pédagogie dans les différentes formations.

–  un management et une gestion de projets adaptĂ©s qui demande aux enseignants une rĂ©flexion diffĂ©rentes pour les diffĂ©rents publics prĂ©sents devant eux puisque les apprentis ne seront pas gĂ©rĂ©s comme les Ă©lèves sous statut scolaire.

–  la participation et l’adhĂ©sion des Ă©quipes aux changements, dans la pratique, les enseignants peuvent ĂŞtre mis devant le fait accompli, devoir faire face Ă  la situation et gĂ©rer la surcharge comme ils peuvent, le tout souvent sans formation prĂ©alable.

–  une dĂ©finition des conditions de mise en Ĺ“uvre de la mixitĂ© ce qui demande beaucoup de concertation et de travail supplĂ©mentaire

–  une anticipation de l’organisation des Ă©ventuels changements de statuts pendant le cursus ce qui demande beaucoup de concertation et de travail supplĂ©mentaire

–  une utilisation plus importante des situations professionnelles vĂ©cues dans le cadre d’échanges de pratiques au sein du groupe mixĂ©, en s’appuyant sur les qualitĂ©s formatrices des entreprises, ce qui sous-entend que la formation au sein de toutes les entreprises est toujours d’une grande et Ă©gale qualitĂ©

–  la crĂ©ation de parcours adaptĂ©s ce qui demande beaucoup de concertation et de travail supplĂ©mentaire

–  un suivi et un accompagnement personnalisĂ©s ce qui demande beaucoup de concertation et de travail supplĂ©mentaire

–  une construction en amont des partenariats avec les entreprises sur le rĂ´le du tuteur ou du maitre d’apprentissage, les situations professionnelles en lien avec les compĂ©tences Ă©valuĂ©es... ce qui demande beaucoup de concertation et de travail supplĂ©mentaire

Par ailleurs, la mixité des publics est étendue jusqu’en BTS avec des classes à deux vitesses et d’origine scolaires tellement diverses qu’il devient très compliqué pour les collègues de gérer cette nouvelle et artificielle hétérogénéité.

Ces pratiques, dont on a bien compris qu’elles permettaient des économies de moyens tant humains que matériels, créent donc de nouvelles difficultés non seulement pour les collègues, qui se retrouvent devant des classes à deux vitesses, des nombres d’élèves fluctuants selon les périodes de l’année et des référentiels différents à traiter pour un même groupe mais également pour les élèves et les apprentis qui, une fois réunis, ne bénéficient plus de la même manière d’un suivi aussi adapté à leurs spécificités de formation.

 

 
 
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