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CAPD du 07 décembre 2015
DĂ©claration du SE-Unsa
Madame la Directrice Académique,
Comment expliquer l’horreur du 13 novembre ? Quels mots trouver pour expliquer à nos élèves la folie meurtrière de quelques assassins décervelés ? Comment parler de l’indicible ? Et pourtant il a fallu en parler. Et il faut encore en parler… Peut-être simplement pour leur dire qu’il faut continuer à apprendre à vivre ensemble. Mais qu’aussi, maintenant, il faut apprendre à vivre avec.
Dans les écoles, dans les établissements scolaires, les collègues n’ont pas eu à faire face aux réactions négatives de « l’après-Charlie ». Pas d’incidents à déplorer… Certainement parce que, cette fois, il ne suffisait plus d’être dessinateur, porteur d’uniforme, d’une certaine confession religieuse pour être la cible de cinglés. Cette fois-ci, le sang versé n’a pas visé des catégories d’individus mais a touché tout-un-chacun. Ce tout-un-chacun, c’est vous, c’est nous. Car à leurs yeux nous sommes tous coupables. Coupables de vivre dans un pays de liberté, berceau des Droits de l’Homme et du Citoyen. Coupables de ne pas nous référer à un hypothétique grand architecte de l’univers pour chaque acte de notre vie. Coupables d’aller au concert et de commencer le week-end par un verre en terrasse…
La seule réponse possible consiste à continuer à vivre comme avant. À continuer à être libres, laïques, démocrates, cultivés. À être des Éducateurs, avec un E majuscule. Jamais notre ministère n’aura autant bien porté son nom qu’aujourd’hui…
Le SE-Unsa, L’Unsa-Éducation et l’Unsa dans son ensemble apportent tous leurs témoignages de sympathie à celles et ceux qui sont touchés par ce drame. Nous nous inclinons devant la mémoire des assassinés et exprimons notre compassion à leurs proches. Notre organisation syndicale continuera plus que jamais de porter dans ses valeurs premières le combat humaniste contre toutes les formes d’obscurantisme et d’extrémisme, qu’ils soient militaires, religieux ou politiques… L’heure reste à la responsabilité et au rassemblement autour des valeurs démocratiques et républicaines qui sont la véritable cible de cette guerre terroriste.
Dans la lignée des réactions de cet après 13 novembre, nous formulons le vœu qu’un mois plus tard, le dimanche 13 décembre, la porosité des idées haineuses ne portera pas à la tête de l’exécutif de notre nouvelle région des élus, dont les choix de société nous laisseront dans la bouche un goût amer, et certainement pas guérissable à l’eau de Vichy …
Venons-en à ce qui nous réunit aujourd’hui : les enseignants de ce département.
Nous profitons donc de cette CAPD pour dire que beaucoup de directeurs attendent désormais impatiemment l’allègement espéré. Il leur semble qu’à l’heure d’une demande de simplification administrative c’est l’inverse qui se produit sur le terrain.
Il pleut certains jours plusieurs enquêtes, sans oublier les journées et les semaines à thèmes qui elles aussi se multiplient.
Je conclurai par l’ordre du jour cette CAPD : l’avancement des collègues. En ces temps de disette salariale, changer d’échelon est devenu la seule possibilité de voir son salaire augmenter. Depuis longtemps, le SE-Unsa réclame que l’avancement de tous les collègues se fasse au même rythme, sur la base du plus rapide, le grand choix.
Vivons-nous la dernière ou l’avant-dernière CAPD avancement ? Dans le cadre des négociations sur le PPCR qui vont débuter en janvier, notre revendication pourrait enfin voir le jour. La ministre envisagerait pour toute la Fonction Publique d’État ce rythme d’avancement unique. Les enseignants font partie de ces rares fonctionnaires à voir encore leur évolution de carrière liée à leur inspection, à leur évaluation professionnelle. Le gouvernement semblerait avoir retenu une formule éloignée d’un certain avancement au mérite évoqué par l’un de ses ministres, une « macronnerie » qu’on n’avait pas envie d’entendre… Si cette modification voit enfin le jour, c’est toute notre évaluation qui en serait modifiée. Avec la possible disparition de la note, elle serait ressentie comme véritablement formative car déconnectée de l’avancement. La Gestion des Ressources Humaines, après les actes fondateurs de la refondation, doit être du XXIème siècle. Fort de nos propositions, avec notre carte d’identité réformiste, nous participerons à ces séances de négociations avec l’intérêt du collègue comme référence. Nous ne voulons plus que les enseignants soient gérés comme des flux. Nous ne voulons plus être un rouage anonyme mais un individu reconnu dans son métier. Dans professeur il y a PRO.
Quant à l’ISAE, nous attendons qu’elle soit enfin portée à hauteur de l’ISOE du second degré soit 1200€ annuels. Madame la Ministre ferait bien de rapidement entendre notre légitime revendication…
Merci pour votre écoute et vos réponses.