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Déclaration CDEN sur le bilan de rentrée
Article publié le mardi 16 octobre 2012.
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Déclaration Unsa-Éducation

au CDEN du 16 octobre 2012

Madame la préfète, Monsieur le président du Conseil Général, Monsieur le Directeur Académique, Mesdames et Messieurs les élus et représentants

Monsieur le DASEN va nous présenter dans quelques instants un bilan de la rentrée 2012 dans le Tarn, bilan que nous souhaitons resituer dans un contexte plus large.

Comme nous l’avons souvent rappelé, l’Education Nationale a payé un très lourd tribut à la règle du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partants à la retraite. Ainsi, entre 2007 et 2012, l’Education Nationale a été victime d’une véritable agression avec plus de 80 000 postes qui ont été supprimés. Et pourtant, dans le même temps, le nombre d’élèves est reparti à la hausse avec le baby-boom des années 2000.

Par ces suppressions massives de postes, la France a réduit l’effort qu’elle consacre à l’école. La dépense interne d’éducation rapportée au produit intérieur brut est passée de 7,6% à 6,7% soit près d’1 point en moins du PIB, ce qui se traduit aujourd’hui par un taux d’encadrement insuffisant. A partir des chiffres fournis par l’OCDE nous pouvons affirmer qu’en choisissant de revoir à la baisse son investissement dans l’école, la France a fait figure d’exception au niveau international.

Ce désengagement a donné un coup d’arrêt au mouvement de démocratisation scolaire et ce sont les élèves issus des catégories sociales défavorisées qui faisaient déjà les études les plus courtes qui ont été principalement pénalisés. Ainsi, le taux de scolarisation a légèrement baissé en France depuis 15 ans et c’est aussi plus de 250 000 jeunes qui décrochent du système scolaire et sortent sans diplôme, c’est encore la dépense moyenne pour un collégien qui a baissé entre 2007 et 2009

Sachons encore, sans vouloir opposer le primaire au secondaire ou déshabiller le secondaire déjà insuffisamment doté pour habiller le primaire, que les moyens sont concentrés en haut, sur les niveaux d’enseignements les plus élevés, réservés à une petite élite, au détriment du bas, là où l’école est encore obligatoire et où elle s’adresse à tous. Ainsi, l’on dépense deux fois moins en primaire qu’au lycée, trois fois moins en primaire qu’en prépa.,. De plus la diète engagée, durant le quinquennat précédent, n’a rien arrangé et là encore rappelons que de nombreuses réductions de postes se sont faites aussi sur le primaire malgré l’augmentation des effectifs élèves. Cette logique comptable, que nous avons combattu avec détermination depuis cinq longues années a entraîné des dommages irréparables. Des classes ont été fermées, les remplacements n’ont plus été assurés, les RASED ont été décimés et la scolarisation des plus jeunes est en chute libre

Ajoutons encore que selon le rapport PISA, l’école française est particulièrement élitiste et inégalitaire.

-Élitiste car on consacre beaucoup de moyens aux premiers de la classe (classe prépa …) , quitte à laisser les autres au bord du chemin ( pour exemple la quasi disparition des RASED).

- Inégalitaire car l’origine des élèves pèse lourdement sur leurs résultats scolaires.

Moins de profs, plus d’élèves, un taux d’encadrement qui s’est dégradé, c’est une qualité de l’enseignement qui s’en ressent ... l’École Française va mal. En se réfugiant dans l’élitisme elle en renforce les inégalités et produit beaucoup trop d’échec scolaire. Nous le savons, les acquis comme les handicaps ont un caractère cumulatif et il faut donc penser à améliorer le début de la scolarité car la réussite scolaire passe par l’acquisition de bonnes bases, et d’un socle solide. Alors, Il est urgent d’inverser ces tendances d’abord pour des raisons de justice sociale mais aussi d’efficacité car les deux vont de pair.

Le Tarn n’a malheureusement pas échappé aux politiques nationales et pour l’UNSA-Education la rentrée 2012 dans notre département, est à l’image de ce que nous avions dénoncé lors des CDEN de préparation de cette rentrée. Certes techniquement cette rentée peut paraitre s’être déroulée convenablement et certains iront même jusqu’à la qualifier de techniquement réussie, mais les réalités sont là. …

Pour le premier degré, le tableau des indicateurs sur les 10 dernières années fourni par le DASEN, illustre tout à fait ce que nous venons de développer. A la rentrée 2012, le Tarn scolarise 2781 élèves de plus qu’à la rentrée 2002 pour seulement 2.5 postes de plus. Les conséquences nous les avons connu et nous les connaissons : diminution du P/E, du taux de scolarisation des 2-5 ans et des 2 ans, augmentation du C/E moyen avec pour corollaire des classes proches de 30 élèves, problème aigu des remplacements et de la formation continue et toutes les situations de mécontentement des parents et des enseignants.

Pour le second degré pas de statistique mais quelques situations qui ne pourront que renforcer l’analyse.

Dans tous les établissements, les conséquences des DGH insuffisantes sont maintenant réalité. Les personnels et les élèves doivent faire face à des classes surchargées, des enseignements en groupe supprimés, des heures supplémentaires en nombre important, des heures d’accompagnement personnalisé non données, des conditions matérielles difficiles notamment dans l’utilisation de l’informatique, des postes partagés avec des compléments de service sur des postes éloignés ou encore sur 3 voire sur 4 établissements … tout ceci transformant acte éducatif en prestation de service.

Quelques exemples : le lycée de Lavaur a connu une rentrée plutôt mouvementée avec des effectifs qui explosent, des travaux reportés, des difficultés de mise au point des emplois du temps pour les enseignants et les élèves qui ont nécessité pas moins de 4 versions avant d’être opérationnels.

Au collège les Portanelles de Lautrec 3 professeurs d’anglais pour 9 classes , au LP le Sidobre un seul CPE alors qu’il y a internat d’une centaine d’élèves et 3 ans de travaux à venir qui ne vont pas faciliter la tâche, sachez qu’ on y a déjà tenu 5 conseils de discipline !

Au LP de Carmaux des classe 35 ou 32 en bac pro avec de surcroît une montée des incivilités dès le début de l’année scolaire ….

Alors aujourd’hui, avec le rapport sur « la refondation de l’école », nous assistons à un changement de CAP. En effet, ce rapport prend le contre-pied de la logique néolibérale en construction depuis 5 ans et dessine une école de la réussite pour tous et sur tous les territoires.

Si bon nombre des propositions nous semble aller dans le bon sens (formation professionnelle des enseignants, scolarité des moins de 3 ans, plus de maitres que de classes, socle commun rénové, orientation choisie, redéfinition des missions des enseignants…) d’autres nous interrogent (voie professionnelle, rôle des régions, éducation prioritaire, devenir des RASED ou prise en compte du dossier de la direction d’école…)

Dans l’immédiat la question des rythmes scolaires cristallise nos inquiétudes car la question divise et la réponse donnée ne devra pas dégrader les conditions de travail des enseignants déjà bien mises à mal.

Alors, après le temps de la réflexion, il reste maintenant à concrétiser cette ambition avec l’ensemble des personnels.. Nous serons exigeants dans les déclinaisons concrètes et dans les mises en œuvre effectives sur le terrain afin que la refondation annoncée ne relève pas du simple « lifting » pour réparer les dégâts du quinquennat précédent, mais bien de la volonté politique affichée pour un véritable changement.

 

 
 
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