Un des éléments de la refondation de l’École publique, dans le cadre de la réussite pour tous, est la valorisation de l’enseignement professionnel. Pour le SE-Unsa, il s’agit en premier lieu de corriger les nombreux effets néfastes de la réforme de la voie professionnelle initiée en 2008. Ils appa- raissent maintenant au grand jour.

La massification imposée avec le bac pro 3 ans permet certes une aug- mentation significative du nombre de bacheliers, mais d’un autre côté, le pourcentage de réussite baisse depuis 2 ans : -2,6 points en 2011 et -5,6 en 2012 pour atteindre 78,2%.

Cette «réussite» se fait au détriment des élèves les plus fragiles et la sécurisation annoncée du parcours 3 ans avec le diplôme intermédiaire (BEP ou CAP) est très relative puisqu’un quart des élèves ne l’obtient pas. Il est fort probable que ces derniers nourrissent le taux d’échec du bac pro, mais derrière ce taux se cache une autre réalité : avec une érosion importante en 1^ère année de CAP de seconde et première bac pro, les sorties sans diplôme ne diminuent pas. Tout ceci est contraire à l’objectif affiché initialement.

Corriger les effets néfastes de la réforme, c’est aussi améliorer l’orientation, permettre un accès à une offre de formation de proximité suffisam­ment diversifiée. C’est aussi adapter le cursus bac pro 3 ans en repensant le diplôme intermédiaire, former les personnels, améliorer les conditions de travail en définissant un réel cadra­ge national pour l’attribu- tion des dotations horaires aux établissements.

Le SE-Unsa sera exigeant pour que ce chantier per­mette effectivement d’impulser un nouvel élan pour la voie professionnelle.