L’édito de notre info-lettre 15 du 22 décembre 2023
S’asseoir sur les valeurs de la République…
et signer un pacte avec le diable
Nous
aurions aimé simplement nous souhaiter de bonnes vacances bien
méritées…mais le contexte actuel nous empêche de penser à se détendre.
Sur
chaque école, dans chaque classe, il est écrit : Liberté, Egalité,
Fraternité, devise de la République, commune à toutes et tous les
résident·es sur le sol français et traduite dans la Constitution.
Quel sens notre gouvernement donne-t-il aux principes de la République
quand il bafoue le collège unique ? Porte atteinte aux droits sociaux ?
Attaque les plus faibles et discrimine les étrangers ? Quand le
Président défend publiquement « l’honneur » d’un homme accusé de
violences sexistes et sexuelles et mis en examen ?
Pour
le SE-Unsa quand les principes et les valeurs de la République que nous
portons sont transgressés, nous ouvrons la porte aux pires dérives… Le
flirt avec le RN, le racisme, la misogynie.
Non,
Monsieur le Président, pour 2024, nous ne voulons pas d’une société
dirigée par les dominants que vous représentez. Nous ne voulons pas de
votre loi immigration.
Au SE-Unsa, nous continuerons de porter les valeurs de la République
et de lutter contre toute forme de discrimination. Nous n’accepterons
pas, jamais, que notre gouvernement abaisse les valeurs de la République
par populisme. Monsieur le Président, cette loi sur l’immigration est
une honte pour le pays des droits de l’homme. Le SE-Unsa et l’UNSA exige
sa non promulgation. Nous appelons à signer et faire signer l’appel de
« l’Humanité » : « Monsieur le Président, ne promulguez pas la loi immigration ! »
Julia Zinutti,
Pour le SE-Unsa 31
Nos communiqués :
- UNSA : Loi « immigration » : discriminations, chasse aux droits sociaux et trappe à pauvreté !
- UNSA Education : Loi Immigration : un naufrage pour notre société humaniste
L’édito de notre info-lettre 13 du 8 décembre 2023
M Attal casse les classes
Entre
études et comptoir
Le 5 décembre 2023, le
ministre a écrit aux personnels et expliqué à la presse sa vision et sa volonté
de « choc » dans l’Education. Le premier constat du ministre est
implicite mais flagrant : la politique éducative de Macron est un
échec. Le « domaine réservé » du président est donc décrié par le
ministre même en charge du dossier ; on imagine l’ambiance …
Ensuite, voyons les
propositions de Gabriel Attal : Nous sommes face à des projets qui
explosent le collège pour tous, détruisent les cycles et reviennent même sur la
création d’un unique collège pour tous les enfants, existant depuis 1976.
Le prétexte d’une baisse de niveau moyen
occulte totalement une réalité essentielle : nous avons une Ecole
inégalitaire qui continue encore à favoriser les favorisés. Notre Ecole fait
bien réussir les classes sociales aisées et beaucoup moins les autres.
C’est cet impensé de notre Ministre qui biaise son constat : il croit que
notre Ecole ne fait pas réussir. Il se trompe, l’Ecole ne fait pas
réussir certaines classes sociales, celles qui sont les plus défavorisées.
A partir de cette erreur fondamentale, il
oublie donc la mixité sociale comme solution. Et comme toutes ses
propositions ne font qu’aggraver la ségrégation, elles n’amélioreront en rien
les résultats de l’Ecole, en particulier, pour les élèves les plus en difficultés.
Ces propositions montrent surtout une
volonté de triage des élèves, en particulier au collège. Cette étape de la
scolarité continue à être l’enjeu d’une bataille idéologique féroce :
Est-ce la continuité d’un socle fondamental pour tous ? Ou est-ce la prépa (les
« petites classes ») d’un lycée général sélectionnant les élites de
demain ?
Quand nous observons comment certaines catégories sociales
« choisissent » leur collège, il est évident que la volonté
« d’entre-soi » existe encore en 2023. Le ministre choisit clairement
son camp (celui du tri et de la ségrégation aggravée), il affiche clairement ce
que beaucoup pratiquent déjà honteusement.
Quand, en plus, le ministre annonce
comme boussole « la science et le bon sens », on comprend que les travaux de
recherche ne valent pas plus que l’avis énoncé au comptoir du bistrot.
Si pour être candidat en 2027, il est peut-être utile de flatter
« la » vérité des troquets ; pour améliorer la réussite de tous
les élèves, ce n’est pas le bon chemin.
Le SE-Unsa est clairement en opposition aux projets ministériels :
il ne faut pas renoncer à élever tous les élèves. Parce que finalement,
l’orientation du ministre n’est qu’un renoncement, une volonté de séparation
des élèves qui montre qu’on ne veut plus s’occuper de tous.
Au SE-Unsa, nous
restons ambitieux, nous ne renonçons pas à une Ecole pour tous.
Franck Calmels,
Secrétaire
du SE-Unsa 31
-
« Choc
des savoirs » : un leurre au parfum de nostalgie
Communiqué du SE-Unsa
- Annonces
de G. Attal :
le renoncement en marche dans l’Education Communiqué de l’Unsa-Education
*
L’édito de notre info-lettre 7 du 12 octobre 2023
Choc et Attractivité sont dans un bateau,
Attractivité n’est pas venue en Haute-Garonne…
Les
derniers ministres ont vanté un « choc d’attractivité » pour
l’Education Nationale.
En Haute-Garonne, nous avons commencé l’année dans les écoles avec 300 personnels
manquants (par exemple, il existait plus de 100 postes de remplaçants qui
n’étaient pas pourvus).
Nous pourrions aussi parler de la surcharge des effectifs (avec des classes à
27, 28, 29… des dizaines de classes de GS-CP-CE1 qui dépassent 24).
Mais la rentrée des personnels a aussi été marquée par les annonces sur les
augmentations de salaires. Nous ne reviendrons pas sur les difficultés en
mathématiques de notre ministre qui explique qu’une augmentation plus faible
que l’inflation créée « une hausse » du pouvoir d’achat, mais nous
voulons rappeler la réalité :
Comme
chaque année, les personnels qui changent d’échelon en début d’année (sep.,
oct. ...) ne seront pas payés avant décembre, au mieux ; sans parler du
décalage des ISSR des remplaçant·es. On trouve presque cela normal tant c’est
habituel.
Cette
année, les difficultés (mauvais outils, manque de personnels) des services sont
allées plus loin : des stagiaires et même des titulaires ont appris,
mi-septembre, que leur salaire de septembre serait versé… avec celui d’octobre,
ou pas !
Continuons. En octobre, après de nombreuses demandes du SE-Unsa (et avec trois
mois de retard), l’administration annonce que les promotions à la Hors-Classe (HC) et à la
Classe-exceptionnelle (CE) seront publiées « avant le 6 octobre » !
En voilà une bonne nouvelle, des collègues allaient avoir une augmentation de
salaire (quand même pour 424 collègues promu·es à la HC et 140 promu·es à la
CE).
Toujours imprévisible, l’administration applique le délai annoncé et publie, le
5 au soir, les liste de promu·es.
Bonne
nouvelle de courte durée pour la moitié des promu·es… puisque la liste était
fausse !
Comme le logiciel national est fermé depuis le 31 août, les services ont fait
comme ils ont pu mais l’addition des deux nombres du barème n’a pas
fonctionné !
Voilà
la réalité, depuis que la loi de « modernisation » de la fonction publique
de 2019 (Merci Macron) a supprimé le contrôle qu’exerçaient les élu·es des
personnels…
On a
bien compris les chocs mais nous attendons encore l’attractivité.
Franck Calmels,
Secrétaire du SE-Unsa 31
L’édito de notre info-lettre 8 du 20 octobre 2023
Ozar Hatorah, Samuel Paty, Agnès Lassale, Dominique Bernard...
L’école n’est plus un sanctuaire
Implicitement, nous le savions car chaque jour nous sommes toutes et tous confrontées à cette violence sociétale. Sauf que quand l’extrême violence se répète sur notre territoire et s’en prend plusieurs fois à la communauté éducative, la prise de conscience est insupportable, la réalité est trop violente : il y a trop de récurrence.
Nos gouvernant-es peuvent continuer leur mille-feuille de réformes, leurs opérations de com’, leur politique sécuritaire, leurs enquêtes flashs et multiplier nos entraînements PPMS, ou la paperasse à remplir pour signaler inquiétudes, préoccupations etc... La réponse n’est pas là.
L’OCDE nous le répète, PISA aussi... Nous sommes le pays le plus inégalitaire, nous créons l’exclusion et la ségrégation. Certains pays ont connu des « chocs PISA » comme l’Allemagne pour rectifier la politique éducative.
En France, RIEN. Nous continuons de reproduire de plus en plus violemment les inégalités, la précarisation, la paupérisation, l’exclusion... qui mènent certain-es vers l’extrême violence ... Et les victimes sont celles qui œuvrent chaque jour à émanciper les enfants, les futur-es citoyen-nes, la future société.
Combien faudra-t-il de Samuel Paty ? Combien faudra-t-il de choc PISA, d’alerte de l’OCDE ? COMBIEN ?
À nos gouvernant-es, il est urgent d’écouter, d’analyser, et de faire des réformes utiles et courageuses.
L’école ne doit pas se renfermer dans des alertes attentats rouge fluo écarlate à paillettes, elle doit être l’Ecole de la RÉPUBLIQUE, ambitieuse et permettant à chacun-e une insertion citoyenne, sociale et professionnelle.
Aux victimes, aux familles, à toute la communauté éducative touchées par ces drames, nous adressons nos pensées et notre soutien.
Julia Zinutti, pour le SE-Unsa 31
L’édito de notre info-lettre 6 du 6 octobre 2023
5 octobre, le festival Attal.
C’est la fête des profs !
En regardant les messages du jour, grâce au mél de M Attal, j’ai appris que le jeudi 5 octobre était la « journée mondiale des enseignants ». Au-delà de l’hommage convenu, il tente de nous « expliciter la démarche collective autour de l’objectif d’excellence que vise l’ensemble des professeurs ».
Il précise qu’avec « des constats partagés », sûrement
avec lui-même, il va réaffirmer « l’urgence » d’un « choc
des savoirs » ! La journée s’est ensuite poursuivie avec un
festival d’annonces, notamment celle d’une mission « Exigences des savoirs » qui prévoit un grand chamboule-tout
dans l’éducation nationale…
D’habitude,
nous devons comparer la réalité qu’il faut cacher avec la diversion qui va
avec : plus la diversion est grosse, plus le problème est important.
Le
spectacle d’Attal du 5 octobre, tant la mise en scène est énorme, doit cacher
un très gros problème.
Par exemple, le budget 2024 et ses suppressions de
postes ?
Maintenant, on a aussi l’impression d’avoir un candidat en campagne (mais pour
quoi ?) plutôt qu’un ministre.
Sans être
dupe sur sa volonté, le SE-Unsa continuera à porter la réalité et les besoins
de notre métier au ministre.
On peut toujours espérer un « choc » et
un retour aux fondamentaux, avec un ministre qui travaillerait plus pour
l’Ecole que pour lui.
Franck Calmels,
Secrétaire du SE-Unsa 31
Communiqué du SE-Unsa
« L’École de tous,
l’École pour tous, n’est pas l’École des savoirs »
*
L’édito de notre info-lettre 4 du 22 septembre 2023
Ecole inclusive
Passage en force du ministère
Pour ne pas déroger à ses habitudes… Le Ministère de l’Education Nationale fonce droit sur l’iceberg !
Il a d’abord proposé une concertation avec les organisations syndicales, ce qui est une bonne chose. Nous avons rappelé nos revendications, la principale étant : nous voulons des moyens (humains, postes, partenariats avec la santé, statut des AESH…) pour que l’école inclusive fonctionne.
Parce qu’au SE-Unsa nous sommes fiers de défendre un projet sociétal pour l’accueil des élèves en situation de handicap dans de bonnes conditions. Parce que les bonnes conditions nécessitent des moyens et que c’est le coût de la réussite et d’un projet ambitieux pour chaque enfant de la République.
Le Ministère n’a ensuite rien écouté… et continue de miser sur l’apparat, les lubies et les lobbyings pour briller et communiquer en société au risque de largement mépriser les professionnels que nous sommes.
Monsieur le Ministre, vous devez répondre aux besoins des élèves et des personnels, c’est la trajectoire à suivre pour réussir l’Ecole Inclusive.
Avant de percuter l’iceberg sur lequel vous foncez, les personnels risquent de sauter du navire.
Julia Zinutti, pour le SE-Unsa 31
L’édito de notre info-lettre 2 du 8 septembre 2023
Déclaration au CDEN du 7-9-23
Monsieur le ministre,
Notre métier n’est pas d’assurer votre propagande,
Pour cette première instance de l’année, nous avons troqué la dissertation contre le commentaire de texte.
En effet, M Attal, nouveau ministre en mal de reconnaissance et de visibilité médiatique nous demande de distribuer une publicité aux parents de chacun de nos 12 millions d’élèves.
Nous n’allons pas le faire, parce que la publicité est interdite à l’école publique et parce que nous préférons économiser les 60 tonnes de papier qui seraient ainsi gâchées.
D’ailleurs, combien d’arbres faut-il planter pour 60 tonnes de papier ?
Nous n’allons pas la distribuer mais nous allons vous commenter la propagande :
- Point 1 : « Des professeurs mieux rémunérés » avec « 125 euros ».
1er titre et 1ère erreur. Si l’augmentation est bien de 125 euros, le document oublie de préciser le montant de l’inflation… Pour la majorité des professeurs, en réalité, ils seront moins rémunérés, pas « mieux ».
Et puis, un tract intitulé « Rentrée 2023, ce qui change pour votre enfant », qui commence par le salaire des profs… On est hors-sujet.
- Point 2 : « 2 h par jour sont dédiées à la lecture et à l’écriture… en CM »
Je crois que cette activité est déjà dans les programmes de l’école et il nous semble que les enseignants la pratiquent déjà. Nous pensons aussi que les parents avaient déjà cette information.
Partie donc inutile.
Inutile, sauf si on voulait laisser penser que les profs doivent mieux travailler et laisser imaginer qu’ils sont responsables des difficultés scolaires.
- Point 3 : « égalité des chances » Ici, on approche du mensonge…
Le ministre annonce-t-il l’intégration des écoles privées (réservées à quelques-uns) dans le service public ? Non.
Annonce-t-il la gratuité pour les fournitures scolaires ? de la restauration ? Non plus.
Annonce-t-il l’embauche de personnels supplémentaires pour compléter les postes vacants ? Toujours pas.
Alors, nous sommes dans de la pure esbroufe.
- Point 6, « moins d’élèves par classe »
La publicité précise : « Toutes les classes de GS, CP et CE1 plafonnées à 24 », « En éducation prioritaire, comme c’est le cas en CP et CE1, toutes les classes de GS seront dédoublées à 12 élèves maximum ».
Il manque la précision « Quand le Dasen a les moyens d’ouvrir des classes » ou « Mais les autres niveaux seront à plus de 28 ».
Nous pourrions ainsi commenter chaque ligne…
Pour résumer : les infos diffusées sont imprécises pour certaines voire erronées ou mensongères pour d’autres.
Notre métier n’est pas d’assurer la propagande de quelque politique que ce soit mais de permettre aux esprits de s’émanciper.
Monsieur le ministre, laissez-nous faire notre métier !
Franck Calmels,
secrétaire du SE-Unsa 31
L’édito de notre info-lettre 1 du 31 août 2023
De la com, de la com, de la com…
La même
politique mais avec le gendre idéal !
Le
remaniement gouvernemental estival a amené à l’Education un nouveau locataire et
nous faisons notre première rentrée dans le « domaine réservé » !
Après 5 ans avec un ministre fiché à droite, celui qui voulait « rétablir
l’autorité à l’Ecole » (enfin, le ministre voulait surtout établir son
autorité). Après un an avec un ministre fiché à gauche, celui qui voulait
« être à l’écoute » (enfin, le ministre écouta surtout le couple
Elyséen).
On a maintenant, un retour de balancier, avec une communication de nouveau à
droite. Le fond et la com’ restent les mêmes mais on passe du père fouettard au
gendre idéal.
En
résumé, le Président l’a expliqué : « De l’ordre, de l’ordre, de
l’ordre ». Il a aussi détaillé une vision caricaturale de l’Ecole,
passéiste et conservatrice.
Il fantasme une école qui montre du doigt les mauvais, les pauvres, les
pénibles… pour les culpabiliser.
Si le
ministre a évité (pour l’instant) les caricatures, il relaie l’orientation
présidentielle sur tous les médias, il parle, il parle bien, il parle beaucoup…
- La longueur de tissu des robes de quelques élèves est un problème…
Oui, c’est un problème, mais doit-il cacher les millions d’euros donnés à des
établissements qui sont des ghettos de CSP++ ?
- Le remplacement des enseignants est un problème… Oui, c’est un
problème, mais l’heure sup. à 69 euros doit-elle cacher le manque de
postes ? Le manque de candidats ? Les classes surchargées ? Le
manque d’AESH ?
- L’autorité de l’école doit être respectée… Oui, le SE-Unsa partage,
mais quel lien avec la suprématie donnée « aux fondamentaux » ?
Le respect ne passe pas par une dictée.
Pour le SE-Unsa, à ce stade, le ministre est dans la com’ ; dans le rappel
de mesures déjà existantes. Aucune solution n’a été apportée, aucune
perspective n’a été donnée pour répondre aux vrais enjeux de l’École. On
continue de ne pas traiter les causes car on ne les cherche pas, on colle
des solutions simplistes et faciles.
Le SE-Unsa continuera de porter la parole des enseignant-es, AESH et psy-en pour défendre l’Ecole et souhaite aux collègues une très bonne rentrée !
Franck Calmels,
Secrétaire du SE-Unsa 31