SECTION SE-Unsa de la DROME - MAISON DES SYNDICATS - 17 RUE GEORGES BIZET - 26000 VALENCE
Tél. 04 75 82 83 18 - Por. 07 78 10 03 78 - 26@se-unsa.org

 
PrivĂ© sous contrat : le couvercle de la marmite soulevĂ© par deux dĂ©putĂ©s
Article publié le jeudi 4 avril 2024.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter
Mardi 2 avril 2024, deux députés de partis politiques aux idées plutôt distantes, ont présenté leur rapport à l'assemblée nationale. Rapport attendu positivement par les uns, négativement par certains qui feignaient de s'émouvoir d'un "rapport à charge" alors qu'il n'était pas publié d'une part et surtout car le contenu repose sur des études et travaux produits en toute transparence.
 
Les députés soulèvent le couvercle de la marmite du privé sous contrat et pointent le lobbying d'une association catholique, SGEC autant que le peu de contrôles de l'administration officielle sur les classes et établissements légalement et officiellement contributeurs du service public de l'éducation.
 
Il y encore 50 ans les parents rĂ©alisaient un choix plutĂ´t orientĂ© par leur conscience religieuse,  peut-on en dire aujourd'hui autant ?
 
Les dĂ©putĂ©s reprennent les constats de la Cour des comptes du mois de mai 2023 : absence de contrĂ´les administratifs, pĂ©dagogiques et financiers en lien avec les organismes de gestion et l'activitĂ© des directrices et directeurs.  Pour les enseignants, agents publics, les contrĂ´les existent via le dispositif de l'Ă©ducation nationale (PPCR). L'activitĂ© professionnelle des enseignants n'est pas prise Ă  dĂ©faut.
 
L'objectif de ce rapport, tel qu'il nous apparait,  est d'assurer la paix scolaire entre les français : permettre Ă  chacun des futurs citoyens de notre RĂ©publique d'avoir ses chances d'insertion dans notre sociĂ©tĂ© par une scolaritĂ© Ă©mancipatrice.
 
Des propositions formulées, le Snep UNSA retient particulièrement :
 
1. La mise en place d'un contrôle financier plus systématique
 
Les dispositifs lĂ©gislatives existantes doivent ĂŞtre appliquĂ©es avec des comptes financiers connus de tous, et lisibles. Ce serait un progrès important notamment pour les organismes de gestion qui mĂ©langent les ressources et les dĂ©penses.  Une comptabilitĂ© analytique distinguant la carottes (les fonds publics de tels ou tels bailleurs d'un part et les fonds privĂ©s d'autre part) et les poireaux (dĂ©penses obligatoires, dĂ©penses facultatives) serait une avancĂ©e notable pour bon nombre d'associations.
D'autres dispositions sont Ă  prĂ©voir : nous partageons les conclusions  des deux dĂ©putĂ©s souhaitant que l'obligation actuelle de transmission des comptes de rĂ©sultat, et l'Ă©tendre Ă  d'autres documents, pour assurer la traçabilitĂ© des recettes et des dĂ©penses. Au rythme actuel (5 contrĂ´les par an pour 7.500 Ă©tablissements), la frĂ©quence de contrĂ´le d'un Ă©tablissement privĂ© est d'une fois tous les 1.500 ans, (dix fois plus dans le public).
 
100% des frais de scolarité des élèves du public et du privé sous contrat sont pris en charge par les impôts de tous les français (forfait d'externat), dès lors 100% des exigences administratives et financières qui pèsent sur les établissements publics devraient s'appliquer aux directeurs du privé sous contrat et à l'organisme de gestion.
 
2. Couper les liens entre l’État et les associations confessionnelles en charge du lobbying
 
Celles-ci travaillent à capter des fonds publics (Etat, région, département, commune) au bénéfice de certains établissements et les emplois publics des enseignants au détriment de l'objectif de l’État de permettre à chaque jeune français de suivre une scolarité dans des conditions décentes d'une part et de mixité sociale et scolaire d'autre part. Par exemple, ll n'est pas normal que les dispositions réglementaires existantes sur les ouvertures et fermetures de classe ne soient pas appliquées.
L’État ne peut plus laisser filer sa prérogative de définition du besoin scolaire et consécutivement d'ouverture et de fermetures des classes relevant du service public de l'éducation.
Il découle de cette forme d'abandon de souveraineté un affaiblissement du réseau des écoles rurales et, dans les grandes métropoles des gains de part de marché pour un, et un seul, réseau confessionnel. Pour le Snep UNSA il est inacceptable de concevoir la carte scolaire comme un lieu de concurrence entre école, entre enfants, entre adolescents.
 
3. Mieux contrĂ´ler la formation des enseignants

L'absence de contrĂ´le pĂ©dagogique des inspecteurs de l’Éducation nationale pèse aussi sur le contenu de la formation des enseignants, financĂ©e sur des fonds publics, selon les corapporteurs. Dans le collimateur des dĂ©putĂ©s, l'organisme de formation du privĂ© Formiris,  considĂ©rĂ© comme une « boĂ®te noire », voire une « pompe Ă  fric ».
 
4. Un contrôle pédagogique à renouveler

Les députés déplorent les pratiques de certains établissements qui dispensent des cours de 50 minutes (au lieu de 55 minutes) et peuvent ainsi dégager du temps pour faire autre chose. Si ce temps sert à proposer une option attractive pour l'établissement, ou s'il est utilisé pour des cours de catéchèse, c'est du détournement de fonds, alertent les députés, tout en soulignant que l'ampleur de ces dérives est difficile à mesurer.

D'où la proposition consistant à demander aux établissements concernés de transmettre un dossier détaillé au rectorat pour vérifier que chaque élève dispose du volume horaire auquel il a droit.
 
5. Mieux informer l’État des conditions d'inscription des élèves et des critères de choix du directeur

L'ex-ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye avait conclu en mai dernier un protocole avec le président de l'association SGEC (secrétariat général de l'enseignement catholique). Celui-ci prévoit une plateforme de données à destination des familles. Le rapport suggère de l'enrichir, en y incluant les informations sur les modalités de sélection des élèves et le taux de poursuite de scolarité au sein de l'établissement.
 
Nous partageons la proposition de mise en place, pour les élèves de critères notamment géographiques, pédagogiques et sociaux pour procéder au classement des demandes.
 
100% des frais de scolarité des élèves du public et du privé sous contrat sont pris en charge par les impôts de tous les français, dès lors 100% des exigences républicaines qui pèsent sur les personnels de direction des établissements publics doivent s'appliquer aux directeurs du privé sous contrat.
 
Pour le Snep UNSA, les directeurs des collèges et lycées, doivent comme leurs homologues des écoles, être choisis par l’État. Ici, après validation du concours de personnel de direction, comme leurs homologues des collèges et lycées publics.
 
Nous attendons du gouvernement qu'il ne cède pas à la facilité de remettre le couvercle et qu'il légifère sur l'application du principe de séparation de l’État et des Églises pour tout ce qui touche à la carrière des enseignants (formation professionnelle, affectation) et au fonctionnement des établissements puisqu'ils relèvent du service public de l'éducation.
Nous attendons de madame la Ministre de l'éducation nationale et de son homologue du ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire, qu'ils mettent en œuvre les dispositions déjà existantes sur les contrôles administratifs et pédagogiques de l'activité des associations de gestion et des directeurs. D'abord et avant tout à ce qui touche à la définition de la carte scolaire.
 

 

 

 

 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Conditions de travail
 
Concours
 
ALC