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SE-UNSA 14


 Par SE-UNSA 14

Compte rendu audience AESH du mardi 11 janvier

 

Représentants de la DSDEN  : Mme Fellahi (DASEN), Mme Lay (secrétaire générale) et M.Potdevin (IEN ASH).

Représentants du Se-UNSA : M.Beer (militant 1er degré) et M.Boyce (secrétaire départemental)

Contexte : fin novembre une demande d’audience est sollicitée pour aborder le sujet des régularisations, avec trop peu de collègues AESH les ayant touchées sur la paie de novembre. Le Se-UNSA souhaitait également aborder le fonctionnement des PIALs avec une cinquième vague de covid qui débutait et une MDPH du Calvados très en retard qui délivrait encore de nombreuses de notifications (un appel aux témoignages des enseignants et des AESH avait été publié dans la lettre d’info hebdomadaire du Se).

Concernant les régularisations : suite au versement de la paie de décembre, aucune AESH ne nous a fait de remontée concernant une absence de régularisation. Mme Lay et M.Potdevin indiquent qu’il y a encore quelques situations isolées, mais pour la très grande majorité des AESH du Calvados la situation est réglée.

Concernant le fonctionnement des PIALs :

Le Se-UNSA fait la remontée de nombreuses situations reçues :

*des AESH mutualisées auprès de 3 élèves (3 x8h) et se retrouvant auprès de 4 élèves (4 x6h) ; des enfants notifiés AESHi et se retrouvant avec 3 AESH pour faire les 24h ; des AESH déplacées à plus de 20 km (par des petites routes de campagne, mais dans les faits en passant par des routes plus larges et plus sûres les collègues font largement plus de 20 km) et les désorganisations que cela engendre en termes de vie familiale et en termes de finances ; les tensions engendrées entre écoles quand on «déshabille Pierre pour habiller Paul» ; les réaffectations au sein des écoles sans tenir compte des enfants ; etc.

*de manière générale, le ressenti des AESH est d’être interchangeables. Elles font un travail humain, et elles ressentent tous ces déplacements et ajustements comme une négation du travail effectué (politique du chiffre au détriment du qualitatif).

*Le Se-UNSA souligne un manque de confiance qui s’installe. Des vœux sont demandés chaque année aux AESH (distance, collège ou école), mais si au final en cas de désorganisation la règle du PIAL prévaut, alors pourquoi faire des vœux ?

*le Se-UNSA fait également remonter que ce sont les PIALs les plus ruraux (Virois et Pays d’Auge) qui connaissent le plus de difficultés.

LA DSDEN répond aux différents points abordés :

*Mme Fellahi entend les difficultés des AESH. Plus que le covid - qui désorganise tout le monde durant cette 5ème vague - les retards conséquents de la MDPH ont posé de gros soucis, surtout en milieu rural. Et effectivement les tensions connues viennent des PIAL ruraux.

*Mme Fellahi reconnaît que mettre une AESH pour chaque élève notifié implique des désorganisations et un travail différent. Pour autant, est-ce plus «qualitatif» de laisser des enfants sans accompagnement ou vaut-il mieux moins pour tous mais tous accompagnés ? Mme Fellahi a fait son choix, mais elle reconnaît qu’il y a un manque d’AESH et que des brigades AESH auraient leur utilité (à cette remarque, le SE-UNSA demande si une création est prévue ? Il est répondu que ce n’est pas possible car ce statut n’existe pas au niveau national).

*Mme Fellahi s’est montrée très soucieuse de rester au plus près des vœux, et assure que les AESH ne se retrouveront pas à faire plus de deux établissements par jour. Or contexte de crise, les PIALs fonctionnent plutôt bien et les vœux proposés par la DSDEN 14 sont respectés, et cela doit être le plus possible la norme. Elle s’est montrée également très soucieuse sur le sujet du kilométrage et des désorganisations familiales et financières engendrées ; c’est un métier précaire et il faut rester vigilant sur ce qui est demandé à ces personnels.

 

Conclusion du Se-UNSA :

*même si la crise a impacté fortement, ainsi que les retards conséquents de la MDPH, il n'en demeure pas moins qu'il y a un problème de fond : s'il y avait davantage d'AESH, la majorité des situations pourrait être solutionnée ; à nouveau il s'agit donc de souligner la précarité de ce métier, précarité qui le rend peu attractif.

*quant au sujet de brigades AESH, après avoir questionné les instances nationales du Se-UNSA, il s'agit de se montrer vigilant : en effet, être AESH c'est un contrat avec une mission devant élèves assignée par le PIAL ; avoir des AESH brigades signifierait de ne pas modifier le contrat, et probablement d'aller vers la création d'un statut (comme l'indique Mme Fellahi). Or la création d'un statut d'AESH impliquerait des changements conséquents : il faudrait un statut pour tous et non juste pour les AESH brigades ; un statut impliquerait probablement un recrutement sur concours ; un concours signifierait définir un niveau d'étude minimum, ce qui pourrait exclure des personnels ; qui passerait un concours pour une si faible rémunération ; un concours signifierait aussi prendre en compte la nationalité (or dans certains départements cela exclurait des personnels AESH au demeurant très compétents) ; etc. Donc méfiance sur le sujet du statut, c'est une question complexe, et encore une fois la situation pourrait se régler avec davantage de recrutements (et pour cela, rendons ce métier moins précaire).