Si la volonté de redonner souffle et ambition à l’École publique est évidente, les enseignants ont un réel besoin de voir leurs conditions de travail s’améliorer de manière nette.

 

Sur cette question,  si des avancées sont à noter, de nombreuses insuffisances subsistent :

 

- concernant l’organisation des 4 journées entières la solution d’une journée de 6 heures et de trois journées de 5 heures semble écartée, seule une organisation en 4 fois 5h15 ou en 2 fois 5h30 et 2 fois 5h est retenue par le ministre. C’est regrettable. D’autant plus que :

 

- la revendication du SE-Unsa sur une réduction de notre temps de service d’une heure (passage à 26 heures hebdomadaires soit 23+3 au lieu de 24+3) permettrait de rationaliser le passage à 4 jours et demi de classe (temps élève de 4 fois 5 heures plus 3 heures). Elle n’a toujours pas été entendue.

 

- le spectre d’un allongement de la pause méridienne est toujours là : seule la durée minimale est définie (1h30) ce qui laisse le champ libre aux communes pour ne pas avoir à organiser de prise en charge des élèves après la classe (si la pause passait à 2h45 par exemple). Il est indispensable que le décret fixe une durée maximale de 2h.

 

- le temps de prise en charge après la classe qui pourrait permettre de faire sauter le verrou des heures supplémentaires dans le premier degré est passé sous silence. Dans l’intérêt de nos élèves, le ministre ne fait pas d’obligation claire aux communes de mettre en place de véritables activités péri-éducatives. Au vu de notre pouvoir d’achat en chute libre, le ministre ne fixe pas une rémunération horaire minimale dans l’hypothèse où ces activités seraient menées par des enseignants.

 

- aide personnalisée : le projet prévoit sa transformation et son organisation pour des groupes restreints d’élèves avec 2 objectifs : l’aide aux élèves en difficulté et l’aide au travail personnel. Si le retour à la confiance dans l’initiative des équipes est un premier signe positif, la question du volume de l’APC est en suspens. Pour le SE-Unsa, elle doit toujours diminuer en volume et passer de 60 à 36h par an.

 

- alors qu’une très large majorité d’entre nous estime que l’objectif d’une mise en place des nouveaux rythmes dès 2013 ne pourrait se faire qu’à marche forcée, l’incohérence de la voir appliquée, dans certaines communes, dès 2013 et dans d’autres seulement à partir de 2014 n’est pas levée : la cohérence serait une mise en place partout pour la rentrée 2014 d’autant que cela coïnciderait avec la mise en place des nouveaux programmes.

 

- Avec une rémunération qui n’évolue plus depuis des années (gel du point d’indice) il est impensable d’exiger que les enseignants engagent des frais supplémentaires en venant travailler une journée de plus sans compensation. Pour le SE-Unsa un volet financier doit obligatoirement venir accompagner la mise en place des nouveaux rythmes scolaires. Pour l'instant aucune proposition concrète n’a été avancée par le ministre, cette question est soumise à la négociation avec les organisations syndicales et devrait trouver une réponse en janvier. Depuis l'ouverture des négociations, le SE-Unsa a clairement fait savoir que les professeurs des écoles, s’ils étaient évidemment attachés à la réussite de leurs élèves, n’accepteraient pas une dégradation de leurs conditions de travail et de leur pouvoir d’achat. 

 

- Dans un contexte budgétaire contraint, le SE-Unsa revendique à minima :

 

• la mise en place de l'ISOE (Indemnité de Suivi et d’Orientation des Elèves versée depuis des années aux enseignants du 2nd degré : 100 € par mois)

 

• l’augmentation du ratio de passages la hors-classe (alignement sur le 2nd degré pour glisser de 2% de promus à 7% de promus).