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Cinquième année de rigueur à l’Éducation nationale
Article publié le jeudi 17 novembre 2011.
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L'annonce de la suppression de 14 000 postes supplémentaires au ministère de l'Éducation nationale sonne comme une claque envers les milliers de parents et d'enseignants. Malgré la succession de rapports unanimes pointant l'étranglement et l'affaiblissement de notre École, le gouvernement persiste dans son acharnement.

L'orientation du Projet de Loi de Finances (PLF) n'a pas changé. Le dogme du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux est maintenu et l'Éducation nationale n'est qu'un gisement d'économies potentielles au regard de Bercy. Nous sommes moins égaux que d'autres ! Sur les 14 000 emplois supprimés, l'enseignement privé n'en supporte que 1350 : soit moins de 10%... Autrement dit, dans une enveloppe fermée, cela revient à faire supporter plus de 90% des efforts par l'enseignement public au détriment de ses élèves et de ses enseignants. Le ministère reste sourd à tous les arguments qui plaident pour un abondement de moyens en faveur de l'école primaire. OCDE, Comité d'analyse stratégique... tout le monde le dit : l'école primaire française est sous-encadrée. Il n'empêche, le gouvernement prévoit la suppression de 5700 emplois. La promesse présidentielle de maintenir le nombre de classes tient donc de la gageure.

La chasse aux emplois est ouverte

Quatre leviers sont donnés : «les modalités d'enseignement des langues vivantes, les moyens d'enseignement affectés en dehors des classes, le dispositif de remplacement, la taille des classes...». Tout est dit ! La fin des intervenants en langues était actée en 2011 ; les Rased sont, eux, à nouveau sur la sellette. Le rapport envisage deux scénarios : la suppression de la distinction entre maître E et G ou la sédentarisation des maîtres E et l'extension du périmètre d'intervention des G... Luc Chatel indique vouloir «optimiser le maillage de l'aide spécialisée sur l'ensemble du territoire». La diminution de la scolarisation des 2 ans est toujours une cible. L'enseignement privé en profite pour développer une offre alternative, hors contrat et payante, dans l'espoir de fidéliser ceux qu'il faut bien appeler de «nouveaux clients». Pour la première fois en 2011, des contractuels font leur réapparition dans les écoles. Il est à craindre, au vu de l'objectif affiché, que cela ne se développe l'an prochain. La formation continue n'était plus que de deux jours et demi par enseignant en moyenne en 2010. Préemptée par la formation des professeurs des écoles stagiaires, elle fera encore les frais des restrictions budgétaires.

Le second degré trinque

Pas de limite aux restrictions pour nos établissements. 6550 ETP(*) supplémentaires sont supprimés. Les moyens pour y arriver sont explicites : la taille des classes de collèges, le réseau des établissements, les décharges de service d'enseignement, le remplacement des enseignants absents, l'offre de formation en lycée d'enseignement général et en lycée professionnel (voir article p. 26). L'explosion démographique en collège (+21 900 élèves attendus en 2012) se paye au détriment des conditions de travail.

Les classes Ă  30 sont monnaie courante et le ministre nous parle de «personnalisation des   enseignements» ! Toutes les structures qui sont coĂ»teuses en gestion sont dans le collimateur : petits collèges et LP, Segpa... Ă€ Lille, on annonce la division de leur nombre par deux ! L'annĂ©e 2012 sera la première annĂ©e post-rĂ©forme des LP et ils le payent cash ! L'objectif Ă©tait de faire des Ă©conomies ; la disparition de la quatrième annĂ©e pour les bacs pro se traduit par une prĂ©vision de diminution de 32 000 Ă©lèves. Dans ce contexte, globalisation et restructuration de l'offre vont rendre la carte scolaire particulièrement dure.

Au-delĂ  des emplois

Les crédits de fonctionnement pour les LEGT sont laminés : -40%. De 134 millions d'euros en 2006, les subventions pour les établissements tombent à 86 millions en 2011. L'indigence est telle que tout est utilisé aujourd'hui. Frais de déplacements mégotés, décharges statutaires ignorées... tous les moyens sont bons pour pressurer davantage les enseignants.

L'emploi statutaire recule au profit de l'emploi de contractuels. Il y en a eu 1947 de plus, l'an dernier, et les annonces sur le remplacement ne peuvent que renforcer cette tendance.

«Moins d'enseignants, mieux payés, mieux formés, mieux considérés, mieux respectés. C'est la seule politique possible» a déclaré Nicolas Sarkozy lors de son intervention télévisée du 27 octobre 2011. Le budget 2012 ne garde que le moins... La recherche d'économies à court terme fait l'impasse sur l'avenir de notre jeunesse. Une orientation que le SE-Unsa condamne fermement.

 

(*) Équivalents temps plein.

 
 
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