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Rythmes scolaires, dossier empoisonnĂ© pour 2012 ?
Article publié le vendredi 2 septembre 2011.
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Que fera Luc Chatel du rapport d’orientation sur les rythmes scolaires que lui a remis le 4 juillet le comitĂ© de pilotage de la confĂ©rence sur les rythmes ? Les mĂ©dias ont annoncĂ© la mort de la semaine de 4 jours et la fin des 2 mois de vacances d’étĂ©. Mais le ministre s’est montrĂ© beaucoup plus prudent.

Il faut dire que le sujet est complexe et de nature à générer des mécontentements, et pas uniquement chez les enseignants. Collectivités territoriales, associations d’éducation populaire, industriels et artisans du tourisme, familles… la liste est longue. Sans compter que pour faire passer la pilule d’un allongement de l’année scolaire, il faudrait accepter des compensations pour les enseignants. De plus, restructurer la journée de classe en réduisant sa durée et en instituant partout 2h d’accompagnement éducatif coûterait fort cher.
À l’heure où la rigueur budgétaire semble s’imposer à tous, on voit bien que ces évolutions, au demeurant intéressantes si elles forment un tout, ont peu de chance de voir le jour. Et à la présidence de la République, on freine des quatre fers à la veille de l’ouverture de la campagne électorale des présidentielles.

Le rapport a le mérite de mettre en évidence la complexité du dossier et de faire des propositions qui peuvent servir de base de discussion. Il peut contribuer à faire évoluer les positions des uns et des autres à condition qu’un minimum de confiance puisse exister entre les parties. Mieux respecter les rythmes des enfants et des jeunes, sans léser les professionnels de l’éducation, sans chercher à récupérer des moyens ni effectuer des transferts de charges massifs vers les collectivités territoriales, sans affecter gravement l’économie tout en tenant compte des évolutions sociétales, voilà la ligne que le ministre doit se fixer s’il veut réellement faire avancer le dossier.

Le SE-Unsa analyse les différentes propositions et pose toutes les questions qu’elles soulèvent.

Les 10 propositions du Comité sur les rythmes scolaires

Analyses et questions

La journĂ©e La journĂ©e : "moins lourde, mais pas moins longue"

1) Amplitude journalière identique pour tous les Ă©coliers et collĂ©giens : 7 heures au moins, 8h30 pour ceux qui ne rentrent pas dĂ©jeuner chez eux.

Horaires d’entrĂ©e et de sortie fixes et rĂ©guliers : 8h30 – 17h par exemple

1) La proposition crĂ©e un ensemble Ă©cole-collège en cohĂ©rence avec le socle commun. La rĂ©gularitĂ© (toutes les journĂ©es ont le mĂŞme poids) est mise en avant. C’est un point important pour le collège oĂą les Ă©lèves sont parfois confrontĂ©s Ă  des journĂ©es très lourdes (8 heures d’enseignement) et d’autres journĂ©es « Ă  trous ». Cette proposition aura un impact sur les emplois du temps des enseignants dont les « vĹ“ux » passeront après l’équilibre de la semaine pour les Ă©lèves. Pour ĂŞtre mise en Ĺ“uvre, il faudrait aussi dĂ©passer la stricte rigueur budgĂ©taire qui oblige Ă  multiplier les complĂ©ments de service.


2) Limitation de la durĂ©e totale des cours :

5 heures par jour à l’école élémentaire et pour les deux premières années de collège,

6 heures par jour en classe de 4e et de 3e

2) Dans une journĂ©e de 7 heures au moins, les Ă©lèves ne peuvent avoir plus de 5 ou 6 heures d’enseignement stricto sensu : on se rapproche ainsi des prĂ©conisations des experts qui Ă©valuent entre 4 et 6 heures le temps disponible chez chaque enfant pour des apprentissages Ă  haute exigence cognitive. L’aide individualisĂ©e, elle, basculerait dans l’accompagnement Ă©ducatif.

3) 1 Ă  2 heures par jour d’accompagnement Ă©ducatif pour tous :

- 2 heures par jour à l’école et en classe de 6e et de 5e au collège

- 1 heure en classe de 4e et de 3e

3) La mesure institutionnalise l’accompagnement Ă©ducatif tout au long de la scolaritĂ© obligatoire. Ce qui n’est pas dit, c’est qui prend en charge cet accompagnement. L’Etat ? Les collectivitĂ©s ? Les deux ? Les enseignants, dans leur service, en heures sup ? Des animateurs ? Les deux ? Les enseignants ne peuvent pas voir se multiplier ainsi les heures (mĂŞme en heures supplĂ©mentaires) et les contraintes (amplitude de la journĂ©e + augmentation du nombre de demi-journĂ©es + raccourcissement des vacances.


4) Pause méridienne qui ne peut être inférieure à 1h30 en principe à l’école et au collège, que les élèves rentrent chez eux ou non

4) Une exigence forte de la FCPE, sur les conseils des experts : pas de repas bâclĂ©s, avalĂ©s Ă  toute vitesse et un vrai temps de vie Ă  l’école et au collège. Question : qui prend en charge l’animation, la surveillance de ce temps ? Les Ă©quipes de vie scolaire dans les collèges seront-elles renforcĂ©es ? Quelles aides au financement pour les communes qui organisent l’accueil et la restauration scolaire ? Quelle formation pour ces personnels pour une pause de qualitĂ© ?

 
La semaine La semaine

5) Étalement de la semaine sur au moins 9 demi-journées, dont, à l’école élémentaire, une demi-journée supplémentaire de trois heures d’enseignement (le mercredi ou le samedi)

5) C’est "la" mesure sur laquelle se focalise l’attention des mĂ©dias ! elle rĂ©pond Ă  l’intĂ©rĂŞt des enfants, c’est incontestable. Et les enseignants le savent. Pour autant, ils ne sont pas prĂŞts Ă  accepter de renoncer au seul "acquis" - mĂŞme si c’est un cadeau empoisonnĂ©- depuis l’arrivĂ©e de Sarkozy Ă  la prĂ©sidence alors qu’ils sont soumis Ă  rude Ă©preuve. Le retour Ă  9 demi-journĂ©es, si il a lieu, devra s’accompagner d’avancĂ©es substantielles par ailleurs (allègement rĂ©el de la journĂ©e, amĂ©lioration de la rĂ©munĂ©ration de tous).

6) Limitation de la durĂ©e hebdomadaire d’enseignement : 23 heures Ă  l’école Ă©lĂ©mentaire et pour les deux premières annĂ©es de collège

6) Ce petit allègement horaire équilibre tout juste l’allongement de l’année pour un maintien du volume global

 
L’annĂ©e L’annĂ©e : une rĂ©partition des temps plus rĂ©gulière

7) Une annĂ©e organisĂ©e en 38 semaines d’école et sĂ©quencĂ©e en 5 pĂ©riodes d’enseignement d’une durĂ©e comprise entre 7 et 8 semaines :

- 8 semaines de petites vacances sur 4 périodes de 2 semaines

- 6 semaines de vacances d’été

7) L’autre mesure-phare dans les médias, retenue celle-là par Luc Chatel pour une mise en œuvre en 2013 (autant dire après les calendes grecques, puisqu’après les élections). Là aussi, il est incontestable que les vacances d’été t relativement longues obligent à une surcharge hebdomadaire.
Le rapport n’aborde pas l’obstacle du bac qui peut difficilement être retardé et oblige les lycées à s’arrêter bien avant la date des vacances.
Par ailleurs, veiller à un équilibre 7/2 est une nécessité qui se heurterait à une zonage des vacances d’été.

8) Une organisation concertée et régulière, sur la semaine et sur l’année, pour les travaux et contrôles demandés aux élèves, notamment au lycée

8) Une mesure qui devrait déjà fonctionner...


9) Une division de la France en 3 zones pour toutes les vacances sauf celles de Noël. Une plage commune est maintenue pour l’ensemble des zones entre le 13 juillet et le 16 août

9) Le zonage de toutes les vacances est la seule façon de prendre en compte les intérêts économiques et de respecter une année équilibrée. Le Comité fait toutefois l’impasse sur la question du bac et de ses épreuves nationales.
Par ailleurs comment mettre en Ĺ“uvre un zonage des vacances d’étĂ© sans fixer dĂ©finitivement l’ordre des dĂ©parts en vacances de ces zones ? On ne peut pas finir plus tard et reprendre plus tĂ´t...

 

Un partenariat modernisé

 

10) Une gouvernance et un partenariat renouvelés entre l’État et les collectivités territoriales, les enseignants, les familles, les établissements nationaux, les associations

Un partenariat modernisé

 

10) Le dossier doit être l’occasion de remettre à plat la répartition des compétences et de mettre en œuvre des démarches de contractualisation qui assurent la pérennité des dispositifs. Un tableau p.34 du rapport synthétise les niveaux de décision qui pourraient être retenus. Le Comité soulève la question de la direction d’école et de la reconnaissance institutionnelle du rôle du directeur.

 

 
 
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