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Concernant les écoles, le Président de la République a dit vouloir inventer "l'école du futur" et faire de Marseille un laboratoire. Et pour ça, la seule annonce concrète qui a été faite aura été de dire que 50 directeurs d'écoles recruteront les enseignants de leur école.
Pour le SE-Unsa, le Président est hors sujet. Si nous ne sommes pas opposés à l'innovation et aux projets ambitieux pour les écoles, demander aux directrices et directeurs d'écoles de recruter leurs enseignants n'est pas une avancée. Mais quel est le rapport d'ailleurs ?! Cela ne correspond en rien à ce que les enseignants attendent ni à ce qu'ils espèrent. Le Président méconnait-il à ce point les besoins des écoles ?
La charge de travail des directrices et directeurs est suffisamment lourde et ils ont autre chose à faire que de recruter les enseignants. Rappelons que 75% d'entre eux ont encore la responsabilité d'une classe en plus de la direction, et tout cela sans statut. Le SE-Unsa ne veut pas la création de chef d'établissement du 1er degré, mais on ne peut pas rester au milieu du gué. Commençons par créer un statut fonctionnel, et créons des emplois administratifs qualifiés et pérennes pour les aider dans la gestion de leurs écoles. Mais aussi, pourquoi ne pas faire comme cela se fait à Paris, en déchargeant toutes les directrices et directeurs d'écoles à partir de 5 classes ?
Pour le SE-Unsa, ce discours dans le parc du Pharo avec en fond le vieux port, était le discours d'un candidat à sa réélection. Un discours qui drague un certain électorat et qui, pour la énième fois, met sur la table le recrutement des enseignants par les chefs d'établissement et les directeurs. Un discours qui n'aura rien annoncé d'autre concrètement mais qui laisse entrevoir une volonté de libéraliser l'école et qui creusera davantage les inégalités. D'un côté les "bons profs" dans les "bonnes écoles" et de l'autre, les "mauvais profs" dans les "mauvaises écoles". Alors qu'un projet de loi sur la fonction de direction d'école sera à l'ordre du jour d'une session extraordinaire du Parlement le 20 septembre prochain, cette annonce frôle la provocation.