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Grandes écoles et fabrication de l’entre-soi
Article publié le jeudi 28 janvier 2021.
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Une Ă©tude a rĂ©cemment Ă©pinglĂ© les grandes Ă©coles concernant le recrutement de leurs Ă©tudiants. En effet, l’Institut des politiques publiques (IPP) y dĂ©montre que, de 2006 Ă  2016, la diversitĂ© sociale et gĂ©ographique des Ă©tudiants n’a pas progressĂ© et que les filles demeurent sous-reprĂ©sentĂ©es. Rien ne semble venir bousculer la reproduction de l’entre-soi dans notre pays.
 
 
Surreprésentation des CSP+ parisiennes et franciliennes
 
Durant la dĂ©cennie Ă©tudiĂ©e, les deux tiers des Ă©lèves de ces grandes Ă©coles sont issus des catĂ©gories socio-professionnelles les plus favorisĂ©es (CSP+) alors qu’ils ne reprĂ©sentent qu’un quart de l’ensemble des jeunes de 20 Ă  24 ans.
 
De plus, dans les 10 % des Ă©coles les plus sĂ©lectives, les enfants des CSP+ reprĂ©sentent 80 % des effectifs, alors que ceux dont les parents sont ouvriers ou sans emploi plafonnent Ă  5 %.
 
En outre, l’enquĂŞte rĂ©vèle que sur les 324 grandes Ă©coles françaises, un tiers se situent en ĂŽle-de-France. Le coĂ»t du logement et de la vie Ă©tudiante dans la capitale sont des obstacles qui peuvent faire renoncer ceux qui n’y vivent pas. Ainsi, la moitiĂ© des Ă©lèves des Ă©coles les plus sĂ©lectives proviennent de seulement 8 % des lycĂ©es, dans lesquels les lycĂ©es parisiens sont surreprĂ©sentĂ©s.
 
 
Surreprésentation masculine
 
Durant la pĂ©riode Ă©tudiĂ©e, les filles ne constituent que 42 % des effectifs des grandes Ă©coles alors qu’elles reprĂ©sentent 55 % des effectifs d’enseignement supĂ©rieur au niveau bac +3 Ă  bac +5.
 
Cette inĂ©galitĂ© est surtout marquĂ©e dans les Ă©coles d’ingĂ©nieurs avec seulement 26 % de filles, alors que les proportions entre sexes sont comparables dans les filières de commerce par exemple.
 
 
Des dispositifs d’ouverture sociale peu convaincants
 
Depuis 2005, plusieurs programmes ont Ă©tĂ© mis en Ĺ“uvre afin d’amĂ©liorer l’ouverture sociale de ces Ă©tablissements. Par exemple, les CordĂ©es de la rĂ©ussite visent Ă  dĂ©velopper des initiatives de parrainage et de tutorat Ă  destination d’élèves scolarisĂ©s dans l’éducation prioritaire. Autre mesure : les Conventions Ă©ducation prioritaire - Sciences politiques dont bĂ©nĂ©ficient cent Ă©lèves chaque annĂ©e sur des promotions de 1 500 Ă©tudiants.
 
Ces dispositifs, pour certains anciens, n’ont jamais Ă©tĂ© Ă©valuĂ©s. Ainsi, chaque Ă©cole peut organiser le sien, sans coordination nationale. Étonnant et regrettable, car c’est l’argent public qui finance ces Ă©coles.
 
 
L’avis du SE-Unsa 
 
Le constat est donc sans appel : le recrutement de l’élite de la Nation se fait encore et toujours dans un tout petit rĂ©servoir de jeunes (hommes) très favorisĂ©s et d’origines sociale et gĂ©ographique similaires. Le pluralisme du recrutement des grandes Ă©coles se heurte Ă  une organisation inĂ©galitaire qui ne peut gĂ©nĂ©rer que de la rancĹ“ur, et alimente le discours anti-Ă©lites frĂ©quemment repris par l’extrĂŞme-droite.
 
Il est indispensable, pour affirmer le pacte rĂ©publicain, de s’attaquer aux logiques d’entre-soi en agrandissant notamment l’assiette de la rĂ©ussite scolaire. 

 

 
 
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