Après une première période sous tension et compliquée pour la profession, le SE-Unsa voulait rencontrer le nouvel IA-Dasen pour faire un point sur la situation du département.

Difficile à rencontrer, M. Stanek le nouvel IA-Dasen des Bouches-du-Rhône a reçu une délégation du SE-Unsa et a pris le temps de nous écouter et de répondre à toutes nos questions.

Nous lui avons fait part de l'état d'esprit des enseignants et l'avons interrogé sur la problématique des masques, sur les contraintes que la situation sanitaire font peser sur les Activités Physiques de Pleine Nature, sur les activités piscine et autres sorties scolaires.

Nous l'avons aussi alerté sur la situation des directrices et directeurs d'école, sur la gestion des remplaçants réquisitionnés pour pallier aux absences liées au Covid, sur les PIAL et les AESH, sur l'impact de la crise sanitaire sur le déroulement des opérations de carrière, et sur la mise en place des formations "constellation".

Enfin, nous avons attiré l'attention de l'IA-Dasen sur d'autres points comme l'absence de réponses des gestionnaires aux mails envoyés par les enseignants et l'absence de stages réussite (anciennement RAN) pendant les vacances d'automne.

Situation sanitaire au 16 octobre

Sur la situation sanitaire, l'IA-Dasen nous a fait un point sur l'état actuel du département :

• Une cellule Covid composée de 10 personnes à temps plein, tous les jours, et qui apporte une réponse dans la journée.
  • La cellule n'est pas décisionnaire mais aide à qualifier la situation.
• Une collaboration avec ARS, CPAM et Préfecture.
  • ARS : guide la doctrine générale pour fermeture classe ou établissement
  • Préfet : publie arrêté pour fermeture
• 3160 signalements liés au Covid (fiche Covid) ont été traités depuis la rentrée
  • 0,65% d’élèves positifs, 2% de cas contacts,
  • 1,5% de personnels positifs, 5% éviction

L'IA-Dasen nous confie la difficulté qu'ils ont à assurer les remplacements parce qu'il n'y a pas suffisament de personnels. Cette situation est agravée par un état de l'emploi déficitaire de 50 enseignants (Psy-EN compris).

Une communication a été envoyée pour que les enseignants portent une vigilance particulière sur le temps méridien où les gestes barrières doivent être respectés.

APPN et sorties scolaires

Face aux choix qui ont été faits, l'IA-Dasen nous dit qu'ils ont été guidés pour "réduire le champ des possibles". Autrement dit pour limiter les cas de contaminations éventuels en préservant un cadre contrôlé et stable, avec des habitudes de comportements entre élèves et entre adultes, mais aussi où il y a des routines de nettoyage. C'est l'argument avancé pour justifier l'interdiction d'APPN. À l'inverse, la piscine a été maintenue malgré l'incohérence que cela suscite, parce que "Le savoir nager est dans les programmes" .

L'IA-Dasen n'a pas su nous dire combien de temps ces mesures seraient appliquées. La profession a besoin de savoir pour qu'elle s'organise avec ses élèves. Par contre, il est quasiment sûr qu'elles seront encore en vigueur à la rentrée le 2 novembre.

Les masques

Après l'épisode des Masques DIM qui ne respectent pas la norme puis qui la respectent après un changement de la norme, voilà que ces mêmes masques pourraient être toxiques pour ceux qui les portent longtemps. Les délégués de l'UNSA ne sont pas des scientifiques, mais ils ont demandé auprès du Ministère de la Fonction Publique qu'une enquête soit menée. Les enseignants ont besoin d'un peu de sérénité et d'être rassurés. Sur ce point l'IA-Dasen n'avait pas grand chose à dire.

En revanche, nous avons pu avoir des informations quant au renouvellement des masques pour la période 2. Il concernera tous les enseignants y compris les remplaçants et les AESH :

• Passage à 8 masques en tissu par adultes. C'était une demande de l'UNSA en CHS-CT.
• 50 masques de type 2 pour les agents vulnérables.
• Des masques transparents pour les ULIS sourds et malentendants. Pour les adultes et les élèves.

Habituellement positionnés à la fin des vacances d'été et pendant celles de printemps, le Ministère a prévu de mettre en place des stages réussite pendant les vacances d'automne. Malheureusement la DSDEN des Bouches du Rhône a tout simplement loupé l'appel pour demander le déblocage des fonds au Ministère. Conclusion il n'y a pas les sous pour payer les enseignants.

Le SE-Unsa a été assez surpris d'entendre cette explication. Il n'empêche que c'est sans doute la vérité.

Les formation constellation

Le SE-Unsa a rappelé au Dasen que s'il y avait des points intéressants dans cette formation en constellation, trop de problèmes et de questions se posent. Et il nous semble bien inapproprié de mettre en place cette réforme qui a besoin de remplaçants dans le contexte actuel où ils manquent cruellement.

Lire notre article "Formation en constellation : l’adhésion des équipes est indispensable"

Pour ce qui est des différences d'organisation entre circonscriptions, le Dasen répond qu'il faut regarder ce qui fonctionne, que ce soit expliqué et préparé.

Le SE-Unsa a alerté sur la charge de travail pour les CPC qui peut aller jusqu'à l'équivalent de 105 jours. Le Dasen en a convenu et il faudra peut-être revoir le nombre de CPC. Il a aussi convenu que le manque de remplaçants était un vrai problème. Ce sont des questions qui devront se poser lors de la prochaine carte scolaire et des ouvertures/fermetures des postes.

La communication avec les gestionnaires

Nombreux sont les enseignants à ne pas avoir de réponses aux mails qu'ils envoient à leur gestionnaire. La messagerie I-Prof ne semble plus utilisée par l'administration et les messages envoyés sur les boites académiques des gestionnaires restent lettre morte.

Pour le SE-Unsa, cette situation est inacceptable. Mais nous savons aussi que la plateforme des gestionnaires n'est pas correctement dimensionnée par rapport à la taille du départementent. Le SE-Unsa n'attaque donc pas les gestionnaires, mais pose la question de leur nombre et de leur recrutement. Il faut des emplois pérennes et non des emplois aidés.

L'IA-Dasen ne découvrait pas ce problème mais le regrettait. Nous avons pu comprendre qu'une réorganisation allait se mettre en place et que le nombre de postes serait vraisemblablement revu... à la hausse.

Conséquence des Rdv de carrière et avancement

Avec le confinement du printemps dernier, des rendez-vous de carrière n'ont pas pu se tenir. Ils sont en train de se faire et les IEN ont jusqu'au 15 janvier 2021. Ce décalage a un impact sur la communication des avis Dasen. Habituellement diffusés sur SIAE fin septembre, ils le seront vraisemblablement dans le premier trimestre 2021 le temps que tous les Rdv en retard soit fait. Les CAPD avancements accélérés et promotion HC seront sans doute impactées et décalées mais le Dasen nous a assuré qu'elles se tiendront et que les décisions auront un effet rétroactif sur les dates d'avancements et les salaires.

Les remplaçants

Pour faire face au 50 enseignants manquants sur le département mais aussi aux mesures d'évictions d'enseignants pour cause de Covid, la source des remplaçants s'est tarie.

Cette situation a forcé la DSDEN à réquisitionner une cinquantaine de brigade REP+ pour devenir des brigades départementales et faire face aux besoins. Elle a aussi appelé des brigades de circo à aller faire des remplacements ponctuels loin de chez eux sans faire attention à la situation médicale ou familiale de ces collègues.

La DSDEN appelle aussi le samedi ou le dimanche des brigades pour leur signifier leur remplacement du lundi matin.

Le SE-Unsa n'a de cesse de demander d'augmenter le nombre des remplaçants tant ils manquent et qu'ils sont nécessaires à la bonne marche du service. Alors en période de crise sanitaire ils deviennent encore indispensables.

Sur les appels aux brigades le week-end, et malgré notre demande d'arrêter et de faire usage des mails académiques uniquement, l'IA-Dasen justifie son choix par la situation exceptionnelle. "Des directrices et directeurs appellent la cellule Covid le week-end et ils ont besoin de savoir s'il y aura quelqu'un le lundi matin ou s'ils doivent écrire aux parents, mettre en place un enseignement à distance, ..."

Le SE-Unsa a demandé que pour les brigades de circo appelées pour faire des remplacements loin de leur rattachement, il soit porté une attention particulière sur leurs situations. Des collègues avec des dossiers médicaux ont été appelés à traverser le département pour faire un remplacement.

Depuis le printemps dernier les directrices et directeurs sont en première ligne. Ils sont épuisés et leur charge de travail a augmenté de façon exponentiel. Ils doivent faire à une situation sans précédent et certains d'entre eux ont vu leur décharge disparaître pour faire des remplacements Covid. Ca ne viendrait à l’idée de personne de retirer un enseignant de sa classe pour le mettre dans une autre classe. Alors pourquoi cela a-t-il été fait avec des TRS ?

Sur la suppression des décharges, l'IA-Dasen nous a dit que ce n'était pas souhaitable et qu'il n'y avait pas de consigne départementale en ce sens.

Pour le reste, le Dasen dit essayer de ne pas les accabler, les encourager à contacter la cellule Covid, et nous informe que le groupe départemental des directeurs sera mis en place et se réunira chaque trimestre. Son but sera d'avoir une approche pragmatique et de trouver des réponses à des problèmes concrets. Ce groupe sera composé de directrices et directeurs représentatifs du département et de représentants des personnels.

Un référent pour les directrices et directeurs du département va être recruté dans les prochains jours. Son but, comme son nom l'indique,  sera d'être un référent et d'aider ses pairs.

Le SE-Unsa fait des propositions concrètes pour que les choses changent durablement.

Mise en place des PIAL

Après une année 2019-2020 d'expérimentation, la mise en place des PIAL se généralise et dans notre département ça se passe mal. Elle n'est évidente nulle part, mais particulièrement chaotique dans les Bouches-du-Rhône. Les PIAL 1^er degré sont pilotés par les IEN, mais ceux qui les font vivre au quotidien ce sont les coordonateurs ; c'est à dire des directrices et directeurs d'école. Et pour cela ils et elles doivent avoir soit une décharge de 25% soit une indemnité. Or ils n'ont ni l'un ni l'autre.

Nous avons interrogé l'IA-Dasen sur ce problème de reconnaissance et de mise en place bancale. Et c'est avec une certaine surprise que notre interlocuteur en a convenu. Il a fait le constat d'une situation problématique avec par exemple, un grand nombre de PIAL (+ d'une centaine). Avec une répartition des AESH ne correspondant pas forcément aux besoins ou à la situation.

Il a semblé très attentif et concerné par ce sujet, et nous avons pu comprendre qu'il héritait d'une situation qui ne lui convenait pas du tout.

Remettre de l'ordre dans les PIAL et la gestion des AESH fera partie, d'après ses dires, de ses objectifs pour la reprise de novembre. En attendant une réorganisation des affectations des AESH a commencé. Réorganisation que le SE-Unsa a condamné parce qu'elle se fait sans moyens supplémentaires. Des AESH sont donc enlevés de certaines écoles pour être affectés dans d'autres.

Pour le SE-Unsa la situation n'est pas tolérable. Si des directrices et directeurs font le travail de coordonateur, alors ils doivent avoir leur décharge ou leur indemnité. Pourquoi dans les Bouches-du-Rhône ce n'est pas le cas ?  À défaut de pouvoir verser une indemnité, nous avons demandé le versement d'heures supplémentaires régulières. Nous attendons la réponse.

Deux annonces de l'IA-Dasen

À la reprise de novembre, une enquête sur les compétences personnelles et professionnelles, en langue notamment, sera adressée à tous les enseignants des écoles. Le but étant de travailler à la mise en place de classes et/ou écoles bilangues. L'IA-Dasen met en avant la possibilité d'offrir aux enfants de l'école publique un apprentissage réservé habituellement aux enfants de l'école privée dont les parents peuvent payer plusieurs milliers d'euros une telle scolarité. Pour le SE-Unsa, si on peut comprendre l'intention, nous devrons être vigilants par rapport aux types de postes proposés. La multiplication des postes à profil n'est pas à encourager, mais à encadrer.