Sur les 2300 équivalents temps plein (ETP) annoncés, 1500 proviennent de la suppression de la 26ème heure en 6ème (heure de soutien et d’approfondissement qui disparaitra donc). Les annonces faites en fin d’année sur la modification du schéma d’emploi et, surtout, le redéploiement des moyens complète ce tableau inachevé.
Avec les ETP annoncés, seulement 20% des collèges auront des moyens supplémentaires. Selon nos estimations, 300 000 à 400 000 élèves en grande difficulté (au sens de la DEPP) n’auront pas de groupes réduits financés. Même si ces groupes réduits seront parfois créés ailleurs, cela asséchera les marges des collèges et cannibalisera une grande partie des autres dispositifs.
- La suppression de l’accompagnement personnalisé dans tous les collèges semble actée.
- Partout où les moyens supplémentaires ne seront pas donnés (ou de manière incomplète), ce sont les projets pédagogiques locaux qui disparaîtront. Certaines options, langues vivantes ou régionales, seront sacrifiées. Il y a par exemple un risque réel de disparition de certaines deuxièmes langues vivantes ou du latin/grec dans certains collèges. Des groupes de bons élèves grossiront jusqu’à 30, là où c’est possible pour fabriquer des groupes réduits sans moyens.
Là où il n’y aura pas de groupes réduits, car ce sera le cas dans de nombreux collèges, des élèves en grande difficulté pourraient donc être regroupés dans des groupes complets avec des conditions d’apprentissage dégradées en classes de niveau.
Il y aura certes des modalités de soutien d’une ou deux heures hebdomadaires proposées par endroit, dont une partie importante réalisées par des professeurs des écoles (PE) payés via le PACTE, mais dans quelles proportions ? Aujourd’hui, une infime minorité de ces derniers participent à ce dispositif. Les créneaux pour que les PE prennent en charge ces heures de soutien sont par ailleurs limités pour une mise en œuvre plus large.
Rajoutons à tous ces points que les décisions d’assignation d’un élève dans un groupe de niveau bas seront source de tension, voire de conflits avec certaines familles. En outre, qui devra gérer la frustration des élèves et des familles si ce n’est les personnels présents dans les collèges ? Les personnels des établissements sont toujours en première ligne !
Pour l’UNSA Education, il y a fort à parier que les personnels favorables dans un premier temps à ces mesures revoient leur position. De plus, à cause des arbitrages qu’il faudra nécessairement faire pour gérer la pénurie, le climat social et scolaire se dégradera fortement. Le sous financement des mesures ajoutera donc la touche finale : l’incompréhension des familles, des tensions accrues entre les personnels, bref un climat scolaire encore un peu plus délétère.
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