Suite à la suppression cette année de la technologie en 6ème et à la mise en Å“uvre annoncée du « choc des savoirs Â», le malaise chez les professeurs de technologie est prégnant.

Le SE-Unsa a donc lancé une enquête pour évaluer l’évolution de la situation dans les établissements sur les deux dernières rentrées (2022 et 2023) et celle à venir.

Il s’agissait d’objectiver par des retours de terrain sur des éléments précis, la dégradation des conditions de travail et l’état d’esprit des professeurs de technologie afin d'étayer nos interventions face à l'administration. L’ensemble des réponses correspond à 20% des collèges Normands.

 

Les principaux éléments :

Les demandes de temps partiel augmentent, notamment celles pour éviter un poste partagé ou une suppression de poste. Elles atteindrons  en 2024 30% des demandes. A noter qu’entre la rentrée 2022 et celle de 2024, les postes partagés sont en augmentation de 25 % avec une forte augmentation des heures données.

 

En 2022, 84% des établissements avaient des heures de dédoublement et 73% en 2023. En 2024 ce sont 53% des établissements qui auraient des dédoublements soit une baisse de 30% par rapport à 2022.

A noter qu’il y a eu une baisse de moyen alloué à la technologie de l’ordre de 10% en 2023 par rapport à 2022 et une baisse prévue d'au moins 20% en 2024 par rapport à 2022.

 

Rentrée 2022, 30% des collègues intervenaient dans un autre champ disciplinaire, 70% rentrée 2023 et seulement 43% prévu pour la rentrée 2024. La volonté de limiter les suppressions de postes, du moins les mesures de carte scolaire à la rentrée 2023 apparait clairement. C’est beaucoup moins le cas pour la rentrée à venir avec une baisse de plus de 25%.

 

Rentrée 2022, 9% des établissements ont subi une suppression de poste, 12% rentrée 2023 et 17% prévues en 2024.

L’impact des mesures cumulées ; suppressions de "l’heure" en 6^ème et « choc des savoirs Â» est clairement visible. Les contractuels en ont fait les frais en 2023 avec la suppression de la technologie en 6^ème. En 2024, avec le choc des savoirs, tout le monde trinque, contractuels et titulaires, avec suppressions de postes et mesures de carte scolaire en nombre.
 

 

Au regard de ces constats, les professeurs de technologie subissent clairement une dégradation importante de leurs conditions de travail. La « protection Â» des postes souhaités par l’administration l’année passée n’est plus de mise pour la rentrée 2024 avec le "choc des savoirs". Cela a notamment pour conséquence, une explosion des suppressions de postes et des mesures de carte scolaire. Nous en connaissons maintenant l'ampleur : environ 60 suppressions de postes et 25 mesures de carte scolaire !

Beaucoup d'entre vous ont évoqué une perte de motivation, de sens dans le métier et  des inquiétudes très fortes sur le devenir de la discipline.

 

Lire l'article sur notre intervention en formation spécialisée académique

 

Pour le SE-Unsa, ces évolutions ont aussi des conséquences sur les élèves. On ne peut pas déplorer les inégalités de genre (filières d’ingénieur…sciences) et faire disparaître ce qui contribue à les atténuer ; idem sur les besoins citoyens (éducation aux écrans, IA…) et les besoins en techniciens et ingénieurs, ni même de manière plus immédiate encore, vouloir multiplier les évaluations ou tests sur ordinateurs dès la 6ème alors que les élèves n’auront pas eu une formation de base adaptée.