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SE-UNSA POITIERS


 Par SE-UNSA POITIERS
 Le  mardi 19 décembre 2017

Plan étudiant, réforme du baccalauréat : le lycée évolue

 

Le président Macron avait promis une réforme du baccalauréat pendant sa campagne. Le lycée fait dès cette année l’objet de grands changements. Quelles sont les évolutions immédiates, les chantiers en cours, les évolutions à venir ? Quelques éléments de réponse, de questionnement, et mise au point sur le positionnement du SE-Unsa.

 

Plan étudiant / pré bac : l’enjeu de l’orientation

Dès cette année, des mesures concernant les lycées sont mises en œuvre. Un deuxième professeur principal est nommé dans les classes de terminale (voir ici la question de leur indemnisation), le rôle des conseils de classe est renforcé (ils se prononcent sur les choix des élèves qui n’ont plus à classer leurs vœux d’orientation vers le supérieur) et deux semaines dédiées au travail sur l’orientation sont instituées. Le parcours et les acquis du bachelier seront pris en compte et une sélection sur dossier sera effectuée là où le nombre de places sera inférieur aux demandes. La garantie est prise qu'aucun bachelier ne restera sur la touche ; le recteur devra inscrire tout candidat sans proposition dans une formation de son académie, en cohérence avec son parcours.

 

Plan étudiant / post bac : la notion de parcours

Pour la mise en œuvre de parcours personnalisés, il est prévu un accompagnement des étudiants renforcé avec recrutement de tuteurs (étudiants) et la nomination d’un directeur des études par champ disciplinaire (dès la prochaine rentrée ?). Un droit de césure permettra aux étudiants de suspendre leurs études jusqu’à un an tout en conservant leur qualité (les droits sociaux seront-ils garantis le temps de cette interruption ?). Par ailleurs, les étudiants n’auront plus à payer les 217€ de cotisation au régime de sécurité sociale puisqu’ils seront rattachés au régime général dès 2018 et une contribution moins onéreuse sera instituée. Les frais d’inscription devraient également se trouver allégés, sauf pour les boursiers qui en resteront dispensés. Un soutien à la mobilité sera créé pour les étudiants amenés à changer d’académie. Les licences pourront se faire en deux à quatre ans et seront revues pour mettre en œuvre une spécialisation progressive. Un plan global prévoit l'ouverture de 130 000 nouvelles places dans les filières en tension, BTS et DUT, en plus des 130 000 places vacantes.

 

Psychologues : leur mission non respectée

Le ministère a l’intention de confier, au moins partiellement, leur mission à des jeunes de 16 à 25 ans en service civique. En effet, un vademecum remis à tous les professeurs principaux de terminale et intitulé « Accompagner les lycéens vers l’enseignement supérieur » mentionne (page 16) que ces jeunes (tutorés par des PsyEN) seront en charge d’aider des lycéens à mieux se connaître, développer leur capacité à entreprendre… S’agit-il d'un déni du nouveau corps et de l’identité de psychologue de l’Éducation nationale ? Toujours est-il que les collègues concernés par ce tutorat ont souvent appris cette nouvelle mission par voie d’affichage…

 

Réforme du bac : le chantier est lancé

Le bac actuel rencontre plusieurs limites. Il ne renseigne pas les compétences que les lycéens maitrisent et n’est pas relié explicitement aux attendus des formations post bac. Les élèves connaissent leur affectation dans le supérieur avant le début des épreuves terminales. De plus, l’organisation du bac est complexe et l’édifice apparaît de plus en plus fragile.

Il y a donc urgence à le repenser. Son obtention ne peut plus être le seul objectif terminal du lycée. Il s’agit de le faire évoluer pour le rendre plus juste et en faire un outil utile aux lycéens dans la perspective de leur projet d’étude post bac.

Le ministre Blanquer a ouvert le chantier en novembre, en confiant la mission à Pierre Mathiot (Professeur des universités en sciences politiques). Le nouveau bac doit être mis en place pour juin 2021 et donc être prêt dans ses grandes lignes pour la rentrée 2018 afin que les élèves qui entrent en seconde sachent quel bac ils devront passer.

 

Position du SE-Unsa : la responsabilité

Plan étudiant : Arrivant en décembre, il est évident que toutes ces mesures, prises de façon précipitée, viennent bousculer les équipes pédagogiques ayant dû se pourvoir de nouveaux professeurs principaux et devant encore être accompagnées et formées. Pour ce qui est du post bac, nous aurions pu, comme d'autres organisations, nous accrocher à la défense du droit formel de chaque bachelier à la libre inscription à l'Université. Nous avons choisi de soutenir le plan étudiant, qui se décline tant du côté lycée qu’au niveau du premier cycle universitaire et permet un meilleur accompagnement de l’orientation. Il ne peut être que plus efficace. Nous avons jugé en toute responsabilité ne pas pouvoir soutenir le statu quo avec son lot de tirages au sort dans les filières en tension et les nombreux échecs en première année de licence. Nous sommes  aussi  intervenus pour que la partie du vademecum portant sur les volontaires en service civique soit réécrite au plus vite.

Baccalauréat : Pour le SE-Unsa, le bac doit avoir pour objectif de centrer les épreuves sur les compétences indispensables à une poursuite d’études réussie dans l’enseignement supérieur. Il faut notamment  le retravailler sur le nombre, le type et le mode d’évaluation des épreuves proposées. Nous porterons des propositions en ce sens, gardant à l’esprit que les transformations seront portées par tous les personnels d'enseignement, d'éducation et d'orientation. Ils devront être accompagnés, soutenus et reconnus.

 

Jordan Bulteau, pour le SE-Unsa