Les dĂ©putĂ©s Christopher Weissberg (Renaissance) et Paul Vannier (LFI) ont prĂ©sentĂ© le 2 avril 2024 le rapport de la mission d’information parlementaire qu’ils ont menĂ© pour la commission Ă©ducation et affaires culturelles de l’AssemblĂ©e nationale. Les propositions qu’ils font dans ce rapport ont le mĂ©rite de relancer un dĂ©bat sur ce « pognon de dingue Â» allouĂ© Ă  des Ă©tablissements d’enseignement privĂ© dont le contrat n’oblige Ă  aucune contrepartie de mixitĂ© sociale ou d’inclusion scolaire. La volontĂ© de Pap Ndiaye d’agir sur ce sujet l’an dernier n’avait pas Ă©tĂ© poursuivie par son successeur Gabriel Attal.

   L’UNSA Éducation salue avec ce rapport, la visibilitĂ© donnĂ©e Ă  une contradiction majeure : l’État, depuis la promulgation de la loi DebrĂ© en 1959, finance lui-mĂŞme la concurrence du service public.

   L’UNSA Éducation, qui a portĂ© de nombreux combats pour l’école laĂŻque au cours de son histoire, notamment au sein du CNAL, a toujours revendiquĂ© que les moyens publics soient rĂ©servĂ©s Ă  la seule Ă©cole publique. Notre fĂ©dĂ©ration a constamment dĂ©noncĂ© une Ă©cole privĂ©e qui renforce les mĂ©canismes de sĂ©grĂ©gation sociale en organisant le tri des Ă©lèves, au vu de l’infime taux de boursiers en son sein, et qui ne prend pas sa part des efforts pour assurer une scolarisation inclusive de tous les Ă©lèves quels qu’ils soient.

   L’UNSA Éducation ne se satisfait pas des « efforts Â» demandĂ©s par Pap Ndiaye Ă  l’enseignement catholique en mai 2023 sous couvert de financements supplĂ©mentaires. Des contraintes fermes doivent ĂŞtre Ă©tablies et le rapport propose plusieurs pistes de malus ou de modĂ©rations qui nous semblent cohĂ©rentes et justes, notamment pour empĂŞcher l’éviction d’élèves en cours d’annĂ©e pour dĂ©voyer les classements d’établissements. Il est nĂ©cessaire, en parallèle, d’être vigilant aux effets pernicieux que pourrait reprĂ©senter l’accueil d’élèves boursiers, sĂ©lectionnĂ©s par l’école privĂ©e sur des critères de rĂ©ussite scolaire, en nombre plus important, rĂ©duisant de facto la mixitĂ© scolaire dans les Ă©tablissements publics.

   Dès Ă  prĂ©sent, l’UNSA Éducation demande avec conviction au gouvernement de ne pas nĂ©gliger ces constats et de prendre en compte les prĂ©conisations de ce rapport, pour renforcer le contrĂ´le du financement de l’enseignement privĂ© sous contrat. Il est Ă©galement urgent de porter une attention aux sources de financement accumulĂ©es en dehors de la loi DebrĂ©, notamment les aides facultatives des collectivitĂ©s territoriales, liĂ©es ou non Ă  la loi Carle, et les diverses niches fiscales existantes.

Morgane VERVIERS, secrétaire générale de l’UNSA Éducation

A Ivry sur Seine, le 3 avril 2024