Le document regroupe des mesures consensuelles. Pleines de bon sens pédagogique et didactique, elles vont à contre-courant des idées reçues actuellement mises en œuvre en France. Il est proposé d’investir dans les enseignant·es. Les conditions de travail doivent être améliorées. On parle ici de la santé mentale et du bien-être des professeurs. La charge de travail élevée affecte négativement l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Elle contribue au stress, à l’épuisement et à l’insatisfaction professionnelle. Les constats sur la santé de la profession dans les établissements sont partagés au-delà des frontières. Comme leviers possibles : la formation continue, les perspectives de carrière ou le développement du leadership dans l’enseignement.

   La transition numĂ©rique n’est pas en reste. La technologie Ă©ducative doit ĂŞtre axĂ©e sur l’humain. Le rapport recommande Ă©galement de sortir de la vision des enseignants comme des « dĂ©tenteurs du savoir ». Il met Ă©galement en garde contre des approches normalisĂ©es fondĂ©es sur des examens. Cela dĂ©favorise la collaboration entre enseignant·es. Les rĂ©dacteur·rices en font un objectif des politiques nationales d’éducation. L’innovation est entravĂ©e. Le processus Ă©ducatif est alors limitĂ©. C’est pourtant le chemin choisi par le « choc des savoirs Â» que nous dĂ©nonçons.

   La profession enseignante doit remplir son rĂ´le dans le dĂ©veloppement de la paix et la dĂ©mocratie dans le monde. De ce point de vue, certaines mesures visent particulièrement les pays en guerre. Les personnes dĂ©placĂ©es doivent continuer Ă  avoir accès Ă  l’éducation. Le salaire des personnels doit ĂŞtre maintenu au risque de les faire sortir de la profession.

   Les professeurs enseignant en zone isolĂ©e ou rurale doivent Ă©galement ĂŞtre le centre d’une attention particulière. Les recommandations du rapport peuvent s’appliquer dans les territoires ruraux de l’hexagone ou certains DOM comme la Guyane ou Mayotte.

   Reprenant des Ă©lĂ©ments de l’Organisation Internationale du Travail, le rapport porte Ă©galement sur la libertĂ© des enseignant·es. On parle ici de libertĂ© pĂ©dagogique mais surtout de la reprĂ©sentation par des syndicats qui n’est pas assurĂ©e partout. Le dialogue social doit ĂŞtre partie intĂ©grante du pilotage politique en Ă©ducation. La sĂ©curitĂ© dans l’emploi et la formation sont des Ă©lĂ©ments importants du maintien des personnels dans la profession. Le recours massif aux contractuels a pour effet mĂ©canique l’augmentation du taux d’attrition des enseignant·es. La rĂ©munĂ©ration plus faible pour un diplĂ´me Ă©quivalent et les conditions de travail rĂ©duisent Ă©galement l’attractivitĂ© de la profession.

   Le document est très complet (PDF) et dresse un panorama unique et pointu sur l’éducation dans le monde. L’UNSA Éducation souligne avec intĂ©rĂŞt que l’ONU se soit saisie rapidement et efficacement du sujet après la demande expresse des organisations syndicales par le biais de l’OIT et de l’Internationale de l’Éducation.