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« Bouger 30 minutes par jour » : et si la grande cause nationale, c’était l’EPS ?
Article publié le mardi 5 décembre 2023.
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Alors que l’exĂ©cutif vient de faire de l’activitĂ© physique une « grande cause nationale Â» Ă  la veille des Jeux olympiques et paralympiques 2024, et que faire bouger les jeunes est devenue la prioritĂ© des ministères de l’Éducation et des Sports, il convient de s’arrĂŞter un peu sur ce qu’implique cet enjeu pour l’École.
 
 
L’objectif du ministère : du sain et des Jeux
 
Depuis plus de trois ans, le discours prĂ©sidentiel est ponctuĂ© d’annonces illustrant l’impĂ©rieuse nĂ©cessitĂ© de remettre la population, et plus particulièrement les jeunes, Ă  la pratique physique, entendons par lĂ  le sport. L’antienne de l’exĂ©cutif du « bouger plus pour gagner plus (d’espĂ©rance de vie) Â» a une double origine : la pandĂ©mie de Covid qui n’a fait qu’aggraver une sĂ©dentaritĂ© dĂ©jĂ  bien installĂ©e chez les jeunes, et l’accueil l’annĂ©e prochaine des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) sur le sol français. Les chiffres inquiĂ©tants communiquĂ©s par l’OMS ont en effet de quoi faire rĂ©agir : selon elle, 17 % des jeunes sont en surpoids et 9 % des dĂ©cès en France sont liĂ©s au manque d’activitĂ© physique. Quant aux JOP, ils gĂ©nèrent depuis des mois une communication très appuyĂ©e du gouvernement, dĂ©sireux de faire de la France une nation sportive et de laisser un HĂ©ritage 2024 autant politique qu’olympique.
 
 
30 minutes d’APQ, 2 h de sport en plus… Et l’EPS dans tout ça ?
 
Ă€ l’École, l’ambition de faire nation sportive s’est illustrĂ©e par la mise en place de deux dispositifs : les 30 minutes d’activitĂ© physique quotidienne (APQ) dans le premier degrĂ© et les deux heures de sport en plus au collège. L’idĂ©e première est d’afficher la volontĂ© de l’État d’agir sur l’École, et ce dès le plus jeune âge, pour donner Ă  voir cette nation sportive toujours en mouvement. Quitte Ă  brouiller le message en mettant au second plan la grande oubliĂ©e de l’opĂ©ration : l’EPS. 
 
Entendons bien que les deux ministères parlent systĂ©matiquement d’activitĂ© physique, voire de sport, mais jamais d’éducation physique et sportive. Or c’est bien cet enseignement obligatoire, porteur d’une dimension citoyenne, et celles et ceux qui le dispensent, les professeur·es des Ă©coles et les professeur·es d’EPS, qui sont les garants de la transmission aux Ă©lèves du savoir ĂŞtre et du savoir vivre, et donc, par extension, du savoir bouger en sĂ©curitĂ©. 
 
Le chiffre avancĂ© par le ministère des Sports de 85 Ă  90 % des Ă©coles ayant mis en place le dispositif des 30 minutes d’APQ ne reflète absolument pas la rĂ©alitĂ© : infrastructures inaccessibles et/ou insalubres, cours de rĂ©crĂ©ation peu ou pas adaptĂ©es Ă  la pratique physique, manque de temps et de moyens alors que les professeur·es des Ă©coles peinent dĂ©jĂ  Ă  assurer les 3 h d’EPS hebdomadaires, auxquelles les 30 minutes risquent Ă  terme de se substituer.
 
Quant aux 2 h de sport au collège, dispositif qui consiste Ă  libĂ©rer deux heures dans l’emploi du temps des Ă©lèves pour les inciter Ă  aller pratiquer un sport en club, il ne concerne que 10 % des collèges de mĂ©tropole et d’outre-mer, certainement situĂ©s Ă  proximitĂ© de clubs sportifs, et ne s’adresse qu’à des Ă©lèves volontaires ayant dĂ©jĂ , pour la plupart, une appĂ©tence pour le sport qu’ils pratiquent rĂ©gulièrement.
 
 
Sport scolaire : une force pour l’École Ă  ne pas nĂ©gliger
 
Si le ministère estime que les heures d’EPS sont insuffisantes dans le premier comme le second degrĂ©, qu’il mise donc sur le sport scolaire, autre grand oubliĂ© de l’affaire, animĂ© par les enseignants et assurant une continuitĂ© de pratique et un lien fort avec l’éducatif. Donnons une chance Ă  l’Usep, qui propose une offre qualitative et qui est très investie dans les 30 minutes d’APQ et la sensibilisation des enfants aux JOP, de se dĂ©velopper dans le premier degrĂ©, et offrons plus de visibilitĂ© Ă  l’UNSS, seconde fĂ©dĂ©ration sportive en France avec plus d’un million de licenciĂ©s et animĂ©e par des professeur·es d’EPS qui connaissent les besoins de leurs Ă©lèves et savent valoriser leurs efforts. 
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Le SE-Unsa ne conteste pas la nĂ©cessitĂ© d’inciter les Ă©lèves Ă  avoir une pratique physique rĂ©gulière dès le plus jeune âge. Cependant, les dispositifs qui consistent Ă  promouvoir le mouvement pour le mouvement, sans aucune dimension Ă©ducative, n’ont pas leur place Ă  l’École. 
 
Pour le SE-Unsa, il est urgent de valoriser l’existant : l’éducation physique et sportive et le sport scolaire, en redonnant sa place Ă  l’EPS dans la formation initiale des professeurs des Ă©coles, en investissant dans la rĂ©novation et la construction d’infrastructures, en finançant les transports qui permettront Ă  tous les Ă©lèves d’y accĂ©der, dans tous les territoires. En respectant, enfin, des personnels enseignants qui subissent l’externalisation de leurs compĂ©tences et la remise en cause de leur statut. Si bouger est important, savoir s’arrĂŞter sur les difficultĂ©s de notre système Ă©ducatif et tenter de les rĂ©soudre l’est tout autant.

 

 
 
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