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Lutte contre le harcèlement Ă  l’école : une vidĂ©o qui dĂ©range
Article publié le mercredi 4 novembre 2015.
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Le Ministère de l’Education nationale vient de mettre en ligne une vidĂ©o pour accompagner la première journĂ©e nationale « Non au harcèlement Â» le jeudi 5 novembre.

Si la démarche est utile et nécessaire (700 000 élèves, de l'école au lycée, sont victimes de harcèlement chaque année), l’émoi suscité par cette diffusion nécessite un décryptage.

Oui, cette vidĂ©o prĂ©sente une enseignante de primaire très caricaturale. Oui, elle est pour le moins maladroite dans un contexte de dĂ©fiance des enseignants vis-Ă -vis de leur ministre et alors que cette vidĂ©o va ĂŞtre diffusĂ©e au cinĂ©ma et Ă  la tĂ©lĂ©vision. L’histoire ne dit pas si des enseignants ont Ă©tĂ© associĂ©s Ă  sa rĂ©alisation. En leur prĂ©sence, la reprĂ©sentation de l’enseignante aurait sans doute Ă©tĂ© plus nuancĂ©e : elle n’aurait pas criĂ©, elle n’aurait pas tournĂ© en permanence le dos Ă  la classe …

Mais plutĂ´t que de sommer la ministre de la retirer, ne peut-on pas regarder cette vidĂ©o en se mettant Ă  la place du public Ă  qui elle est destinĂ©e, c’est-Ă -dire les Ă©lèves ?

On verra alors que la situation décrite est symbolique et qu’elle essaie de décrire ce que peuvent percevoir des enfants, en situation de harcelé comme de harceleur.

Ainsi, le choix d’un enfant aux cheveux roux est emblĂ©matique. Les personnes Ă  la chevelure rousse sont souvent sujettes Ă  des moqueries (« poil de carotte Â», « carotte Â» pour les plus gentilles). C’est donc le modèle archĂ©typal de l’élève victime de harcèlement.

L’élève harcelĂ© est bombardĂ© de projectiles qui restent collĂ©s Ă  lui, en classe lorsque la maĂ®tresse se retourne ou lorsqu’il sort dans le couloir, comme s’il portait les stigmates de son agression. Et la maĂ®tresse ne le verrait pas ? Cette situation n’est donc pas rĂ©aliste.

Il convient de considĂ©rer la maĂ®tresse telle qu’elle pourrait ĂŞtre perçue par un Ă©lève qui souffre de ne pas voir son calvaire reconnu. Nous savons tous qu’il est difficile pour un Ă©lève de venir se confier. Comme il est difficile pour un enseignant de discerner les raisons qui se cachent derrière le silence, l’abattement, le refus d’implication scolaire, ce qui est parfois source de mauvaise conscience. Qui peut en effet affirmer qu’il a immĂ©diatement perçu et solutionnĂ© une situation de harcèlement ?

En sortant de la classe, ce n’est pas la maîtresse qui prend en charge l’élève harcelé, mais une copine de classe. L’idée est de faire comprendre aux élèves qu’ils ont un rôle essentiel à jouer dans le refus des situations de harcèlement et d’exclusion.

Alors oui, cette vidĂ©o dĂ©range, mais elle cherche avant tout Ă  susciter le dĂ©bat. N’est-ce pas justement une chose que nous avons du mal Ă  faire dans nos classes ? N’est-ce pas justement pour cela que cette pratique a Ă©tĂ© remise Ă  l’ordre du jour en EMC ?

Si cette vidéo peut donc être utile pour débattre en classe, il est particulièrement malvenu d'en faire l'unique outil de lancement d'une campagne nationale.

Retrouvez la vidĂ©o, ainsi qu’un certain nombre de ressources pĂ©dagogiques sur le site ministĂ©riel : http://www.nonauharcelement.education.gouv.fr/ressources

 
 
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