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Tests d’aptitude physique en 6e : l’EPS est une discipline scolaire, pas une mĂ©decine !
Article publié le vendredi 11 avril 2025.
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 L’annonce par la ministre de tests d’aptitude physique en sixième effectuĂ©s par les enseignants d’EPS tĂ©moigne une fois de plus de la mĂ©connaissance et du mĂ©pris d’une discipline rĂ©duite par le ministère Ă  son volet SantĂ©. Pour le SE-Unsa, l’EPS ne doit pas ĂŞtre une variable d’ajustement.

 
 
Une mauvaise solution à un vrai problème
 
La sĂ©dentaritĂ© des jeunes et ses consĂ©quences sur leur santĂ© font beaucoup parler et inquiètent Ă  juste titre le ministère de l’Éducation nationale. L’École, lieu d’apprentissage et d’éducation Ă  la citoyennetĂ©, a un rĂ´le Ă  jouer dans la prĂ©vention des comportements ayant des effets nĂ©gatifs sur la santĂ© et le bien-ĂŞtre des plus jeunes. 
 
Le problème, c’est qu’au lieu d’envisager des solutions avec les membres de la communauté éducative, dont les enseignants, le ministère a pour habitude d’imposer des dispositifs qui tendent à détourner l’École de son rôle premier, voire s’en éloignent en externalisant les compétences des enseignants pour les confier à des acteurs du monde sportif ou associatif, par exemple.
 
L’EPS s’est ainsi vue menacée, ces dernières années, par des dispositifs tels que les 30 minutes d’activité physique quotidienne dans le premier degré, ou les 2 h de sport en plus au collège. Dans les deux cas, il s’agit d’un détournement de l’EPS réduite alors à une activité physique dans un objectif de santé.
 
Ă€ chaque fois, la participation des enseignants (professeurs des Ă©coles et d’EPS) est exigĂ©e, mais dans un rĂ´le qui les place en position de simples exĂ©cutants des directives ministĂ©rielles. Ainsi, ni les enseignants, ni l’EPS, ni l’Usep dans le 1er degrĂ© notamment ne sont bĂ©nĂ©ficiaires de ces dispositifs, qui profitent aux clubs sportifs ou Ă  d’autres associations qui ne sont pas forcĂ©ment celles que l’on souhaiterait.
 
 
Pour en finir avec la confusion EPS et sport santé
 
Cette nouvelle mesure s’inscrit dans la mĂŞme mouvance : demander aux enseignants d’EPS de procĂ©der Ă  des tests d’aptitude physique sur les Ă©lèves de sixième n’a aucun lien avec l’EPS et son programme qui, s’il contient bien un volet SantĂ©, n’en fait pas l’alpha et l’omĂ©ga de la discipline. Les enseignants d’EPS ne sont pas des mĂ©decins !
 
Par ailleurs, quelles consĂ©quences pour les Ă©lèves qui « Ă©choueraient Â» Ă  ces tests ? Se verront-ils prescrire davantage de cours d’EPS ? Pourrait-on imaginer que le ministère propose davantage d’EPS du cycle 3 au lycĂ©e ? Qu’il se dĂ©cide enfin Ă  renforcer la place de l’EPS dans la formation initiale et continue des professeurs des Ă©coles ? Qu’il facilite l’accès Ă  des infrastructures dĂ©centes pour tous les Ă©lèves ?
 
Il y a malheureusement fort à parier que le ministère cherchera à renforcer les dispositifs cités plus haut ou à valoriser d’autres types d’externalisation comme la démarche Icaps (Intervention centrée sur la discipline et la sédentarité), tous tournés vers le sport santé.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
PlutĂ´t que de valoriser l’EPS et une activitĂ© physique et sportive gĂ©nĂ©rant du plaisir et construit sur des valeurs, et donc du bien-ĂŞtre, le ministère envisage une pratique physique uniquement dirigĂ©e vers la santĂ© et considère les enseignants d’EPS comme de simples exĂ©cutants. Il est certainement plus simple de multiplier les dispositifs cosmĂ©tiques que de faire confiance Ă  l’École et Ă  ses enseignants. Si c’est lĂ  l’HĂ©ritage des JOP 2024 pour l’EPS, elle n’en sera pas plus riche.

 

 
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