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Le collège en débat
Article publié le lundi 10 janvier 2011.
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Plusieurs rapports se sont succĂ©dĂ©s : rapport Grosperrin (rapport d’information de l’AssemblĂ©e nationale, juin 2010), rapport du Haut Conseil de l’éducation (HCE, octobre 2010) : les constats sont identiques : le collège hĂ©rite des dĂ©ficiences de l’école primaire ; le collège unique est un faux collège pour tous ; il n’a jamais  constituĂ© la prioritĂ© dans l’attribution des moyens. Les rapports mettent en cause l’attitude de certains acteurs (enseignants — dont ils reconnaissent le mal-vivre —, administration centrale, inspections disciplinaires) auxquels le rapport du HCE ajoute certains syndicats et parents.

Les deux rapports formulent des revendications communes : d’abord, la formation des enseignants (initiale et continue), la mise en valeur du socle commun, valable Ă©galement pour les enseignants de lycĂ©e, l’importance de savoir gĂ©rer une classe hĂ©tĂ©rogène.
Ils évoquent le retour à la bivalence, la formation initiale et le concours de recrutement prenant en compte la capacité et le goût à exercer en collège en distinguant des dominantes, ce qui pourrait conduire certains professeurs de collège à enseigner plusieurs disciplines.
 Enfin, ils mentionnent la redĂ©finition du temps de service des enseignants et allongement Ă©ventuel du temps de prĂ©sence des enseignants dans l’établissement.

La question de la continuitĂ© Ă©cole primaire-collège est Ă©voquĂ©e : le rapport Grosperrin propose la mise en place d’un cycle allant du CE2 Ă  la 6ème (extension de l’actuel cycle 3 du primaire), un cycle central (4ème-5ème) et un cycle d’orientation (3ème). Le rapport du HCE prĂ©conise la mise en place d’un programme unique "enseignement scolaire public du socle commun".
 
Quelles conséquences en tirer?
Les deux rapports font résolument le choix de l’école du socle commun, et donc d’une rupture avec le modèle du "petit lycée". Dans une contribution sur le blog "Avenir du collège" du SE-UNSA, Jean Michel Zakhartchouk, ancien président du CRAP-Cahiers pédagogiques rappelait que "certains continuent, de façon un peu délirante, à clamer que le socle commun c’est l’abaissement des savoirs. Mais tout dépend de la posture qu’on adopte : parle-t-on des savoirs qu’on enseigne ou des savoirs que les élèves apprennent réellement ? Tout est là".

Le SE-UNSA lui-mĂŞme Ă©voquait ainsi le rapport du HCE : "Le rĂ©quisitoire est sĂ©vère et le HCE pointe des responsabilitĂ©s : les politiques qui n’ont jamais consacrĂ© au collège les investissements suffisants, l’administration centrale qui ne s’est pas mobilisĂ©e pour mettre en Ĺ“uvre le socle commun. […] Le HCE porte une vĂ©ritable ambition pour l’école et le collège". Mais il notait aussi, quelque temps plus tard, que les orientations budgĂ©taires allaient au rebours des analyses et propositions du HCE.
Le SNPDEN-UNSA, dans le n°183 de sa revue Direction Ă©voque un "Collège "trou noir" de notre système Ă©ducatif devenu progressivement un no man’s land de la politique Ă©ducative. C’est au collège que se vit aujourd’hui la plus grande dĂ©tresse des personnels, y compris de direction. Une enquĂŞte rĂ©cente soulignait qu’un tiers des collĂ©giens français avait confiance en eux contre les deux tiers dans le reste de l’Union europĂ©enne." Et le SNPDEN de rappeler que la France se classe 24ème sur 29 dans une enquĂŞte internationale sur l’impact des origines sociales sur les rĂ©sultats scolaires Ă  15 ans. Le socle commun reste Ă  construire. Les syndicats nationaux concernĂ©s par le sujet ont entamĂ© leurs rĂ©flexions en fonction du regard professionnel spĂ©cifique qui est le leur, mais aussi d’une vision commune de ce que doit ĂŞtre l’école rĂ©publicaine.  
 
Le socle commun reste Ă  construire
L’UNSA Éducation, comme c’est son rôle, a pour mandat de fédérer ces initiatives, de permettre d’élaborer une synthèse cohérente et partagée. Il faut renoncer à l’impossible grand écart entre collège du socle commun et petit lycée à l’ancienne.
 
C’est d’autant plus nĂ©cessaire que les vieux dĂ©mons sont toujours lĂ  : la proposition de Jean-François CopĂ©, d’ailleurs contredite immĂ©diatement par le ministre de l’Éducation nationale, de recrĂ©er un examen d’entrĂ©e en 6ème ne règle rien : si l’on fait redoubler des Ă©lèves de CM2 "n’ayant pas les bases suffisantes" (ce qui existe dĂ©jĂ ), que se passera-t-il l’annĂ©e d’après s’ils ne les ont toujours pas acquises ? La lutte contre la difficultĂ© scolaire nĂ©cessite une action continue bien en amont. Or les discours officiels sont peu de chose face Ă  la triste rĂ©alitĂ© des suppressions de postes et, entre autres exemples, des mesures prises contre les Rased (rĂ©seaux d’aides spĂ©cialisĂ©es) en primaire.
Entre les coupes budgétaires, le démantèlement de la formation initiale des enseignants, la quasi-absence de formation continue et les effets continus de la remise en cause de la sectorisation scolaire, la crainte majeure est que le délitement du collège se poursuive allègrement. Il importe que les choses évoluent, pour que les pouvoirs publics sortent de la triste mécanique des annonces médiatiques. Tout simplement parce que ça ne peut plus durer.
 
D’après l’UNSA Education nationale,
Pour le Se-UNSA académique
Pier-Cyril Chevalley
 
 
 
 
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