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Contrats locaux d’accompagnement : inquiĂ©tudes en perspective
Article publié le jeudi 14 janvier 2021.
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Le ministère expĂ©rimente la mise en place de contrats locaux d’accompagnement (CLA) dans trois acadĂ©mies (Lille, Marseille, Nantes). Ces CLA concernent des Ă©coles et EPLE aux caractĂ©ristiques proches de ceux de l’éducation prioritaire mais qui n’en font pas partie. Ils pourraient prĂ©figurer l’avenir des Ă©coles et EPLE de l’éducation prioritaire en conditionnant l’attribution de moyens non plus seulement Ă  la composition de la population scolaire mais aussi au projet pĂ©dagogique et aux rĂ©sultats.
 
 
Quel financement ?
 
La secrĂ©taire d’État chargĂ©e du dossier a confirmĂ© aux reprĂ©sentants du SE-Unsa que l’expĂ©rimentation sera financĂ©e par des crĂ©dits supplĂ©mentaires pour la première annĂ©e. Ainsi les Ă©coles et les Ă©tablissements concernĂ©s pourraient recevoir des moyens en plus sans pour autant diminuer la dotation de l’éducation prioritaire actuelle.
 
 
Quels critères ?
 
Les critères retenus pour sĂ©lectionner ces Ă©coles et Ă©tablissements sont variĂ©s :
  • caractĂ©ristiques et typologie de l’établissement
  • population scolaire : IPS, rĂ©sultats, orientation post 3e...
  • typologie de la commune : indice d’éloignement, rĂ©seau, attractivité…
  • profil des enseignants : AGS, anciennetĂ© dans le poste, nombre de postes partagĂ©s…
Le CLA serait signé pour trois ans et les moyens attribués une fois le projet pédagogique validé par les autorités rectorales.
 
Dans les académies concernées, la phase de recensement des établissements a débuté et les écoles et EPLE repérés sont priés de construire dans l’urgence un projet. À Marseille, le recteur s’appuie sur la politique rectorale d’allocation différenciée des moyens déjà mise en œuvre. Quant à Nantes et Lille, les autorités rectorales n’ont pas répondu à nos questions quant à la manière dont ils envisagent d’avancer sur ce dossier. Une réticence au dialogue social inquiétante…
 
 
Quelle Ă©valuation de l’expĂ©rimentation ? 
 
Tout aussi inquiĂ©tante, la dĂ©cision annoncĂ©e d’évaluer l’expĂ©rimentation dès la fin de la première annĂ©e pour la gĂ©nĂ©raliser et Ă©ventuellement l’étendre Ă  tous les rĂ©seaux d’éducation prioritaire.

Pour le SE-Unsa, il sera impossible de tirer des conclusions pertinentes Ă  la fin de la première annĂ©e, sauf Ă  n’évaluer que la faisabilitĂ© d’un point de vue administratif d’une gestion individualisĂ©e des Ă©tablissements. Pourquoi prĂ©cipiter cette Ă©valuation, sinon pour imposer un choix idĂ©ologique de transformation radicale de la politique d’éducation prioritaire en la fondant sur une relation contractuelle avec chaque Ă©cole ou Ă©tablissement avec pour consĂ©quence une pression très forte en lien avec des Ă©valuations imposĂ©es ?

 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Le SE-Unsa milite depuis de nombreuses annĂ©es pour la prise en compte des besoins de certaines Ă©coles dites orphelines et de certains lycĂ©es au recrutement social dĂ©favorisĂ©. Le ministre apporte une rĂ©ponse, les CLA, qui remet en cause les fondements de l’éducation prioritaire en ne la liant plus ni Ă  un territoire, ni Ă  un rĂ©seau, ni Ă  la refondation pĂ©dagogique lancĂ©e en 2015. Cette dernière semble ĂŞtre tombĂ©e aux oubliettes comme d’ailleurs l’ensemble des politiques menĂ©es par la majoritĂ© prĂ©cĂ©dente. 
 
La politique d’éducation prioritaire doit poursuivre plusieurs objectifs pour réduire les écarts de réussite scolaire. L’un de ces objectifs est d’attirer des enseignants et de stabiliser les équipes pour installer un travail dans la durée. Renforcer l’attractivité des écoles et des établissements concernés passe par l’amélioration des conditions de travail (effectifs des classes, moyens pour travailler en groupes, temps de formation inclus dans le temps de service) et par une reconnaissance de l’investissement professionnel (indemnités, promotions…).

Le cadre de l’expĂ©rimentation reste très flou sur la question de la reconnaissance de l’exercice professionnel dans les Ă©coles et les Ă©tablissements en CLA. Cette reconnaissance serait, selon la secrĂ©taire d’État, Ă  gĂ©omĂ©trie variable en fonction des politiques acadĂ©miques. Ce flou ne peut qu’être contreproductif. 

Dans le cadre de cette expĂ©rimentation, le SE-Unsa sera mobilisĂ© au sein des comitĂ©s de suivi qui seront installĂ©s par les recteurs. Il y portera la voix des personnels afin que ceux-ci soient traitĂ©s Ă©quitablement et que les projets pĂ©dagogiques restent Ă  leur initiative. Au-delĂ , il refusera la dilution des moyens et dĂ©fendra une politique d’éducation prioritaire qui reste nationale, fondĂ©e sur des rĂ©seaux ancrĂ©s dans leur territoire.

 

 
 
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