S’il est une question et peut-être une seule qui vaille aujourd’hui d’être posée au sujet du collège, c’est peut-être celle-ci : devons-nous attendre la « réforme idéale » (celle qui n’existera sans doute jamais !... et pour cause, l’idéal fait rarement consensus) pour faire évoluer le collège, pour lui permettre d’être plus efficace et plus juste ?
Pour le SE-Unsa, la réponse est NON !.... et elle est sans ambiguïté. Le collège français ne peut plus attendre. Celui-ci est à bout de souffle et il est devenu l’un des plus inefficaces pédagogiquement et des plus injustes socialement parmi les systèmes éducatifs des pays développés.
Le collège actuel creuse les écarts entre les élèves. Après quatre ans de collège, ils sont 25% à ne pas maîtriser les compétences les plus simples en français alors qu’ils sont 12% dans ce cas à la fin du CM2. En mathématiques, on passe de 9% d’élèves ne maîtrisant pas les bases en CM2 à 13% en troisième.
Chaque année, combien sont-ils à sortir sans le moindre diplôme du collège et avec une image totalement négative d’eux-mêmes : 120 000 ? 150 000 ? 180 000 ? L’école ne peut pas tout. Certes ! Mais comment pourrait-on ne pas imager un seul instant qu'une telle somme de désœuvrement, de déstructuration, de dévalorisation puissent ne pas constituer un terreau fertile aux idéologies les plus délirantes, aux comportements les plus asociaux et les plus violents.
Alors faut-il attendre plus longtemps ? Le SE-Unsa n’a pas pratiqué pendant une année la politique de la chaise vide. Il a négocié pied à pied, ligne après ligne une réforme afin qu’elle soit favorable pour tous : élèves, personnels de l’Education, parents, une réforme qui permettent de faire progresser TOUS LES ELEVES et non seulement 20%.
Alors cette réforme n’est pas idéale, « notre idéal » mais malgré ses manques et ses insuffisances, elle constitue selon nous, une avancée pour l’école française vers plus d’efficacité et vers plus de justice. Cette négociation a permis, par ailleurs, d’obtenir qu’aucun poste ne soit supprimé, qu’aucun complément de service ne soit ajouté (à chacun de veiller à ce que les engagements soient tenus !), qu’aucune DHG ne soit diminuée.
Par ailleurs, 4000 postes (ETP) sur deux ans sont prévus pour accompagner sa mise en œuvre. Les crédits de l’Etat par élève de collège doivent être multipliés par plus de sept passant de 7,54 euros en 2015 à 54,30 euros en 2016. Est-ce suffisant ? NON ! C’est pour cette raison qu’il est nécessaire de redéployer des moyens.
Pour cela, il faut sortir du déni de réalité ou de la démagogie et regarder la situation telle qu’elle est. Oui, le budget est contraint ; oui, les recrutements sont limités…. oui le budget de l’Etat n’est pas extensible à l’infini. Notons au passage que depuis le début de ce quinquennat 35 000 postes (premier, second degré, formation initiale…) ont été créés. Comme organisation syndicale, nous ne pouvons y être indifférents surtout après cinq années de sarkozysme qui ont détruit dans l’Education nationale des dizaines de milliers d’emplois en particulier pour la formation initiale des enseignants.
Et c’est dans ce contexte qu’il faut construire un collège plus juste et plus efficace. Alors si le collège français creuse aujourd’hui toujours plus les écarts entre les plus fragiles et les meilleurs, il est forcément urgent de réorienter l’action publique et l’argent public en faveur de ceux qui en ont le plus besoin. Il ne s’agit pas simplement d’une mesure de justice.
C’est aussi l’intérêt de tous : les évaluations internationales ont largement démontré que la progression des résultats des élèves les plus faibles profite également aux plus forts. Sans parler des gains pour la société française dans son ensemble si notre école parvient à faire acquérir à tous ses enfants le socle indispensable à leur insertion sociale, professionnelle et citoyenne.
Par ailleurs, pour la première fois, une réforme s’envisage une année à l’avance. Une année pour préparer les équipes pédagogiques. Le SE-Unsa a revendiqué que la formation s’effectue pour l’essentiel sur le temps de travail. Lors de l’entrevue avec le Recteur d’Aix-Marseille le jeudi 19 novembre 2015, le SE-Unsa Aix-Marseille a proposé et obtenu que la journée de solidarité (et la journée supplémentaire de rentrée) soient utilisés pour la formation pour ceux qui le souhaitaient. Aux CA et aux équipes de l’imposer si nécessaire !
Cette réforme a été votée en avril 2015 par le Conseil Supérieur de l’Education (CSE) par 51 voix pour (dont l’UNSA Education, le SGEN/CFDT, la FCPE) 25 contre et 1 abstention (Peep). Alors, naturellement, il y a un « front » des « anti-réforme ». En quoi, ces organisations constituent-ils un « front » ? Ont-elles un projet pour le système éducatif, pour le collège ? Vous constaterez en quelques « clics » que les désaccords sur le sujet sont profonds, les visions, antagonistes, les projets, contradictoires et bien souvent démagogiques (pour ceux qui en ont !).
Les équipes pédagogiques doivent se placer au cœur de la réforme. C’est avant tout à elles de prendre en main leur avenir professionnel et de mener les projets les plus adaptés aux difficultés des élèves. Le chef d’établissement ne peut être qu’un facilitateur voire un arbitre si nécessaire. Elles seules sont les mieux placées pour trouver les solutions adaptées. La réforme va dans ce sens. Il faut sur le terrain veiller au respect de ce principe !
En conclusion, on peut dire que, du point de vue de TOUS les élèves, cette réforme n’est pas marquée par la régression, tout au contraire.
Nos remarques et la présentation de nos points de vue sur la réforme du collège ne sont pas exhaustives et ne peuvent être traitées en quelques lignes.
Pour cette raison, nous vous invitons à un stage sur la mise en œuvre de la réforme du collège… à Avignon, à Sisteron ou à Aix-Marseille
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Echanger, partager, prendre son avenir professionnel en main,
la réforme du collège 2016 en pratique,
pour une mise en œuvre par les équipes pédagogiques
jeudi 17 décembre à AVIGNON (collège Gérard Philippe – Avignon)
jeudi 7 janvier à SISTERON /GAP (cité scolaire Paul Arène - Sisteron)
mardi 12 janvier à AIX / MARSEILLE (collège Arc-de-Meyran – Aix-en-Provence)
Il y a urgence à réformer le collège mais nous ne voulons pas d’une réforme qui s’imposerait « par le haut ». La Refondation appartient avant tout aux équipes pédagogiques. Elles seules connaissent les besoins de leurs élèves et de leurs propres besoins pour proposer de meilleures réponses.
La Refondation n’a d’intérêt que si elle est vraiment, profondément pédagogique ! Les nouvelles organisations doivent être au service du « mieux apprendre » pour tous les élèves et surtout pour ceux qui éprouvent d’importantes difficultés à entrer dans les apprentissages du collège.
Déroulé du stage
9 h – 9 h 30 : accueil / café
9 h 30 – 10 h 45 : rappel – bilan du collège actuel – la réforme en textes, en chiffres, en schémas (ses objectifs, son intérêt, ses manques) – les positions du SE-Unsa
10 h 45 : 12 h 15 : Exemples de mises en œuvre dans des collèges de catégories différentes (REP+ et catégorie 5 par exemple)
12 h 15 – 13 h 45 : pause déjeuner
13 h 45 – 16 h 15 : mises en pratique à la demande – travail par atelier
Pour s’inscrire, remplissez le formulaire sur notre site : SE-Unsa Aix—Marseille : ICI
Retrouver le blog Education du SE-Unsa (toute l’actualité pédagogique) : https://ecolededemain.wordpress.com/author/spoutnikogik/
Téléchargez notre spécial 16 pages « réforme du collège, une année pour se préparer » : ICI
Le congé de formation syndicale est un droit pour les fonctionnaires titulaires et stagiaires (droit à 12 jours par an).
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Cette année, neuf autres stages thématiques, sont proposés par le SE-Unsa Aix-Marseille sur l’ensemble de l’académie au cours de l’année scolaire 2015-2016
Renseignements et inscriptions : ICI
Pour tout contact : SE-Unsa Aix-Marseille – 0972381917 - ac-aix-marseille@se-unsa.org