La 2ème réunion de présentation du projet de circulaire Segpa s’est tenue le lundi 18 mai. Après les nombreuses critiques et demandes de reformulation que nous avions faites lors de la première séance, le texte a été modifié.
Contrairement à la première version, le ministère réintroduit la pré-orientation en 6ème Segpa tout en conservant les modalités pédagogiques précédentes. C’est la principale modification qui interroge la mise en œuvre. En effet, comment mettre en œuvre la co intervention, la prise en charge en petits groupes sans allouer de moyens supplémentaires? Quant au processus d'orientation, s’appuyer sur des éléments datés en particulier psychologiques pour valider une orientation plus d’un an après, est ce raisonnable ?
Par ailleurs, engager des familles et des élèves dans un projet où n’apparait plus l’idée d’un « essai » en 6ème ordinaire ne répond pas aux causes de sa désaffection actuelle.
Pour notre part, au Se-Unsa, nous avons avancé de nombreuses propositions. Ce texte nécessite de nouvelles améliorations qui imposent de poursuivre les échanges. Ainsi, le positionnement des PLP et des PLC ne nous convient pas car ils apparaissent déconnectés de l’équipe pédagogique.
A notre demande, d’autres rencontres sont programmées. Nous sommes donc toujours dans une étape intermédiaire. En l'état, ce texte ne garantit en rien la pérennité de la Segpa car elle ne résout pas son déficit d’attractivité auprès des familles.
C’est parce que nous sommes attachés à la Segpa, qu’au SE-Unsa nous ne voulons ni d’un statut quo mortifère, ni d’un démantèlement hasardeux.
Quelques éléments :
La Segpa dans le miroir
Plusieurs enquêtes montrent la sur-représentation d’élèves issus de milieux sociaux défavorisés ou de l’immigration et pointent le sentiment d’injustice de ces familles face aux inégalités scolaires :
D’autres rapports indiquent que « Segpa et Erea sont "un modèle pour l’école" mais "en contradiction avec la loi de refondation" car « ils permettent la mise en œuvre d’une pédagogie exceptionnellement attentive aux besoins de certains élèves ». Toutefois, « ils devraient évoluer pour rendre d’encore plus grands services aux jeunes qui y sont affectés, leur disparition ne pouvant être envisagée que sous de strictes conditions et à long terme ». (Sylvie Tolmont, députée).
C’est aussi l’angle du rapport Delaubier « « les SEGPA réussissent à les remobiliser[les élèves], à leur donner confiance et à leur transmettre la capacité de se repérer dans un milieu de travail, de respecter les règles qui s’y appliquent, de comprendre les tâches qui peuvent leur être demandées et même de se présenter à un employeur. » Pour autant, ce rapport repère des zones floues sur les conditions d’accès à la Segpa et préconise d’ouvrir davantage vers le collège avec des temps d’apprentissage partagés avec les autres collégiens, de proposer des parcours plus diversifiés, et parfois plus ambitieux.
La Segpa est un atout
Alors, oui la Segpa est un atout pour le collège et ses élèves dès lors que l’on sait la mettre au service de tous les élèves en grande difficulté scolaire. Les premiers retours des expérimentations en cours après quelques mois montrent que de nombreux points restent à évaluer et à faire progresser (temps de concertation, échanges de pratiques, définition des progressions, choix des interventions,…) mais nos collègues présents dans ces segpa ouvertes nous disent :
Elle permet
La Segpa sait s’adapter
Depuis de très nombreuses années, la Segpa a su s’ajuster aux besoins et aux objectifs nouveaux. Elle a connu de profondes mutations. Ces changements importants ont été rendus possibles grâce à l’engagement et à l’investissement des équipes qui par la nature même du métier qu’ils exercent s’adaptent. Au SE-Unsa, la Segpa, on y croit !