Un système universel de retraite
Emmanuel Macron a la volonté de mettre en place un système plus lisible, plus simple et plus juste, qui ne toucherait pas aux niveaux actuels des pensions. Son objectif est la mise en place d’un seul régime universel de retraite en remplacement des 42 régimes actuels. Il ne s’agirait donc pas, à priori, d’une énième réforme visant à faire des économies. Jean-Paul Delevoye a présenté le 18 juillet dernier son rapport "Pour un système universel de retraite".
Un système par points
Le futur régime universel serait un système par points. Chaque euro cotisé pendant les périodes d’activité donnerait les mêmes droits quelque soit le métier ou le statut (public ou privé). Des points seraient également acquis lors des périodes d’interruption subies (chômage, maternité, maladie, aide d’un proche en situation de perte d’autonomie…).
Le nouveau système prendrait effet au 1er janvier 2025 pour les générations nées à partir de 1963. Il n’y aurait donc pas d’impact sur les personnes nées avant 1963 (1968 pour les catégories actives).
La position de SE-Unsa
Le SE-Unsa et l’Unsa refusent :
- une réforme qui aboutirait à la diminution du niveau des pensions ;
- l’instauration d’un âge pivot à 64 ans synonyme de recul de l’âge de départ.
Le SE-Unsa et l’Unsa exigent :
- le maintien d’un système solidaire par répartition ;
- une véritable négociation sur le projet de loi et sur la transition par rapport aux régimes actuels ;
- l’évolution de la rémunération des enseignants, des personnels d’éducation et des psychologues de l’Éducation nationale pour permettre a minima le maintien de niveau de pension actuel ;
- la conservation intégrale des droits acquis au moment de la bascule dans le nouveau système ;
- le maintien des mécanismes de solidarité et de réductions des inégalités, particulièrement pour les femmes, les salariés ou agents exposé.e.s à la pénibilité au travail ou aux carrières incomplètes ;
- une mise en place progressive de la réforme sur 10 à 15 ans.
L’avis du syndicat
Ni le SE-Unsa, ni son union interprofessionnelle (Unsa) n’étaient demandeurs d’une réforme des systèmes actuels de retraite.
Si des garde-fous ne sont pas mis en place, l’instauration d’un système de retraite par points peut nous amener à craindre à terme un système mécanique qui permettrait facilement de faire des économies budgétaires et/ou de baisser le niveau des pensions. Pour cela, il suffirait simplement d’augmenter la valeur d’achat du point et/ou de baisser sa valeur de service. Avec un nouveau système qui abandonnerait le calcul sur les 6 derniers mois, la question de la revalorisation de nos rémunérations devient cruciale.
En l’absence d’évolution significative, les enseignants, les personnels d’éducation et les psychologues seraient parmi les grands perdants de la réforme.