Déclaration liminaire de l'UNSA-Education

CDEN

Mardi 21 novembre 2023

 

Monsieur le Préfet,

Monsieur le Directeur Académique,

Madame la Vice-Présidente du Conseil Départemental,

Mesdames et messieurs les membres de ce CDEN,

 

Comme tous ici, nous restons sous le coup des traumatismes et des drames qui s’enchainent pour notre département. D’ores et déjà, nous pouvons saluer les hommes et les femmes du service public, les hommes et les femmes au service du public.

Le premier d’entre eux, notre collègue Dominique Bernard, assassiné le 13 octobre. En un instant, notre pays, notre département, une ville ont de nouveau basculé dans l’horreur. Notre action a été digne et nous avons toutes et tous, à notre place, agi au mieux, pour lui, comme au nom des valeurs et des principes que nous défendons.

Depuis la rentrée, nous connaissons des inondations historiques qui sollicitent de nouveau fortement les services de l’Etat, comme ceux du Département, de la Région et des mairies. Dans les deux situations, tout comme nous avons pu le constater au cours de la dernière crise sanitaire, c’est bien la force de la puissance publique qui permet de répondre aux urgences, aux dangers et d’actionner le levier de la solidarité.

Concernant la cité scolaire Gambetta, mais aussi les autres établissements concernés sur l’arrageois, nous réitérons notre demande formulée lors de la Formation Spécialisée Santé Sécurité et Conditions de Travail, qui est la pérennisation de l’écoute et de l’accompagnement.

Et pourtant, malgré ce drame, le retentissement qu’il a eu au plan national, nous connaissons encore, et dans notre propre département, des personnels de l’Education Nationale qui sont menacés.

Très récemment, au Lycée-Collège d’Auchel, ce sont bien des menaces extrêmement graves qui ont été prononcées envers l’équipe de direction. Nous savons, Monsieur le Directeur Académique que vous avez agi, et nous vous remercions de l’accompagnement des personnels mis en place. Celui-ci était indispensable au vu de la situation dans l’établissement en particulier après la première intervention de la Direction Académique. Les personnels, toute l’équipe éducative, y compris celle de direction, ont besoin d’être soutenus, et leur parole ne doit pas sembler être remise en cause par la hiérarchie. Nous demandons à être tenu informés des suites qui seront données à cette affaire.

A Arras, et ailleurs, c’est bien la question de la sécurisation des établissements et des écoles qui est primordiale. C’est la relation entre tous les membres de la communauté éducative qui doit être renforcée. Mais aussi le soutien et la protection sans faille des personnels qui doit exister. La relation entre les forces de l’ordre, la justice et notre institution est nécessaire. L’Ecole c’est notre République, et toute notre République. Et si, l’Ecole est bien un lieu particulier, de par sa nature, et les publics accueillis, c’est un lieu où la loi s’applique. Notre fédération n’a aucun état d’âme sur la politique qui doit être menée avec fermeté par les personnels compétents en la matière.

Dès lors, l’UNSA-Education exigera des consignes claires, notamment dans le cadre

du renforcement du plan vigipirate, comme par exemple sur l’accueil du public et le contrôle des sacs à l’entrée. Nous assistons, comme à chaque fois malheureusement, à un flou qui amène incohérence et confusion. Les consignes doivent être claires et précises mais elles doivent être aussi réalisables, une école rurale n’est pas un EPLE de plusieurs centaines de personnels, et nous attendons bien plus en termes de protection des établissements et de leurs membres. Les collectivités territoriales, département et communes ici, ont une part de responsabilité mais c’est bien l’Etat qui est la puissance organisatrice, et qui doit doter ses écoles de personnels compétents.

 

Pour l’UNSA-Education, tirer la leçon de l’attentat d’Arras, c’est bien entendu se préparer aux situations de crise mais c’est avant tout investir plus encore dans la transmission de nos valeurs et du sens que nous donnons à notre communauté des citoyens. Car c’est bien l’universalisme de nos idéaux qui est attaqué, et c’est bien le défendre que d’agir au sein de notre Ecole publique et laïque.