Le SE-Unsa 62 souhaite rendre hommage au travail de tous les professionnels de l’éducation en prenant le temps de dire la réalité du métier depuis la rentrée scolaire :

• Le terrible suicide d’un élève, victime de harcèlement ;
• L’attentat d’Arras et le meurtre de notre collègue Dominique Bernard ;
• La multiplication des alertes à la bombe et les dysfonctionnements engendrés ;
• La remise en question outrancière du professionnalisme et de l’éthique des enseignant∙e·s par les propagandes idéologiques de collectifs de parents d’extrême droite.

A cela sont venues s’ajouter les catastrophes climatiques qui n’épargnent pas notre département.

Qu’est-on en droit d’attendre d’un employeur dans un climat de travail aussi dégradé, aussi déstabilisant pour des personnels de plus en plus fragilisés ?

Dans un tel contexte, le ministère se doit d’être à l’écoute pour décider et agir au plus près de la réalité des besoins. Il doit aussi prioriser car le rythme effréné qu’il impose est préjudiciable à tous.

De façon regrettable et dommageable, ce sont d’autres choix que le ministère a faits. Par une omniprésence médiatique, la surexposition de l’École par Gabriel Attal conduit à une fragilisation de celles et ceux qui s’y investissent chaque jour. Par une surenchère d’annonces, il fait de l’École un objet soumis au gré des vents et des polémiques. Pour les personnels, le sens des missions devient illisible. Par une image très arrêtée de là où il veut la conduire, le ministre dessine une vision de l’École fort éloignée de ce qu’elle est en réalité.

Le ministère doit nous respecter, prendre en compte les difficultés et donner les moyens d’y remédier.

Mais il a fait d’autres choix. Faisant fi des congés d’Automne, le ministère écrit et missionne ses personnels durant la pause plutôt qu’abandonner ou différer ses projets :

• Enquête flash sur la sécurité des écoles et établissements envoyée la veille des vacances ;
• Communication des consignes de passation des questionnaires harcèlement durant les vacances pour une mise en Å“uvre trois jours après la rentrée. Comment peut-on saboter à ce point un dispositif qui revêt autant d’enjeux ?
• Consultation dans le cadre de la mission « Exigences des savoirs ».

Il aurait pu à minima respecter un temps de répit pour les personnels. Pour le SE-Unsa 62, cette façon d’agir est inacceptable.

S’il est vrai que notre ministère manque cruellement de personnels, ce n’est sûrement pas en alourdissant à l’infini les temps et la charge de travail des personnels que l’on donnera envie de s’engager dans l’Éducation nationale. Prenons garde aux mauvais calculs, prenons garde à trop jouer avec les limites.
 

Nous portons un message clair auprès du ministre : respectez vos personnels, apprenez à les ménager, ce sont eux qui font l’Ecole au quotidien.