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RĂ©munĂ©ration : Non Ă  un pacte Ă  visĂ©e politique
Article publié le jeudi 9 mars 2023.
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Lundi 6 mars, le SE-Unsa et les autres organisations syndicales ont quittĂ© la rĂ©union ministĂ©rielle sur le pacte*. Les projets prĂ©sentĂ©s par le ministère persistent dans la ligne d’un « travailler plus pour gagner plus Â», ils s’adressent Ă  une partie de l’électorat et refusent de reconnaĂ®tre la charge rĂ©elle du mĂ©tier. 

 
 
Quel pacte ?
 
Après dĂ©jĂ  plusieurs rĂ©unions depuis le mois de janvier, le ministère a prĂ©sentĂ© ses projets pour le pacte* voulu pour le prĂ©sident. Il s’agirait d’unitĂ©s de 1 250 € brut annuel pour 24 h de « face Ă  face Ă©lèves Â» ou de missions liĂ©es Ă  des projets menĂ©s dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR).
Pour le 1er degrĂ©, les exemples citĂ©s sont le soutien en classe de 6e ou les projets CNR. Pour le 2d degrĂ©, les mĂŞmes exemples sont repris auxquels s’ajoutent devoirs faits et le remplacement de courte durĂ©e.
Le ministère a également présenté les modalités de mises en œuvre faites d’aller-retours entre l’école ou l’établissement et l’institution pour identifier et faire remonter les besoins, recevoir une enveloppe, solliciter et recueillir des candidatures puis signer des lettres de missions et suivre l’effectivité.
 
 
Usine Ă  gaz
 
Pour le SE-Unsa, le ministère semble plus soucieux de faire absorber ses priorités politiques (soutien en 6e, projet CNR, remplacement de courte durée…) que de soutenir l’action des professionnels de l’École. Il envisage ainsi une usine à gaz pour s’assurer que ce sont bien ses priorités qui sont mises en œuvre, alors que l’ensemble du système éducatif exprime une perte de sens sous le coup des dérives bureaucratiques.
Ainsi, plutôt que d’utiliser leur temps précieux à se concentrer sur le cœur de leur métier - à savoir les besoins des élèves - les équipes éducatives devraient subir de nouvelles procédures contrôlantes et déconnectées, qui font en plus légitimement douter qu’à la fin la rémunération sera bien au rendez-vous.
 
 
Machine à inégalités salariales
 
C’est le ministère lui-mĂŞme qui a reconnu les inĂ©galitĂ©s rĂ©elles de rĂ©munĂ©ration entre les femmes et les hommes, entre les enseignants du 1er et du 2d degrĂ©, entre les corps de certifiĂ©s, de PLP, CPE et PsyEN. Or, de tels projets ne feront que les amplifier jusqu’à des exclusions pour certains personnels comme les titulaires remplaçants qui ne peuvent s’inscrire dans des projets annuels dès la rentrĂ©e.
 
 
L’avis du SE-Unsa 
 
Si les derniers projets présentés n’étaient pas profondément révisés, le ministre mettrait un nouveau coin dans l’attractivité des métiers de l’enseignement et de l’éducation. Ces métiers ont toujours autant de sens pour ceux qui l’envisagent comme pour ceux qui l’exercent mais les politiques successives, qu’elles soient pédagogiques, salariales ou RH découragent gravement ceux qui font l’École comme ceux qui voudraient les rejoindre.
 
Le SE-Unsa estime que sur ce sujet comme de nombreux autres, il faudrait que l’ExĂ©cutif ne jauge pas sa force Ă  sa capacitĂ© Ă  faire passer ce qui est rejetĂ©, mais plutĂ´t Ă  celle de prĂ©parer l’avenir. Recruter et donner envie de rester Ă  l’Éducation nationale est un dĂ©fi majeur qu’il ne peut relever sans une reconnaissance, traduite par des augmentations concrètes sur les feuilles de paye et le soutien Ă  l’action professionnelle au quotidien.
 
 
* Le ministère prĂ©voit 2 volets Ă  la discussion des rĂ©munĂ©rations :
> une partie « socle Â» visant Ă  atteindre les 10 % d’augmentation ;
> une partie « pacte Â» visant Ă  reconnaĂ®tre des missions dĂ©jĂ  existantes ou nouvelles.
 
 

 

 
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