Article publié le jeudi 24 mars 2022.
Le programme du Président candidat : de vieilles ficelles électoralistes
Le Président, candidat à sa succession et donné favori par les sondages, a présenté son programme. S’agissant de l’éducation, son projet ne regarde pas l’École telle qu’elle est. Il ne regarde pas les métiers de l’éducation tels qu’ils sont. Le président candidat n’a ni entendu le désarroi des professionnels, ni vu, semble-t-il, les difficultés de recrutement qui s’accroissent. Le président candidat ne panse ni ne pense l’École d’aujourd’hui.
Manifestement, selon ce programme, les métiers de l’éducation laisseraient encore beaucoup de temps et d’énergie disponibles pour travailler davantage alors que leur exercice s’est complexifié et alourdi de toujours plus de missions et, pour le second degré, d’heures supplémentaires obligatoires faute de recrutements à la hauteur des besoins.
Le président candidat résume la mission d’enseignement et d’éducation à des questions d’apprentissages individuels des élèves reposant en grande partie sur un engagement professionnel qu’il faudrait accroître et aiguillonner par de la reconnaissance individuelle et de la compétition nourrie à la transparence des résultats chiffrés et rendus publics au niveau le plus local.
Le candidat Macron est pourtant le président sortant qui a vu de très près les crises. Force est de constater qu’il n’en a rien retenu. Il a choisi de ne pas prendre la mesure du découragement et de l’épuisement des personnels après cinq ans de mise sous tension par son ministre et de deux ans de crise sanitaire, de leur ras-le-bol de ne pas être entendus quand ils disent la difficulté du métier, de leur besoin d’être revalorisés symboliquement et financièrement pour ce qu’ils font déjà .
Il n’a pas non plus fait le choix de lutter contre les inégalités et la ségrégation sociale qui, jusque dans l’École, minent notre société. En tout cas, il n’en a rien retenu pour son programme, un programme davantage soucieux de tirer de vieilles ficelles électoralistes que d’élever le débat sur l’éducation dans notre pays pour répondre aux défis démocratiques, écologiques et économiques devant nous.