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Contrats locaux d’accompagnement : l’avenir de l’éducation prioritaire ?
Article publié le jeudi 26 novembre 2020.
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La secrĂ©taire d’État Nathalie Elimas a annoncĂ© dans la presse le dimanche 22 novembre un projet d’expĂ©rimentation dans trois acadĂ©mies de « contrats locaux d’accompagnement Â», qui pourraient prĂ©figurer les Ă©volutions de la politique d’éducation prioritaire dès 2022. Le SE-Unsa alerte sur plusieurs points de vigilance.
 
 
Quelle restructuration de l’éducation prioritaire ?
 
Depuis trois ans, les rumeurs courent sur une restructuration imminente de l’éducation prioritaire avec comme enjeu principal l’avenir des Rep qui pourraient passer d’une carte nationale Ă  une politique acadĂ©mique. D’autres questions sont posĂ©es : faut-il garder la seule logique de rĂ©seau Ă©coles-collège ou donner plus de souplesse en ouvrant la possibilitĂ© aux « Ă©coles orphelines Â» et Ă  certains lycĂ©es d’entrer dans l’éducation prioritaire ? Comment rĂ©pondre aux besoins d’établissements ruraux prĂ©sentant des caractĂ©ristiques similaires aux Ă©tablissements de l’éducation prioritaire, plutĂ´t urbains ?

La revendication d’une politique qui répond aux besoins de tous les établissements a été portée par les organisations syndicales. Mais les craintes sont fortes de voir se diluer les moyens de l’éducation prioritaire et disparaître la reconnaissance accordée aux personnels qui travaillent actuellement dans les Rep.
 

Les contrats locaux d’accompagnement 
 
La proposition de Nathalie Elimas est d’introduire plus de progressivitĂ© dans l’allocation des moyens en crĂ©ant des contrats locaux d’accompagnement (CLA) en faveur des Ă©coles et des Ă©tablissements qui peuvent ĂŞtre socialement proches de l’Éducation prioritaire, ou situĂ©s dans des territoires confrontĂ©s Ă  des chocs conjoncturels, ou bien ayant des besoins d’accompagnement particuliers identifiĂ©s.

Trois acadĂ©mies choisies pour leurs caractĂ©ristiques sociales, gĂ©ographiques et Ă©conomiques (Aix-Marseille, Lille et Nantes) ont Ă©tĂ© retenues pour expĂ©rimenter ce dispositif dès la rentrĂ©e 2021. Le ministère envisage, selon les rĂ©sultats de cette première annĂ©e, d’élargir ou de gĂ©nĂ©raliser ce nouveau dispositif Ă  la rentrĂ©e 2022. En attendant, la carte des Rep et Rep+ reste la mĂŞme. Les Ă©tablissements accompagnĂ©s le seront en plus.
 

Des points Ă  Ă©claircir
 
Si on peut partager les objectifs affichĂ©s, mieux tenir compte des contextes locaux et apporter une rĂ©ponse aux difficultĂ©s des territoires ruraux et pĂ©riphĂ©riques et rĂ©pondre Ă  la problĂ©matique des Ă©coles orphelines et de certains lycĂ©es professionnels, la prudence reste de mise quant Ă  la mise en Ĺ“uvre de ces nouveaux contrats. Ainsi, on ne sait rien pour l’instant des critères qui seront retenus pour sĂ©lectionner les Ă©tablissements ni pour Ă©valuer le nouveau dispositif. Il faudra faire preuve de clartĂ© dans le choix des critères d’autant plus s’ils deviennent, Ă  terme, les critères de toute l’éducation prioritaire. L’impact sur la carte et les consĂ©quences en matière de ressources humaines imposent cette transparence.

On ne sait rien non plus de l’accompagnement qui sera proposĂ© aux Ă©tablissements. Il faudra surtout Ă©viter les usines Ă  gaz et ĂŞtre attentif Ă  la faisabilitĂ© et Ă  l’opĂ©rationnalitĂ© des mesures. La secrĂ©taire d’État renvoie au dialogue social et au Grenelle de l’Éducation mais aucun groupe de travail n’y est explicitement consacrĂ© Ă  l’éducation prioritaire. Rien n’est dit non plus des indemnitĂ©s, bonifications et valorisations de l’exercice dans ces Ă©tablissements pour les mutations ou les promotions.

 
Le SE-Unsa rappelle qu’une carte nationale des Rep est compatible avec une gestion décentralisée des moyens et une allocation progressive. Elle permet une gestion de proximité adaptée aux réalités du terrain tout en fixant un cadre national qui assure un traitement équitable des personnels.
 
Le SE-Unsa n’acceptera pas que les contrats locaux d’accompagnement soient pris sur l’enveloppe de l’éducation prioritaire. Il n’acceptera pas non plus que des établissements privés tentent de bénéficier de ces contrats aux dépens du Service public d’éducation(1).

Il défendra des mesures relatives aux ressources humaines à la hauteur du défi d’attirer et de stabiliser les personnels dans tous les établissements concernés. Il insistera également pour des engagements clairs, inscrits dans la durée. Rien n’est plus démobilisateur que l’incertitude.


(1) Communication du Cnal : L’enseignement catholique se dĂ©couvre une fibre sociale pour capter les moyens de l’éducation prioritaire cnal.info/lenseignement-catholique-se-decouvre-une-fibre-sociale-pour-capter-les-moyens-de-leducation-prioritaire/

 

 
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