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SE-UNSA 56


 Par SE-UNSA 56
 Le  jeudi 16 janvier 2014

Une longue attente pour un résultat décevant

 

 

Cela faisait des mois qu’on l’attendait : prévu au printemps, puis pour juin, puis pour la rentrée… C’est finalement au coeur de l’hiver qu’arrive ce rapport de l’IGEN sur la grande difficulté scolaire, après les conclusions du groupe de travail sur les RASED. Au final, un quasi non-événement pour les personnels des réseaux…

Le rapport dresse un portrait assez juste de la situation actuelle des RASED(suppression massive des postes, inégalités criantes suivant les territoires) mais oscille en permanence entre reconnaissance de leur utilité et sous-entendus sur l’inadaptation, voire l’inefficacité de leur action. Ils seraient notamment reconnus comme étant importants par les collègues parce que en voie de disparition :

les suppressions de postes dans les RASED dans le premier degré ont renforcé le sentiment d’une perte d’intervention possible même si les effets des interventions n’ont pas garanti une meilleure réussite des élèves. La conviction que les maîtres spécialisés pouvaient d’une part identifier les causes de la grande difficulté scolaire, d’autre part connaissaient les moyens d’y répondre efficacement, s’est enracinée avec la réduction des postes et a construit une représentation nouvelle de la nécessité de leur présence. Dès lors, au-delà de la formation des maîtres dans la classe, une des solutions entendues est de reconstituer les RASED sans s’interroger sur la nature des collaborations pertinentes.

Le rapport remet en cause la pertinence des aides spécialisées  en recourant aux poncifs habituels :

  • le RASED serait trop coupé de “ce qui se noue et se dénoue dans la classe”
  • ce serait dommageable de sortir les élèves de la classe
  • les maîtres G seraient plus utiles en conseil aux enseignants pour gérer les élèves ayant des difficultés de comportement

On reconnait en filigrane les orientations des documents de départ du groupe de travail RASED (largement amendés depuis) mais on cherche vainement des préconisations concrètes… à moins qu’elles ne soient dans la note d’étape sur les RASED annoncée dans l’introduction comme étant en annexe mais ne figurant pas dans le document mis en ligne. Mystère…

Un point intéressant est soulevé concernant le partage d’informations qui rappelle à la fois le devoir de confidentialité qui concerne tous les enseignants et personnels de l’EN et la nécessité de veiller à l’équilibre et la réciprocité des échanges entre professionnels. Mais là encore, aucune proposition concrète n’est avancée.  

Enfin, le rapport pointe le manque de travail commun entre enseignants spécialisés et enseignants des classes, notamment suite aux suppressions de postes qui réduisent le temps de présence dans chaque école.

Par ailleurs, il est affirmé que seul le maître de la classe peut être le concepteur et le garant de la cohérence du projet mené pour l'élève en difficulté. S’il est effectivement indispensable qu’il soit associé au projet et qu’il est le plus souvent à son origine, le maître de la classe n’a certainement pas à le concevoir et le porter seul.

Le travail en réseau, le croisement des regards, l’apport d’autres expertises et la co-construction d’un projet cohérent à plusieurs est à rechercher.

Les notes prises en cours de lecture sur Twitter sont visibles ici.