Le référentiel de compétences professionnelles des professeurs et conseillers d’éducation a été soumis à l’avis du Conseil Supérieur de l’Education du 16 mai. Ce référentiel doit servir de cadre aux maquettes de masters des métiers de l’éducation qui seront mis en place dans les futurs ESPE à la rentrée.
En fait, les universités se sont appuyées sur une première version finalisée dans l’urgence début février après plusieurs séances de travail avec les représentants des organisations syndicales. Cette première version, encore très imparfaite, marquait des améliorations importantes par rapport au projet initial que le ministère avait élaboré en décembre. L’argument de l’urgence ne tenant plus, le SE-Unsa, appuyé par le Sgen-CFDT, a exprimé son souhait en CSE d’améliorer le projet et a obtenu le retrait du projet de texte qui sera présenté à nouveau en juin, car des garanties pour les personnels sont nécessaires.
En syndicalistes exigeants et responsables, nous nous sommes battus pour que ce référentiel soit d’abord lisible et utilisable, en obtenant notamment l’explicitation de la notion de compétence et la réduction significative des compétences, qui sont passées de plus de cent à une vingtaine actuellement. Avant que ce référentiel ne soit présenté de nouveau pour vote au CSE, nous proposons deux modifications que nous jugeons fondamentales, et qui placées dans la partie introductive, éclaircissent l’usage et la portée du texte :
Pour le SE-Unsa, ces modifications sont des garanties pour qu’au final ce référentiel serve bien à construire positivement et progressivement les compétences professionnelles de nos futurs collègues, qui ne peuvent acquérir toutes ces compétences en formation initiale.
Nous soutenons l’idée d’un référentiel de compétences professionnelles qui guide la formation initiale en établissant l’assiette la plus large possible de compétences communes à tous les métiers du professorat et de l’éducation. Mais nous aurions souhaité une approche plus didactisée et plus qualitative des compétences, qui énoncent, plutôt que des items déclinables à souhait, des niveaux d’exigence en fin de formation initiale et les situations professionnelles dans lesquelles elles s’exercent. Nous regrettons par ailleurs que les compétences professionnelles nouvellement évaluées aux concours derecrutement soient déconnectées de ce référentiel. Ce travail important réalisé autour du référentiel de compétences professionnelles doit être une base pour repenser de manière plus globale la formation initiale et continue des personnels, ainsi que leur évaluation. Mais nous n’accepterons pas que ce référentiel « ambitieux » et trop exhaustif dans la déclinaison des items puisse être utilisé en l’état pour l’évaluation des enseignants et CPE en exercice. Le SE-Unsa sera vigilant sur l’usage qui sera fait de ce référentiel et sur la mise en cohérence qu’il implique pour tous les volets de la professionnalisation nécessaire de nos métiers.
Loin du syndicalisme de posture, le SE-Unsa pratique le syndicalisme utile, exigeant à la fois pour la réussite des élèves et pour la défense des personnels.