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SE-UNSA 51


 Par SE-UNSA 51

CHSCT académique du 5 mai 2020 : reprise après déconfinement

 

CHSCT académique du 5 mai 2020 - Visioconférence

Ont siégé pour l’Unsa Education : Jean-Michel Alavoine et Aline Geeraerts. Mme la Rectrice présidait la séance. Le Dr Stienne était présente aussi.

C’est un CHSCT à ordre du jour unique « Reprise après le déconfinement du 11 mai ».

Les membres du CHSCT dont une déclaration liminaire. (Lire ci-dessous).

 

1/ La Rectrice présente les grandes lignes des protocoles sanitaires et de la circulaire ministérielle. Indique qu’ils sont très détaillés et contraignants, mais sont intangibles. Elle les estime rassurants.  

  • Déconfinement pour les services administratifs en Dsden et Rectorat. Pour les personnels administratifs, elle organise un maximum de télétravail pour environ 50% des personnels, et adapte suivant les mêmes règles de distanciation physique dans les bureaux.
  • Environ 30 à 40 % des familles indiquent vouloir remettre leur enfant à l’école.
  • Les infirmières scolaires et médecins feront des formations aux gestes sanitaires dans les écoles et établissement.
  • Les masques seront livrés cette semaine et doivent être sur site le 11 mai (en circo pour le 1er degré, nous nous demandons s’ils seront dans les écoles à cette date). Ils seront renouvelés autant que de besoin. Des flacons individuels de gel seront aussi livrés, ainsi que des lingettes virucides.
  • La carte de déconfinement « rouge / vert » : mise à jour tous les 15j. Pour le 2nd degré, si rouge, pas de reprise. Les choses pourront être revues (on n’a pas d’infos)
  • La rectrice communiquera aux personnels jeudi 7.
  • Un comité de suivi sanitaire est constitué : les représentants des personnels demandent à en faire partie. C’est non, en interne. (Nous pensons avoir toute légitimité pour en faire partie). La rectrice confirme que « toutes les cases doivent être cochées » pour la reprise
  • La reprise est progressive

 

Pour l’Unsa éducation, c’est bien parce que nous sommes dans une espèce d’urgence à la reprise, sans réponses à un ensemble de questions que les personnels sont très inquiets, alors que le virus est très présent dans notre région. La précipitation n’est pas admissible. Nous avons témoigné de l’extrême stress des directeurs en particulier, quant à l’organisation de la reprise, qui représente un vrai casse-tête.

La rectrice indique aussi que la notion de « classe » pourra être abandonnée. Ce seront des groupes, et il faudra organiser le distanciel avec les personnels en distanciel, ou organiser des roulements.

Pour l’Unsa Education, les enseignants ont fait un travail énorme, ont bouleversé leurs façons d’enseigner à distance pour les 8 semaines de confinement, et on leur demande maintenant de rebouleverser tout à nouveau pour 30 jours de classe. On en demande beaucoup, et particulièrement au premier degré. Dans la circulaire parue hier, il y a quand même des objectifs d’apprentissage, est-ce réaliste ? L’application des gestes sanitaires va facilement représenter 1h30 à 2h chaque jour. Cela interroge quand même le sens de nos missions. La question de la maternelle est prégnante aussi. Il y a beaucoup de différences d’organisation dans notre département.

La rectrice précise être bien consciente de tout ce travail fourni par les enseignants. Elle l’a exprimé dans ses prises de parole par circulaire. Elle indique aussi que l’accueil des enfants de soignants n’a pas posé de difficulté et remercie les personnels, également pour leur réactivité.

Elle conseille encore de prendre son temps.  Pour les collèges et lycées, il y en a encore plus. 

Elle estime que le taux de remplissage des « locaux » devrait être de 50% dans un premier temps et voir ensuite à augmenter en fonction de la situation sanitaire. (Ce qui ne nous rassure pas et implique que les choses soient souvent revues, c’est épuisant)

C’est un temps d’expérimentation car le virus n’aura pas disparu à la rentrée de septembre.

 

 2/ De nombreux échanges ont lieu avec les représentants des personnels, un peu sous forme de foire aux questions.

  • Personnels en fragilité de santé, vulnérable, « à risque », ou en proximité de membres de la famille à risque : Ils sont sur demande placés en télétravail s’ils peuvent travailler, ou en autorisation d’absence, si impossibilité d’effectuer du télétravail. Faire la demande au supérieur hiérarchique
  • Personnels-parents dont les enfants ne peuvent reprendre la scolarité (pas d’accueil …pas de crèche) : ils font une demande pour être placés en télétravail
  • Personnels-parents qui choisissent de ne pas remettre leur enfant en classe : ils font une demande de mise en télétravail, mais doivent justifier que l’autre parent ne peut garder l’enfant. (L’Unsa a beaucoup insisté pour que ce soit clairement dit. Confirmé nationalement au comité technique)
  • Quid des enseignants affectés sur plusieurs écoles ? il faudra qu’ils s’imprègnent des protocoles de toutes leurs écoles ? Quid des remplaçants ? La rectrice convient que c’est une vraie question et recherchera des solutions
  • Quid des personnels de Rased ? doivent-il rester dans leur école de rattachement ? Des BDFC ? les formations sont supprimées … Quel est leur service ?
  • Les réunions d’équipe ? Il y a facilement plus de 10 personnes.--> Mettre des masques et se distancier. Si possible par téléconférence.  
  • Qui juge de la faisabilité du protocole ? Comment s’opposer à la volonté de réouverture de la collectivité territoriale ? les questions de responsabilité inquiètent. La rectrice indique que toute l’organisation est faite avec les partenaires, en concertation. (Nous en doutons). S’il y a besoin de temps pour s’organiser avec les mairies, il faut prendre ce temps.
  • Quelle légitimité a la collectivité à choisir elle-même les niveaux de reprise des élèves ? N’est-ce pas aux enseignants de le faire ? à C’est un partenariat. (Nous sommes sceptiques)
  • Entretien des locaux : parfois fait par des prestataires, qui en temps ordinaire ne sont pas toujours efficients ... Inquiétude encore. Même réponse : si pas application du protocole pleinement, pas d’ouverture.
  • Les AESH sont très inquiets. Ils sont en grande proximité avec les élèves dont ils s’occupent. Il n’y a pas de préconisation pour eux dans la circulaire--> ils auront des masques comme tous les personnels.
  • Intervention du Dr Stienne : Le virus va continuer à circuler, il faut donc être dans un processus d’éducation aux gestes sanitaires et aux bonnes habitudes, pour tout dans la vie. Pour les questions des équipements des infirmières et médecin, il y aura des équipements, mais il n’y aura sans doute pas de visites médicales avant longtemps. Les locaux dédiés aux centres médicaux doivent être entretenus par les collectivités, il faut leur rappeler si nécessaire.
  • L’inspecteur SST , Monsieur Hourriez, indique qu’il faudra intégrer les principes de prévention sur le sujet des pandémies grippales au plan de prévention académique.

Ce CHSCT s’est déroulé sous une forme inhabituelle. Nous ressentons bien l’urgence à avoir des réponses. Ce n’est pas le lieu pour cela.

Aline Geeraerts et Jean-Michel Alavoine

 

Déclaration CHSCTA 05/05/2020

FSU - UNSA

 

Le ministère avait indiqué vouloir co-construire les modalités de retour des élèves à l’école. Madame la rectrice avait par ailleurs communiqué le 27 avril à l’ensemble de la profession que la reprise « se construira dans l’échange et le dialogue avec l’ensemble des acteurs du système éducatif, collectivités locales, représentants des personnels, des parents et des élèves, au cas par cas, de manière progressive, pragmatique et adaptée aux réalités de terrain ». Pourtant, aucun représentant des personnels n’a été associé pour le moment à la réflexion qui a été conduite depuis le 14 avril.

Nul doute que la tenue de ce CHSCT exceptionnel est surtout l’occasion pour les représentants du personnel de rappeler que cette instance est avant tout une instance de débat sur les conditions de travail qui ne saurait se limiter à une communication d’informations et de justifications comme nous pouvons trop souvent le constater.

Le contexte sans précédent dans lequel nous nous nous trouvons aujourd’hui ne permet pas de remettre en cause cette prérogative. Au contraire ! Il aurait dû être l’occasion de s’emparer collectivement d’une problématique évidente et essentielle à cette instance : la prévention !

Est-il nécessaire de rappeler aux acteurs de la prévention que nous sommes qu’elle repose sur trois domaines : les facteurs humains, organisationnels et matériel.

Si un protocole sanitaire, fortement inspiré des recommandations du conseil scientifique, était attendu, nul doute qu’il serait nécessaire de réfléchir à sa mise en œuvre en l’intégrant dans un plan de prévention qui déclinerait les actions et les moyens précis pour atteindre les objectifs affichés. Cette réflexion a-elle été menée et est-il aujourd’hui raisonnable de penser qu’elle puisse raisonnablement l’être avec les représentants des personnels ?  Impossible !

Rien ne peut donc garantir aujourd’hui que la réouverture des écoles a été pensée pour préserver la santé des personnels et des familles surtout quand la prévention se limiterait à assigner des objectifs difficilement atteignables et reposant trop facilement sur les ressources personnelles de ses agents.

Un rendez-vous manqué ? Une représentation dépassée du dialogue social ? Une culture de la santé au travail qui fait défaut à tous les niveaux de notre ministère ? Autant de questions auxquelles il sera urgent d’apporter des réponses d’autant que l’épisode que nous traversons restera un modèle du genre…

Dans l'académie de Reims, le retour en classe ne pourra se faire que lorsque toutes les garanties seront assurées. La sécurité doit être la seule priorité.