CHSCT académique du 5 mai 2020 - Visioconférence
Ont siégé pour l’Unsa Education : Jean-Michel Alavoine et Aline Geeraerts. Mme la Rectrice présidait la séance. Le Dr Stienne était présente aussi.
C’est un CHSCT à ordre du jour unique « Reprise après le déconfinement du 11 mai ».
Les membres du CHSCT dont une déclaration liminaire. (Lire ci-dessous).
1/ La Rectrice présente les grandes lignes des protocoles sanitaires et de la circulaire ministérielle. Indique qu’ils sont très détaillés et contraignants, mais sont intangibles. Elle les estime rassurants.
Pour l’Unsa éducation, c’est bien parce que nous sommes dans une espèce d’urgence à la reprise, sans réponses à un ensemble de questions que les personnels sont très inquiets, alors que le virus est très présent dans notre région. La précipitation n’est pas admissible. Nous avons témoigné de l’extrême stress des directeurs en particulier, quant à l’organisation de la reprise, qui représente un vrai casse-tête.
La rectrice indique aussi que la notion de « classe » pourra être abandonnée. Ce seront des groupes, et il faudra organiser le distanciel avec les personnels en distanciel, ou organiser des roulements.
Pour l’Unsa Education, les enseignants ont fait un travail énorme, ont bouleversé leurs façons d’enseigner à distance pour les 8 semaines de confinement, et on leur demande maintenant de rebouleverser tout à nouveau pour 30 jours de classe. On en demande beaucoup, et particulièrement au premier degré. Dans la circulaire parue hier, il y a quand même des objectifs d’apprentissage, est-ce réaliste ? L’application des gestes sanitaires va facilement représenter 1h30 à 2h chaque jour. Cela interroge quand même le sens de nos missions. La question de la maternelle est prégnante aussi. Il y a beaucoup de différences d’organisation dans notre département.
La rectrice précise être bien consciente de tout ce travail fourni par les enseignants. Elle l’a exprimé dans ses prises de parole par circulaire. Elle indique aussi que l’accueil des enfants de soignants n’a pas posé de difficulté et remercie les personnels, également pour leur réactivité.
Elle conseille encore de prendre son temps. Pour les collèges et lycées, il y en a encore plus.
Elle estime que le taux de remplissage des « locaux » devrait être de 50% dans un premier temps et voir ensuite à augmenter en fonction de la situation sanitaire. (Ce qui ne nous rassure pas et implique que les choses soient souvent revues, c’est épuisant)
C’est un temps d’expérimentation car le virus n’aura pas disparu à la rentrée de septembre.
2/ De nombreux échanges ont lieu avec les représentants des personnels, un peu sous forme de foire aux questions.
Ce CHSCT s’est déroulé sous une forme inhabituelle. Nous ressentons bien l’urgence à avoir des réponses. Ce n’est pas le lieu pour cela.
Aline Geeraerts et Jean-Michel Alavoine
Déclaration CHSCTA 05/05/2020
FSU - UNSA
Le ministère avait indiqué vouloir co-construire les modalités de retour des élèves à l’école. Madame la rectrice avait par ailleurs communiqué le 27 avril à l’ensemble de la profession que la reprise « se construira dans l’échange et le dialogue avec l’ensemble des acteurs du système éducatif, collectivités locales, représentants des personnels, des parents et des élèves, au cas par cas, de manière progressive, pragmatique et adaptée aux réalités de terrain ». Pourtant, aucun représentant des personnels n’a été associé pour le moment à la réflexion qui a été conduite depuis le 14 avril.
Nul doute que la tenue de ce CHSCT exceptionnel est surtout l’occasion pour les représentants du personnel de rappeler que cette instance est avant tout une instance de débat sur les conditions de travail qui ne saurait se limiter à une communication d’informations et de justifications comme nous pouvons trop souvent le constater.
Le contexte sans précédent dans lequel nous nous nous trouvons aujourd’hui ne permet pas de remettre en cause cette prérogative. Au contraire ! Il aurait dû être l’occasion de s’emparer collectivement d’une problématique évidente et essentielle à cette instance : la prévention !
Est-il nécessaire de rappeler aux acteurs de la prévention que nous sommes qu’elle repose sur trois domaines : les facteurs humains, organisationnels et matériel.
Si un protocole sanitaire, fortement inspiré des recommandations du conseil scientifique, était attendu, nul doute qu’il serait nécessaire de réfléchir à sa mise en œuvre en l’intégrant dans un plan de prévention qui déclinerait les actions et les moyens précis pour atteindre les objectifs affichés. Cette réflexion a-elle été menée et est-il aujourd’hui raisonnable de penser qu’elle puisse raisonnablement l’être avec les représentants des personnels ? Impossible !
Rien ne peut donc garantir aujourd’hui que la réouverture des écoles a été pensée pour préserver la santé des personnels et des familles surtout quand la prévention se limiterait à assigner des objectifs difficilement atteignables et reposant trop facilement sur les ressources personnelles de ses agents.
Un rendez-vous manqué ? Une représentation dépassée du dialogue social ? Une culture de la santé au travail qui fait défaut à tous les niveaux de notre ministère ? Autant de questions auxquelles il sera urgent d’apporter des réponses d’autant que l’épisode que nous traversons restera un modèle du genre…
Dans l'académie de Reims, le retour en classe ne pourra se faire que lorsque toutes les garanties seront assurées. La sécurité doit être la seule priorité.